Composition Guerre froide

se trouve renforcée par le déclin de l’Europe qui représente aux yeux des deux puissances un territoire de plus à conquérir.

Chacun souhaitant la mort du système ennemi, la fin du conflit ne peut donc se traduire que par la disparition d’un des adversaires. Ainsi, ces ambitions rivales aboutissent à la formation de deux blocs opposés à tous points de vue : la neutralité semble alors impossible.

Du côté des Occidentaux, la doctrine Truman cherche à stopper l’expansion du communisme ; puis le plan Marshall de 1947 apporte une aide financière à 16 pays européens ; L’URSS réplique systématiquement aux initiatives des Etats-Unis : doctrine Jdanov établissant une solidarité idéologique dans laquelle les communistes du monde entier doivent lutter contre le capitalisme. Au niveau militaire, la plupart des démocraties populaires sont regroupées au sein du pacte de Varsovie en 1955.

Il règne dans les 2 camps un climat de tension extrême : Comment envisager une paix durable ?

Cependant, si la paix est impossible, la guerre est tout aussi improbable. En effet, dès 1949, l’URSS possède la bombe atomique, mais chacun possède aussi une panoplie importante d’armes conventionnelles. Cette course aux armements menace le monde de destruction de manière permanente. Si l’arme atomique représente avant tout un moyen de dissuasion, la crainte d’une guerre nucléaire semble toutefois bien réelle.

Telle est la règle du jeu de la Guerre Froide : accepter l’épreuve de force sans tenter un geste agressif envers l’adversaire. C’est pour cela que le conflit est qualifié de « froid », par opposition à une « guerre chaude » dans laquelle les adversaires s’affrontent militairement.

En effet, les dirigeants ont su préserver la paix à chaque fois que la tension montait : Ainsi, lorsque Staline décide en 1948 le blocus de Berlin, les Occidentaux répliquent par un pont aérien afin de ravitailler la ville, et non par une intervention militaire sur le terrain. De même lors de la crise de Suez en 1956 : face à la menace soviétique de représailles atomiques, les Etats-Unis s’empressent de contraindre leurs alliés à faire marche arrière. La construction du Mur de Berlin en août 1961 ne provoque que des protestations verbales de la part des Occidentaux. Enfin, en 1962 des négociations au bord du gouffre évitent que la crise de Cuba ne dégénère en Troisième Guerre mondiale : Khrouchtchev cède.

Les antagonistes coopèrent même ensemble, ce qui démontre la prise de conscience de leur responsabilité et leur refus d’une guerre. Les deux adversaires recherchent systématiquement une solution diplomatique aux crises, plutôt que d’entrer dans l’engrenage de la violence, qui aurait provoqué la guerre.

Cette citation de Raymond Aron « paix impossible, guerre improbable » illustre donc à merveille la réalité des relations internationales entre 1945 et 1962. En effet la Guerre Froide, affrontement d’un type nouveau, se caractérise par l’absence de conflit armé direct entre les 2 Grands. Il faut effacer l’agression, le tout étant d’accepter l’épreuve de force sans faire preuve d’agressivité envers l’adversaire, afin de préserver la paix mondiale. Il n’existe donc aucune alternative : la seule façon de résoudre le conflit est la disparition d’un des 2 belligérants, guerre « traditionnelle » et paix sont donc impossibles. Seule la disparition de L’Union Soviétique permettra la fin de la Guerre Froide.