Module 5, relation communication
Mémoire : Module 5, relation communication. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar lgravil • 2 Décembre 2018 • Mémoire • 3 816 Mots (16 Pages) • 24 639 Vues
Institut de formation en soins infirmiers de Lozère
Validation du Module 5 « Relation Communication » |
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« Écouter l’autre, c’est comprendre ce qui n’est pas dit. »
Alfred Vanesse
Lundi 27 mars à 9h00 GRAVIL Laurie
SOMMAIRE
Dans le cadre de la réalisation de cette étude portant sur la communication, la situation que je présente évoque une situation vécue en stage au cours de ma formation à l’institut de formation d’aide soignante, entre une patiente et moi.
J’ai choisi de vous exposer cette situation, car en plus de son caractère interpellant, c’était pour moi la première fois que je me retrouvais confrontée à un tel contexte.
En effet, j’ai voulu approfondir cet instant vécu, avec une approche différente et analytique. J’ai souhaité vous faire part de mon observation, de ma réflexion ainsi que des solutions pour pouvoir subvenir aux besoins des futurs patients que j’aurai à prendre en charge dans le cadre de ma profession.
Dans un premier temps, j’exposerai la situation, ainsi que sa problématique, puis j’en dégagerai mes questionnements et une question centrale.
Dans un second temps, j’aborderai le cadre conceptuel et j’analyserai la situation en m’appuyant sur des apports théoriques.
Enfin, je proposerai des actions à mettre en place par le biais d’une démarche éducative en tant que future professionnelle.
Pour conclure, je terminerai par un regroupement des points forts ressortis de cette étude, et tout en proposant une ouverture.
Première partie : Description de la situation et questionnements |
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Par souci de confidentialité et par respect du secret professionnel, je nommerai, tout au long de mon argumentation la patiente « Madame Augusta » afin de préserver son anonymat.
Madame Augusta est âgée de 77 ans, elle est retraitée commerçante.
Elle mesure 1m59 et pèse 75kg. Elle a les cheveux grisonnants et bouclés, ses yeux sont bleus, elle porte des lunettes pour pallier à sa déficience visuelle. Elle ne présente aucune déficience auditive ; elle porte des prothèses dentaires.
De plus, c’est une personne très coquette qui aime prendre soin d’elle. Elle vit avec son mari, et sans aide extérieure, mais non loin de leur fille qui est infirmière.
Elle est née en Lozère à Langogne en 1939, et a toujours vécu dans le département. Elle est mariée depuis 55 ans et a toujours travaillé avec son mari, ils tenaient une boucherie.
Mme Augusta a deux enfants, une fille et un garçon et cinq petits enfants, c’est une famille très unie.
Depuis qu’elle est à la retraite, elle a beaucoup voyagé en compagnie de son mari et leurs enfants. En quelques années, ils ont quasiment fait le tour du monde. Elle apprécie également les randonnées qu’elle pratique en club ; toutefois, ces derniers temps, elle se sentait asthénique, et ne marchait plus beaucoup.
Son parcours de soin est assez atypique, n’ayant quasiment pas d’antécédents médicaux, si ce n’est une opération des varices en 2012.
Madame Augusta est entrée à l’hôpital le 25 novembre 2016 au service des urgences pour une suspicion de colique néphrétique ; elle était très douloureuse au niveau de l’hypocondre droit. Elle a donc passé une échographie qui n’a rien révélé en rapport avec le diagnostic éventuel posé.
Suite à cela, un scanner thoraco abdo pelvien a été réalisé et a mis en évidence une embolie pulmonaire (caillot dans le poumon), ainsi que de nombreux ganglions coelio-mésentriques (intestin).
Cette embolie pulmonaire bilatérale pourrait être secondaire à un cancer. Le médecin suspecte alors une néoplasie du caecum.
Dès lors, il est décidé d’hospitaliser madame Augusta dans le service de médecine gériatrique pour bilans complémentaires, afin de rechercher un éventuel cancer primitif.
Elle a donc eu un bilan sanguin qui a démontré des marqueurs tumoraux positifs spécifiques au cancer du côlon.
