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Communication Module 5 Formation AS

Étude de cas : Communication Module 5 Formation AS. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  10 Octobre 2015  •  Étude de cas  •  2 660 Mots (11 Pages)  •  14 275 Vues

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Soudain, un blocage !

I : Introduction : 

Ce travail doit nous permettre d'envisager la complexité des situations de communication

dans notre univers professionnel.

Elles peuvent être riches, complexes, subtiles, elles requièrent, souvent, des remises en question et des adaptations, propres à chaque cas.

J'ai choisi de relater un épisode qui m'a particulièrement questionné et fait réfléchir, quant à la nécessité de devoir s'adapter, sans cesse, pour garantir une communication efficace dans une relation soignant-soigné.

Je m'occupais quotidiennement d'un patient. Une véritable relation de confiance s'était établie,

sa participation dans les soins de confort était  acquise.

Pourtant, un matin, je me suis confronté à un refus net de collaboration de sa part.

Pourquoi ce changement, comment l'analyser, comment le faire évoluer et quelles leçons dois-je en tirer ?

C'est ce à quoi je tacherai de répondre tout au long de ce travail, en expliquant, en premier lieu, dans une partie descriptive, le déroulement des faits, à travers lesquels je soulèverai une problématique.

Celle ci fera, ensuite, l'objet d'une analyse précise, appuyée  par les principaux concepts de la communication : comme les réactions expressives (verbales et non verbales), les attitudes et le type de relation, adoptés par le soignant et le soigné.

Enfin, il sera intéressant d'étendre la réflexion sur l'intérêt qu'aura apporté ce travail; tant sur le plan professionnel que personnel,  et même au-delà, pour réfléchir à une autre problématique envisageable.

 

II : Description :

Pendant mon 3ème stage pratique dans une clinique SSR (Soins de Suite et de Rééducation) en janvier 2012, je suis affecté au 1er étage, équipé de 15 chambres.

Dès le premier jour, j’ai pris en charge trois patients, dont l’un d’eux était Monsieur C âgé de 69ans, incontinent fécal et urinaire, suite à un AVC ischémique. Il occupait une chambre individuelle.

Monsieur C est entré en SSR en septembre 2011, après une amputation des orteils du pied droit, atteints d’une nécrose infectée.

Monsieur C n’avait pas de problèmes pour communiquer. Il arrivait à exprimer ses angoisses sans, toutefois, vouloir s’étaler sur des détails.

Comme par exemple, la fois, tout au début de mon stage, où je l’ai trouvé assis sur le lit avec un air triste, les yeux fixant le sol.

Qu’est ce qui vous tracasse Monsieur C ? vous avez l’air triste, lui ai-je dis calmement.

Il me répond: ce sont des problèmes de famille qui me préoccupent.

Je lui dis alors: vous pouvez m’en parler si vous le désirez

Il répond: non, je ne veux pas, ça ne concerne que moi, ne vous en faites pas, je vais m’en sortir. Je suis breton, têtu et dur, et là, il finit par un sourire.

Après quelques jours de prise en charge, nous avons réussi à établir une relation cordiale, il m’appelle par mon prénom, me tutoie, me taquine de temps en temps pour rire et coopère aisément.

Jusqu’au jour où, je me présente pour l’aider à la toilette.

Je le trouve allongé dans son lit sous un drap, replié sur lui-même, sa casquette sur la tête.

Il ne répond pas à mon bonjour. Je décide de le laisser encore dormir, le temps que je me prépare pour le soin. Je sors de son armoire des habits propres que je dépose  sur une chaise, je me rends à la salle de bain, j’installe la chaise pour la toilette au lavabo, je vérifie si le nécessaire y est, et je reviens le voir.

Il est installé dans la même position où je l’ai trouvé en entrant.

Je m’approche de lui et lui dis doucement: M. C, levez-vous, s’il vous plait, je vous accompagne à la toilette. Vous avez comme chaque jour, rendez-vous chez le kinésithérapeute à 10 heures et il est 9 heures 30.

