Sport et genre

Sport et genre :

ACCROCHE :

    Les différences entre les hommes et les femmes ont été construites au court de l’histoire des sociétés, basées sur des principes religieux, anthropologiques et biologiques

Sur le plan de la religion « L’homme est à la tête de la femme, comme le christ est à la tête de l’Eglise » (Pape Léon XIII, Histoire des femmes, 1991), sur le plan scientifique , « La femme est à l’homme ce que l’Africain est à l’Européen et le singe à l’humain » (Paul Topinard, anthropologue, 1873).

Enfin, c’est sur le plan physiologique que les différences homme/femme sont le plus souvent perçues et énoncées. Le genre ‘féminin’ a souvent été blâmé à cause de sa faiblesse physique et morale. « Si la femme est faible par sa constitution même, la nature a donc voulu la rendre soumise et dépendante dans l’union sexuelle; elle est donc née pour la douceur, la tendresse, et même pour la patiente, la docilité ; elle doit donc supporter sans murmurer le joug de la contrainte, pour maintenir la concorde dans la famille par sa soumission et par son exemple » (Dr Virey, Dictionnaire des sciences médicales, 1801).

Ces inégalités apparaissent encore comme légitimes, notamment dans les sociétés orientales, dites traditionnelles. Statut féminin, modèle corporel et pratique sportive en Tunisie (Fethi TLILI).

Ces différences semblent accentuées dans le domaine du sport, phénomène social total (Mauss). En effet comme le rappel G. Fraisse, « S’interroger sur féminin/masculin et activités physiques et sportives relève, aujourd’hui comme hier, de l’actualité, de l’intérêt et de la nécessité » (Geneviève Fraisse)

Questions :

           Selon cette affirmation, le sport serait donc une citadelle masculine. Avec les évolutions sociales des dernières décennies visant l’égalité homme/femme, est ce que cette domination masculine à changer ? Si la femme prend davantage de place dans la société, a-t-elle trouvée sa place dans un milieu dit masculin ?   Si oui, comment la question du genre (différenciation sociale entre les hommes et les femmes) traverse le monde sportif ?  Les valeurs du sport se trouvent elles transformées ?  

DEFINIR :

Le genre : est utilisé en sciences sociales pour désigner les différences non biologiques entre les femmes et les hommes. Le genre signifie l’existence de rapports de pouvoir (Scott)

 Le sport est une activité qui requiert un effort physique et/ou mental encadré par un certain nombre de règles et coutumes

On associe traditionnellement le sport à la notion de «virilité». Beaucoup de sociétés tendent à réprouver la pratique du sport par les femmes, et les femmes qui pratiquent un sport sont parfois perçues comme «masculines». Inversement, les hommes qui ne font pas de sport ou sont peu doués en sport sont parfois qualifiés d’«efféminés».

PROBLEMATIQUE :

Le sport, phénomène sociale totale sur le rapport de genre, nous renseigne sur bon nombre d’inégalité entre homme/femme, masculin/féminin.

Nous défendrons l’idée selon laquelle les inégalités entre les hommes et les femmes dans le sport persistent et même renforcées par la société (traditionnels, occidentales, orientales) ou encore les médias. Toutefois, nous chercherons aussi à démontrer qu’il y a une évolution des valeurs du sport vers une « féminisation ».

DEVELOPPEMENT :

Féminisme, domination masculine et sport.

• L’image du sportif masculin est basée sur les qualités physiques tandis que l’image féminine est davantage basée sur l’esthétisme. Ainsi il y a une différenciation entre être/paraitre. Exemple la natation synchronisée uniquement réservée aux femmes.

« D’une façon plus générale, pour un homme, « être en forme », c’est posséder des qualités organiques invisibles ou cachées qui le prédisposent à l’action, tandis que pour une femme, « être en forme », c’est au sens étymologique, (re)trouver la beauté corporelle telle qu’elle est définie par les canons en vigueur dans la classe dominante »(C.Louveau, La forme, pas les formes ! 1981)

• Aussi les sports masculins sont plus médiatisés,

Exemple le football masculin est fortement médiatisé, tandis que le football féminin est tout juste à ses débuts à la télévision française ainsi que dans les journaux. Cependant, les chaînes qui le diffusent sont peu regardées, en comparaison aux grandes chaînes telles que TF1, France3 ou M6.