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Rationalité Et Développement

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tes du modèle de développement économique de l’Occident en se saisissant des concepts de développement quantitatif et de développement qualitatif.

Rationalité, condition première du développent moderne

La rationalité, première caractéristique du développement économique moderne, est considérée par Max Weber comme l’apanage de la civilisation occidentale. A l’en croire, la conduite rationnelle n’existe nulle part ailleurs qu’en occident. Il reconnait que certains savoirs tels que la philosophie, la géométrie, la médecine, l’astronomie, la théologie, le droit, la chimie, l’histoire, ont connu des progrès remarquables en Chine, en Inde, en Egypte, à Babylone. Mais toutes ces connaissances sont dépourvues de fondements rationnels.

Il en est de même pour l’art et la politique qui, selon Weber, sont, certes, pratiqués d’une certaine manière par d’autres peuples. Mais la rationalité qui guide la démarche occidentale leur fait défaut.

Bref, Weber soutient qu’hormis l’occident, aucune civilisation n’est rationnelle. Alors que la culture rationnelle est le facteur déterminant du développement.

Cette conception de la rationalité suppose que les chances d’accès au développement économique moderne sont culturellement définies par l’Occident. A supposé que cela est vrai, tout pays qui se veut développer doit impérativement abandonner sa culture au profit de celle de l’occident.

Une telle vision de la rationalité est caduque et réserve des limites. Car précisément, des pays comme la Chine, la Corée et le Japon sont aujourd’hui classés parmi les puissances mondiales sans pour autant perdre les fondements de base de leurs cultures. En d’autres termes, il nous convient de dire avec Boudreau que la rationalité n’appartient pas à la culture occidentale, elle est plutôt « une faculté humaine, universellement accessible ».

Paradoxalement, si la rationalité, condition première du développement moderne, est la « chose du monde la mieux partagée », pour reprendre l’expression cartésienne, pourquoi l’Afrique a, jusqu’à présent, accusé du retard dans ses objectifs de développement ? Les africains n’utilisent-ils pas leur bon sens, leur raison pour interpréter le monde ? Quels sont les facteurs bloquant le développement de l’Afrique ?

Le problème du développement de l’Afrique n’est pas forcement liés à la culture qui lui est propre, il résulte plutôt de l’enracinement des africains dans leur tradition. Or la conduite rationnelle du développement nécessite une certaine ouverture à la modernité.

La tradition a longtemps placé la divinité et les esprits ancestraux et les forces magiques au centre de l’explication du rapport de l’homme et son monde. Cette transcendance verticale empêche l’être humain de jouer pleinement son rôle et d’en assurer entièrement la responsabilité. Par contre la modernité propose une démarche rationnelle qui consiste à opérer une rupture avec cette vision traditionnelle au profit de l’utilisation de la raison comme faculté de conduite et de compréhension du monde. C’est en ce sens que l’homme devient maitre de ses actes.

Cependant, l’Afrique est aujourd’hui comme hier fortement ancrée dans la culture traditionnelle. Ce qui constitue la principale contrainte de son développement. C’est de ce point de vue que Boudreau défend l’idée selon laquelle « les problèmes du développement, voire même les problèmes d’organisation sociales de l’Afrique de l’Ouest, s’enracinent dans l’omniprésent et la prépondérance de la culture traditionnelle, qui s’exprime dans presque tous les milieux de vie et d’activité ». Donc le problème d l’Afrique c’est la tradition. Car le développement est synonyme de modernité, c’est « un processus unilinéaire, un mouvement d’un état de transition pré-moderne à l’état ultramoderne (occidental) » (Lushaba ; 2009). Et que pour que « l’Afrique se développe, elle doit se « moderniser » ».

En somme, l’Afrique doit mettre fin à certaines pratiques traditionnelles qui accentuent son retard et s’ouvrir à la modernité pour enregistrer des avancées en matière de développement.

Analyse conceptuelle du développement

Nous l’avons dit tantôt, dans le schéma de la pensée occidentale, le développement est perçu sous l’angle du capitalisme comme l’acquisition de bien en abondance, ou comme le dit Max weber la cherche de profit en grande quantité dans une « organisation rationnelle du travail ». Cette conception du développement favorable à une surexploitation de la nature a provoqué beaucoup de critiques aussi bien chez les sociologues que les philosophes. Pour bon nombre de chercheurs, ce développement quantitatif est responsable de beaucoup de dérives que rencontre le monde actuel.

Déjà en 1976, une analyse faite par Karl Marx sur le capitalisme montre que celui-ci qui vise à tout transformer en marchandise et à se garantir le contrôle des conditions de la production pour la quête du « surplus », a créé des clivages économiques au sein de la population conduisant à une surexploitation de la classe ouvrière au profit de la bourgeoisie. Ce qui fait que les prolétaires, la plus importante partie de la population, vivent dans une extrême pauvreté.

De plus, cette recherche sans cesse de biens matériels et de capitaux relative au modèle du développement occidental a incité la science à la création de techniques ou comme disait Max Weber elle a déterminé le développement de « l’utilisation technique du savoir scientifique ». Ce développement scientifique, dépourvue de toute conscience morale, a menacé à plus d’une seule fois, l’existence de l’humanité, à travers la création d’armes de destruction massive (bombe atomique), la prolifération des maladies (pollution industrielle).

Encore, l’exploitation quantitative des ressources naturelles conduit évidemment à la rareté de ces dernières voire vers la fin du monde si toutefois, la nature ne peut plus fournir à l’homme ce dont il a besoin pour survivre. Il convient donc de dire avec Michel Freitag que le développement tel qu’il est vécu en occident et qui fait couler beaucoup d’encre, « comporte d’ores et déjà, des conséquences irréversibles à très long terme, et l’avenir que nous pouvons entrevoir n’est pas tellement incertain qu’inquiétant ».

En définitive, nous soutenons avec Boudreau que le modèle de développement de l’occident, même s’il est guidé par la démarche rationnelle n’est pas « désirable pour l’ensemble de l’humanité ». Car, comme disait Bachelard une science qui n’est pas soumise à la conscience morale n’est que « ruine de l’âme ».

De ce qui précède, nous avançons l’hypothèse selon laquelle la course à l’acquisition en grande quantité de biens matériels ne traduit pas forcement le développement. Ce dernier renvoie plutôt au bien-être de l’homme dans son univers qui suppose trois dimensions : culturelle, politique, et économique.

Certes, la croissance économique est indispensable pour le développement

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