De dessous sa casquette je l’entends, d’une voix très faible, dire, non.

Je lui demande, toujours calmement: Qu’est ce qui se passe, M. C, vous n’allez pas bien ? vous avez encore besoin de dormir ?

Il relève un peu sa casquette, suffisamment pour que je puisse remarquer son regard sévère et me dit d’un ton sec: je ne me lève pas, foutez-moi la paix!

Je me rapproche de lui en me mettant à son niveau pour  pouvoir lui demander la raison de cette mauvaise humeur et le stimuler à se lever. Soudain, je remarque une forte odeur d’urines.

Je lui dis alors: je comprends que vous vouliez rester encore au lit, mais il faudrait, quand même, changer la protection. Je le fais vite, et je vous laisse en paix.

Il me répond, toujours d’un ton sec: laissez-moi en paix!

Je me relève en mettant une main sur le côté du lit et je remarque alors que la protection a débordé et que le drap est bien mouillé.

Je suis resté un moment debout à réfléchir à cette situation, en me posant des questions.

Est-il vraiment fatigué et veut-il rester au lit ? Est-il las de son état ou bien est-il gêné par la situation ? et comment devrais-je gérer sans l’importuner?

J’ai décidé alors, de faire abstraction du lit souillé, de ne pas lui en parler. Je lui dis d’un ton neutre: « je vais sortir un instant et je reviens. Prenez votre temps pour vous rendre dans la salle de bain et commencer à vous déshabiller » .

Je sors, et 10 minutes après, à mon retour, je le trouve dans la salle de bain, encore habillé, à m’attendre.

J’ai donc commencé à l’aider à se déshabiller pour la toilette, tout en discutant avec lui, comme chaque matin, de choses ordinaires. Petit à petit il commence enfin à se décontracter, il me rappelle le rendez-vous du kinésithérapeute et me dit qu’il fallait se dépêcher.

Il se dirige vite vers la sortie, et ce, malgré sa difficulté à marcher (il a des orteils amputés) .

Il ne jette même pas un regard à son lit, que je pense refaire pendant sa séance de Kinésithérapeute.

Tout comme lui, je me suis senti soulagé par le dénouement de la situation.

Ce qui ne m’a pas empêché, par contre, de me poser des questions quant à sa réaction et à mon attitude.

Quelles raisons avaient motivé ce brusque changement d'attitude ? La fatigue, la culpabilité, la pudeur …?

Mon attitude était-elle la bonne ?

Aurait-il réagi différemment avec une autre personne que moi ?

Cette situation, avait-elle nuit à la relation de confiance établie ?

D'ailleurs, quelle était la qualité de celle ci ?

Y a t-il encore un travail de relation à faire avec lui? Lequel ?

Ce sont là, des questions que j'ai synthétisées sous la problématique suivante:

Comment réagir, face à un refus d'aide, émanant d'un patient habituellement

coopérant ?

III Analyse

Dans la description, j’ai tenté de rapporter fidèlement tous les éléments afférents à la communication dans une relation soignant-soigné; qu’ils soient verbaux ou non verbaux, ainsi que les attitudes adoptées.

A travers tous ces indices, nous devrions relever le type de relation qui existe déjà et celui à établir, si besoin, afin d’assurer, dans la continuité, une relation saine et efficace.  

Communication verbale *:

Devant cette attitude inhabituelle de la part de mon patient, je commence par mener « une enquête » , « évaluer » la situation ; d’où le recours au mode interrogatif à l’aide de phrases courtes et concises :

« Qu’est ce qui vous tracasse Monsieur C ? Qu’est ce qui se passe, M. C, vous n’allez pas bien ? vous avez encore besoin de dormir ? »

Devant l’échec de cette stratégie , j’adopte une attitude de décision (ordre, conseil), afin de réduire l’état de tension de Monsieur C, puis avancer la situation.

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