La boite la servitude volontaire
Commentaire d'oeuvre : La boite la servitude volontaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Malcolm Dieme • 19 Avril 2022 • Commentaire d'oeuvre • 1 100 Mots (5 Pages) • 402 Vues
Philosophie politique et sociale
Or ce tyran seul, il n’est pas besoin de le combattre, ni de l’abattre. Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à sa servitude. Il ne s’agit pas de lui ôter quelque chose, mais de ne rien lui donner. Pas besoin que le pays se mette en peine de faire rien pour soi, pourvu qu’il ne fasse rien contre soi. Ce sont donc les peuples eux-mêmes qui se laissent, ou plutôt qui se font malmener, puisqu’ils en seraient quittes en cessant de servir. C’est le peuple qui s’asservit et qui se coupe la gorge ; qui, pouvant choisir d’être soumis ou d’être libre, repousse la liberté et prend le joug ; qui consent à son mal, ou plutôt qui le recherche... S’il lui coûtait quelque chose pour recouvrer sa liberté, je ne l’en presserais pas ; même si ce qu’il doit avoir le plus à coeur est de rentrer dans ses droits naturels et, pour ainsi dire, de bête redevenir homme. Mais je n’attends pas même de lui une si grande hardiesse ; j’admets qu’il aime mieux je ne sais quelle assurance de vivre misérablement qu’un espoir douteux de vivre comme il l’entend. Mais quoi ! Si pour avoir la liberté il suffit de la désirer, s’il n’est besoin que d’un simple vouloir, se trouvera-t-il une nation au monde qui croie la payer trop cher en l’acquérant par un simple souhait ? Et qui regretterait sa volonté de recouvrer un bien qu’on devrait racheter au prix du sang, et dont la perte rend à tout homme d’honneur la vie amère et la mort bienfaisante ? Certes, comme le feu d’une petite étincelle grandit et se renforce toujours, et plus il trouve de bois à brûler, plus il en dévore, mais se consume et finit par s’éteindre de lui-même quand on cesse de l’alimenter, de même, plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les sert. Ils se fortifient d’autant, deviennent de plus en plus frais et dispos pour tout anéantir et tout détruire. Mais si on ne leur fournit rien, si on ne leur obéit pas, sans les combattre, sans les frapper, ils restent nus et défaits et ne sont plus rien, de même que la branche, n’ayant plus de suc ni d’aliment à sa racine, devient sèche et morte.
La Boétie, Discours de la servitude volontaire, 1576
Le discours de la servitude volontaire est un ouvrage écrit par La Boétie philosophe du XVIème siècle appartenant au mouvement des humaniste. L'idée centrale du discours est que la tyrannie est inexplicable à moins de supposer que le peuple consent volontairement à la servitude. La particularité de cet ouvrage est que l’auteur critique la tyrannie n’ont pas du point de vue du tyran mais plutôt de celui des opprimés (le peuple). Le texte qui va être étudié est un extrait de ce livre. Dans cette extrait La Boétie nous théorise la meilleure manière que le peuple à de résister face aux tyrans, pour cela le peuple n’a pas à se révolter mais uniquement à ne pas répondre aux besoins de ce dernier. Le texte se découpe en 2 parties composé elle-même de 3 sous parties.
Première Partie : L’auteur énonce sa thèse et ses principaux arguments
Première sous partie : De la ligne 1 à la ligne 4.
La Boétie commence sans argumentation avec le mot « Or » car il introduit une nouvelle idée, l’idée que le meilleur moyen que le peuple à de résister face à un tyran n’est pas de s’insurger de façon violente mais seulement de ne pas assouvir aux désirs du tyran. Pour cela il explique que le peuple n’a pas besoin de tenter d’échapper à sa situation de domination mais plutôt de ne rien faire.
Seconde sous partie : De la ligne 4 à la ligne 7.
Dans cette seconde partie La Boétie déclare que seul le peuple peut être le vecteur de son asservissement envers un tiers (Le tyran dans ce cas précis). Tout en
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