Prochainement, elle passera une coloscopie pour confirmation de ce diagnostic.
Je suis stagiaire dans ce service. La situation se déroule lors de ma seconde semaine de stage. J’occupe un poste de soir de 13h30 à 21h00.
Aux alentours de 15h00, madame Augusta reçoit le médecin dans sa chambre, qui lui annonce que suite aux divers examens médicaux pratiqués, elle a très certainement un cancer.
Pour cette dame, l’annonce a été très brutale, vécue comme « un coup de massue », elle ne s’attendait pas du tout à ce diagnostic. L’après midi qui a suivi cette annonce, elle a beaucoup pleuré et se posait beaucoup de questions quant à son avenir. Ses petites filles présentes ont également été très affectées par cette nouvelle.
Elles ont été toutes trois reçues par la psychologue de l’équipe mobile des soins palliatifs de Lozère.
Plus tard dans la soirée, après le repas, vers 20h00, je me rends dans sa chambre pour lui souhaiter une bonne nuit ainsi qu’à sa voisine de chambre.
Toutes deux sont en train de discuter et de regarder la télévision, madame Augusta a le visage apaisé, j’ai le sentiment qu’elle « encaisse » petit à petit ce diagnostic.
Voyant qu’elle est souriante, je m’assois sur son lit à coté d’elle et lui demande si elle va mieux. Dès lors, je vois son visage se décomposer, elle se met immédiatement à pleurer.
Tout de suite, me sentant paniquée, je m’excuse en lui disant que je ne voulais pas la faire pleurer. A cet instant précis, je ressens un sentiment de honte, je me sens mal à l’aise et je culpabilise.
Elle me répond : «Moi qui n’ai jamais été malade, je ne m’attendais pas à ça. Pour moi ce n’est pas grave, mais c’est pour mes petites filles que je suis triste ». Interloquée, je me retrouve face à elle sans aucune réponse à lui apporter ; déconcertée, ne m’attendant pas à une telle réponse de sa part.
A cet instant, je me rends compte de mon manque d’expérience face à une telle situation, tout en me sentant démunie, ne trouvant pas les bons mots pour faire face à son angoisse.
Ne sachant pas trop comment m’y prendre pour la réconforter, j’essaye de faire bonne figure et de changer de sujet de conversation tant bien que mal, en plaisantant sur l’émission qui passe à la télévision.
Elle se met à rire avec moi et sa voisine de chambre. Préférant la laisser sur une note positive, je décide alors de quitter la chambre et leur souhaite à toutes les deux une agréable nuit. Je quitte la chambre avec une pléiade de questions.
Suite à cet échange avec madame Augusta, j’ai beaucoup réfléchi ; ayant eu le sentiment d’être incompétente, ne sachant pas comment agir face à un tel contexte.
Je me suis remise en question, me demandant si ma démarche était adaptée à la situation, si le moment était propice pour lui rendre visite, quelle réponse aurais-je pu lui apporter, quelle posture professionnelle aurais-je du adopter…
Ne voulant pas rester sur cette situation vécue pour moi comme un échec, c’est ce qui m’a poussé à me questionner, et ainsi, je l’espère trouver des réponses et des solutions face à ce type de contexte.
A la suite de ces observations, je me pose les questions suivantes :
- Comment aurais je du réagir et gérer cette situation ?
- Mon manque d’expérience a t-il été un frein à la communication avec madame Augusta ?
- Quelles pourraient être les répercussions psychologiques sur un patient suite à l’annonce d’un diagnostic de cancer ?
Afin de répondre à mon questionnement, je regrouperai ces interrogations en une question centrale :
Face à un patient informé d’un diagnostic de cancer, comment trouver ma place et établir une communication adaptée pour l’accompagner dans son quotidien ?
Pour répondre à mes questionnements je vais tenter de prendre du recul sur le moment vécu et ainsi d’analyser des concepts relatifs à ma situation.
Deuxième partie : Cadre conceptuel et analyse de la situation |
[pic 3]
- Le diagnostic et l’annonce du cancer
Par définition un diagnostic est « l’identification d’une maladie par ses symptômes »[1]
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