Theorie Ck

des liens plus étroits avec la créativité. En 1960 déjà, Herbert Simon affirme l’existence d’une science de la conception. En 1999, Hatchuel publie le résultat de ses recherches: un processus de conception généralisé et explicité par la théorie C-K.

Les idées clefs à retenir

La théorie C-K repose sur la distinction entre l’espace des connaissances noté K et l’espace des conceptions noté C. Elle explique le processus qui se produit chez l’Homme lorsqu’il conçoit quelque chose. Cette méthode permet de définir la finalité d’un projet dans les étapes amont, d’explorer de façon structurée les concepts novateurs et les différents niveaux d’abstraction du projet. Le concept active l'espace des connaissances pour récupérer des connaissances pertinentes (C vers K). Deux exemples nous permettront de nous remémorer la théorie C-K face à un projet : choisir un film qui passe au cinéma et organiser une fête.

• Dans le 1er cas, il est question d’appliquer un filtre (type de film, l’acteur, la durée…) sur la liste de tous les films. L’ensemble des films retenus est nommé partition restrictive. La sélection d’un ou de plusieurs films ne change rien à la définition et aux attributs des films, elle fait juste appel à des critères de choix et ne met pas à l’épreuve la créativité de l’Homme. Elle n’intéresse donc pas le concepteur.

• Dans le 2ième cas, en appliquant des filtres sur différents critères (type d’habillement, lieu de la fête …) on ajoute des possibilités à l’essence de ladite fête, on modifie sa définition. L’ensemble des fêtes possibles retenues est nommé partition expansive, car l’Homme fera appel à son esprit novateur.

On peut donc dire que la différence entre une connaissance et un concept réside dans le « statut logique ». La connaissance sera toujours vraie, fausse, incertaine… alors qu’on ne peut dire d’un concept qu’il est vrai ou faux. Les deux espaces C et K sont liés. En effet, on ne peut concevoir en n'utilisant uniquement l'espace des connaissances, car on ne produirait rien de nouveau; ou en utilisant que des concepts, car ils n'auraient aucune possibilité de réalisation.

Une recommandation pour votre prochain projet

Le prochain projet sur lequel nous souhaitons travailler est le lancement d’un nouveau produit sur un marché (en Afrique Centrale) où le concept est encore inconnu : les plats à emporter. Voici les quelques recommandations qui découlent de la théorie C-K et qui nous seront utiles dans la démarche.

Selon la méthode C-K, il convient de respecter les étapes ci-dessous :

• Recenser toutes les opportunités sur le marché

• Retenir une opportunité après avoir fait un filtre sur l’ensemble des opportunités possibles

• Définir les buts du produit à lancer.

Les étapes suscitées appartiennent à la partition restrictive. La prochaine étape est l’expansion qui devrait être bien plus qu’une simple exploration.

• Exprimer le concept grâce à des propositions non logiques

• Recenser l’ensemble des connaissances nécessaires au déploiement du concept précédemment exprimé.

• Evaluer toutes les connaissances recensées afin de choisir la plus prometteuse.

C’est un aller-retour entre les deux mondes (C et K) qui nous permettra de sortir en fin de compte avec la solution la plus originale compte tenu de nos capacités.

Nous terminerons en disant que l’application de la théorie C-K est pertinente lorsque l’on se retrouve dans toute situation de conception car elle permet de générer un nombre illimité de solutions tant que l’acteur garde l’esprit ouvert et est à même de mobiliser des connaissances de plus en plus pointues. Mais l’une des limites qu’on lui trouve est que dans la pratique, il est rare qu’elle soit suffisante au travail