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Danone

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ce domaine au-delà des synergies de coûts prévues de 45 millions en 2008 et de 15 millions en 2009). Ils sont surtout là en termes d’intégration et de motivation des équipes qui ont remarquablement joué le jeu de part et d’autre. C’est un succès dont nous sommes très fiers. C’est la preuve non seulement que nos deux nouveaux métiers mondiaux sont des catégories d’avenir mais aussi que, loin d’abîmer ces business en croissance, nous les avons encore dynamisés en les intégrant. Une intégration présente toujours un risque. Dans notre cas, le processus a été particulièrement efficace et fluide.

Que retenez-vous de l’année 2008 en ce qui concerne le projet sociétal de Danone ?

L’année 2008 aura été une année charnière dans la construction de ce que nous appelons depuis longtemps le « double projet » économique et social de Danone. D’une part nous avons défini 6 axes prioritaires jusqu’en 2011 qui intègrent la performance business et la création de valeur sociale ou environnementale. Par exemple, l’un de ces axes est « Danone For All » dont l’objectif est de développer des produits et des modèles économiques permettant d’apporter des solutions nutritionnelles de qualité aux populations à faible pouvoir d’achat dans un nombre croissant de pays. D’autre part, en 2008, nous avons décidé d’intégrer les objectifs sociétaux dans la rémunération des 1500 directeurs et managers-clefs de Danone avec 30% de la part variable liée à la performance sociale et environnementale.

Comment l’intégration de Numico a-t-elle impacté ce projet ?

Danone est devenu le deuxième acteur mondial de la nutrition des nourrissons et des très jeunes enfants, une tranche d’âge où la mission de Danone d’apporter la santé par la nutrition prend tout son sens. Dès janvier 2008, immédiatement après l’acquisition, nous avons engagé le dialogue avec les organisations qui travaillent sur ces sujets. Par ce dialogue, nous avons le souci de progresser par des efforts concrets de convergence sur l’interprétation et l’application du Code de l’Organisation Mondiale de la Santé relative à la commercialisation des substituts au lait maternel (publié en 1981). Je suis en particulier convaincu de la nécessité de renforcer le soutien à apporter à l’allaitement maternel puis à l’accession des jeunes enfants à une alimentation complémentaire et diversifiée de qualité.

Quels sont les domaines où Danone a le plus avancé en 2008 ?

La mesure de l’empreinte environnementale a fait de grands progrès en 2008. Danone a développé un outil de mesure permettant de mesurer les émissions carbone de nos activités en prenant en compte l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis l’amont agricole jusqu’à la fin de vie des emballages. Cet outil a été testé en 2007 et généralisé en 2008 dans les divisions Eau et Produits Laitiers. Toutes les filiales de ces deux divisions ont maintenant une connaissance précise de leur impact et des objectifs ambitieux de réduction ont été fixés jusqu’en 2011. En complément de cette action très volontariste de réduction de nos impacts directs, Danone s’est engagé dans une démarche innovante pour compenser les émissions restantes après réduction. En partenariat avec la Convention de Ramsar et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, nous avons créé en 2008 le Fonds Danone pour la Nature dont la finalité est de soutenir la restauration d’écosystèmes combinant séquestration de carbone, maintien de la biodiversité et préservation des ressources en eau. Les premières réalisations prévues en 2009 concernent notamment la restauration de mangroves qui jouent un rôle important dans le ralentissement ou l’accélération du changement climatique. Cette démarche innovante qui articule réduction et compensation nous permettra d’avancer vers la neutralité de nos marques.

L’eau en bouteille, dont vous êtes l’un des deux leaders mondiaux est une catégorie qui doit aujourd’hui faire face à des critiques dans les pays développés, à la fois sur son prix et son impact environnemental…

