Olivier Lazzarotti, « Patrimoine et tourisme. Histoires, lieux, acteurs, enjeux »

Fiche de lecture                                                                           Chen He, Master 2 MATC

Olivier Lazzarotti, « Patrimoine et tourisme. Histoires, lieux, acteurs, enjeux »

Collection ‘BelinSup Tourisme’, Belin, 2011

Dans ce livre, Olivier Lazzarotti parle des thématiques du tourisme et du patrimoine. Il les étude ensemble, en analysant les de nombreux lieux où patrimoine et tourisme coexistent, afin de comprendre et d’expliquer les relations qui existent entre la réalité patrimoniale et le tourisme. Selon l’auteur, le patrimoine et le tourisme se développent mutuellement.  « Le tourisme ne détruit pas le patrimoine, mais que l’un et l’autre n’entretiennent bien, de lieux en lieux, un dialogue à la fois ininterrompu et aux facettes changeantes et multiples. » Le livre est composé de cinq chapitres, illustrés par plusieurs cartes, graphiques, et même photos, ce qui permet d’en enrichir son contenu, de le rendre plus vivant et pertinent. 

Patrimoine et tourisme, une co-constitution

        L’exemple développé de Genbaku est représentatif comme une co-constitution de patrimoine et tourisme. Le dôme de Genbaku, est un monument intégré au « Mémorial de la Paix » d’Hiroshima. Il a été construit par l’architecte tchèque Jan Letzel. Le 6 aout 1945, à 8h15 du matin, la première bombe atomique explosa à 580 mètres d’Hiroshima, en un clin d’œil, 75 000 personnes de cette ville du sud disparurent. Le dôme de Genbaku est le seul édifice à être resté debout à la suite de la première explosion atomique de l’histoire humaine. Pour commémorer l’histoire, les autorités japonaises ont inauguré un musée de la Paix en ce lieu. En 1995, l’édifice est devenu monument historique et l’année suivante, il est classé dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. En 1995, « le musée accueille environ 1,4 million de visiteurs, dont 450 000 étudiants japonais et 70 000 étrangers. »

Genbaku est devenu un lieu de pédagogie historique, où l’histoire et le patrimoine se croisent. Le tourisme permet d’une certaine manière de transmettre la mémoire de l’histoire et les revenues du tourisme jouent un rôle important dans la préservation de patrimoine.  Les touristes voient et ressentent le monde à travers des patrimoines. « Leurs regards ne sont plus seulement les témoins de la mémoire, comme ils pouvaient l’être face aux monuments. Leurs regards participent pleinement à désigner ce qui relève, à ce jour d’une mémoire du Monde. » On peut supposer qu’« il n’y a pas de patrimoine sans regard de l’autre et cet autre peut, bien souvent, être un touriste. »

Les dialogues du patrimoine et du tourisme

        Après avoir souligner la relation qui existe entre patrimoine et tourisme, l’auteur s’intéresse aux modalités de leurs relations. Il ne désapprouve pas que le tourisme tue le patrimoine. Ici l’auteur nous donne un exemple du château de la Trésorerie à Hardinghen. Le château est resté en bon état jusqu’à la fin du 18e siècle, plus en raison du manque de gestion, le château s’est retrouvé en mauvais état, ni classé, ni inscrit au titre des Monuments historiques, il a été donc détruit en août 2016. Nous notons que le manque de touristes peut aussi détruire indirectement le patrimoine. « Sans les touristes, Venise, Versailles, et avec eux quantité de villes, châteaux, églises, lais aussi forêts, montages et plages, n’auraient pas été prises en considération. Sans les regards extérieurs, y compris ceux des touristes, bien des éléments du passé ne seraient pas dans leur état actuel. »

        Par la suite, Olivier Lazzarotti se pose la question : est-ce que le patrimoine interdit le tourisme ? Par une série de cas pratiques, il montre que cette situation existe mais qu’elle est rarissime, « le patrimoine est censé protéger les lieux du tourisme. » À nos jours, une nouvelle génération de touristes apparaît, ils cherchent des lieux naturels pour obtenir une expérience d’écotourisme. (Définition : l’écotourisme est centré sur la découverte de la nature tout en adoptant une attitude responsable de l’environnement naturel, des ressources naturelles et des populations^[1]) Par exemple, le cas du Costa Rica, qui est l’un des plus célèbres destinations écotouristiques. Aujourd’hui, le pays compte 21 parcs nationaux et aires protégées.^[2] Le développement du tourisme au Costa Rica stimule l’économie locale. Simultanément, l’écotourisme provoque la conscience de la protection de l’environnement aux touristes.