Il y a beaucoup d’idées reçues dans ce débat. Premièrement, il faut savoir que l’eau minérale n’est pas une aberration écologique : c’est même l’inverse. Au sens propre du terme, il n’y a aucun produit qui puisse prétendre être plus naturel. Il n’y a rien à filtrer, rien à masquer, rien à ajouter, rien à faire disparaitre. Elle émerge du plus profond de la terre, à l’abri de tout polluant et elle ne reçoit absolument aucun traitement et en particulier aucun traitement chimique. Mieux encore qu’un produit bio. De là découle d’ailleurs une autre réalité : les producteurs d’eau minérale sont les meilleurs alliés de l’environnement dans les régions où ils opèrent. Pour une raison simple : aucun autre acteur économique n’a autant intérêt à protéger son environnement direct. En disant cela, l’idée n’est pas d’éluder la question de l’impact environnemental du transport et l’emballage de l’eau minérale. Mais là encore, il faut rappeler quelques faits. Par exemple, qu’au total ce sont les 2/3 des expéditions de Danone Eaux France (Volvic, Evian, Badoit) qui sont réalisées par train ou par péniches. Combien d’activités peuvent aujourd’hui se prévaloir d’être aussi vertueuses en matière de transport ? Quant à la bouteille, elle est 100% recyclable (une proportion loin d’être atteinte par la majorité des emballages), elle perd du poids chaque année et depuis quelques mois elle a enfin le droit d’être composée à 25% de matériau recyclés. Dernière chose, Evian, la première eau minérale au monde, sera dès 2011 notre premier produit neutre en termes d’émissions de carbone.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que le choix de l’eau en bouteille n’est pas forcément rationnel alors qu’on peut choisir de consommer de l’eau du robinet ?

Il y a plusieurs choses. D’abord si les pays développés ont la très grande chance d’avoir accès à de l’eau potable de manière quasi-universelle c’est encore très loin d’être le cas dans toutes les régions du monde. Dans plusieurs pays l’eau naturelle de Danone est souvent la seule solution pour avoir accès à l’eau potable à un prix accessible. Ensuite, on ne parle pas de la même chose. L’eau en bouteille, si elle est minérale ou de source, c’est le choix rationnel de ceux qui ne veulent faire aucun compromis avec le seul « aliment » indispensable à notre vie : l’eau. L’eau minérale c’est une qualité constante, un goût toujours agréable et qu’on peut choisir et une composition transparente qui est affichée clairement sur l’emballage. C’est le choix que l’on doit faire pour ceux, plus fragiles, qui ne peuvent prendre aucun risque : les personnes âgées ou malades ou encore les bébés. Maintenant, il ne faut pas se tromper, notre combat n’est pas de faire le procès de l’eau du robinet mais de rappeler une vérité simple : quand vous êtes dans les rayons d’un supermarché, à la terrasse d’un café, devant un distributeur automatique, l’eau minérale n’est pas en compétition avec l’eau du robinet mais bel et bien avec d’autres boissons, généralement sucrées, toujours moins naturelles, plus chères et qui ont un impact environnemental autrement plus lourd que l’eau en bouteille. Par exemple, dans un pays comme le Royaume-Uni quand les consommateurs se détournent de l’eau minérale, c’est très majoritairement pour se diriger vers des boissons sucrées. Nous devons d’abord leur redonner le goût de boire de l’eau.

Où en est-on de l’initiative lancée par Danone avec Muhammad Yunus au Bangladesh ?

L’année 2008 a été une année d’apprentissage avec un impact fort de l’augmentation du prix du lait sur le marché local qui a rendu difficile le pari de commercialiser un yaourt accessible en prix aux populations très pauvres des campagnes de la région de Bogra. Les équipes locales ont réussi à trouver des solutions permettant de maintenir l’impact nutritionnel et le niveau de prix. Nous avons également commencé à vendre à Dakkha, la capitale du Bangladesh et nous prévoyons de lancer la construction d’une deuxième usine en 2009.

Quelles sont les possibilités de répliquer ce modèle dans d’autres régions du monde ?

Nous avons déjà beaucoup appris de l’expérience du Bangladesh. La production dans des microusines est un modèle qui peut être utilisé dans nombre de pays émergents et nous commençons à développer une expertise commerciale très différente de celle des pays où le Groupe est implanté depuis longtemps. Au travers de la SICAV danone.communities dont Danone détient 20%, nous avons d’ailleurs commencé à élargir notre champs d’expérience en investissant dans des projets d’eau potable au Cambodge et de produits laitiers au Sénégal. Ces investissements dans le « social business » ne sont pas significatifs sur le plan financier mais ce sont des laboratoires essentiels pour développer de nouvelles approches et de nouvelles compétences dans le cadre de « Danone For All ». Et ils sont aussi, à juste titre, un extraordinaire levier de motivation et de fierté.

La crise économique mondiale risque-t-elle de remettre en cause les orientations de Danone en matière sociétale ?

Ce n’est un secret pour personne, 2009 sera une

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