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Peut-on dire dire du racisme qu'il s'agit d'une émotion?

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Par   •  11 Mars 2017  •  Dissertation  •  1 246 Mots (5 Pages)  •  1 198 Vues

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Peut-on dire du racisme qu’il s’agit d’une émotion ?

Après avoir défini ce qu’est le racisme et les émotions nous exposerons différentes études afin de montrer que le racisme n’est pas une émotion en soi, mais qu’il est un concept comme l'émotion puisque comme celle-ci, le racisme est une notion construite.

Le racisme c’est un ensemble de comportements conscients ou inconscient, fondé sur l’idée de supériorité de certains hommes sur d’autres. Cela se traduit par des actes, des paroles, des attitudes ou des comportements hostiles d’un groupe envers un autre groupe. Dire que l’on est raciste c’est le fait de rejeter l’autre parce qu’il est différent de nous. Ce comportement est souvent lié au fait que l’on a peur de ce qui est différent de nous. Cette peur de la différence va souvent donner lieu à des comportements agressifs. Un acte est considéré comme raciste s’il remplit trois critères. Le premier est la catégorisation, c’est le fait de généraliser un jugement à l’ensemble du groupe. Le deuxième est la hiérarchisation, c’est le fait d’attribuer à ces groupes des caractéristiques spécifiques. Le troisième est la discrimination, c’est le fait d’utiliser cette hiérarchie pour traiter de manière inégale les personnes appartenant au groupe défini.        
Ces trois critères permettent aux personnes de justifier le fait de rabaisser, de maltraiter, de violenter voire même d’exterminer n’importe quelle personne appartenant à un groupe différent et jugé inférieur au sien.

L’émotion est un état affectif intense mais bref souvent déclenchée par un événement spécifique qui est adapté et approprié à la situation. De plus, l’émotion est un ensemble de réponses qui sont publiquement observables puisqu’il y a un changement d’état par rapport à l’état initial. Elle est aussi un phénomène dynamique qui contient plusieurs composantes. La première est la composante physiologique qui se manifeste par l’intermédiaire du corps, par exemple : l’accélération du rythme cardiaque. La deuxième composante est cognitive, l’esprit, puisque l’émotion nous fait penser différemment, elle trouble la raison ou elle la soutient. La troisième composante est comportementale, c’est elle qui nous prépare et nous pousse à effectuer une action.         
On peut distinguer quatre grandes théories des émotions. La première est la théorie évolutionniste de Darwin qui dit que les émotions sont issues de l’évolution et qu’elles sont dans nos gènes. La deuxième est la théorie physiologiste de James qui considère les émotions comme des réponses adaptatives en fonction de l’environnement. La troisième est la théorie cognitiviste qui distingue les cognitions « froides » qui sont de type consciente, des cognitions « chaudes » qui sont de type non consciente. Et enfin, la quatrième est la théorie constructivisme social qui étudie le rôle des facteurs culturels dans le développement de la personnalité.

Pourquoi parler d’émotion et de racisme construit ?

On peut parler d’émotion construite lorsque l’on se base sur la théorie du constructivisme social. Elle permet de montrer que l’émotion est construite par des comportements et des systèmes de valeurs socioculturelles sans pour autant éliminer les variables psychobiologiques de l’émotion (Tcherkassof, 2008)

L’expérience du développement de « l’effet de l’autre race » (anglais)  pendant l’enfance (Kelly et al., 2009) . montre deux choses. La première est que le jeune enfant caucasien de 3 mois, même s’il est dans un environnement caucasien, est capable de reconnaitre un visage nouveau autre que caucasien tandis qu’à 9 mois, le jeune enfant ne reconnait plus les nouveaux visages. La deuxième est que si l’enfant caucasien est dans un environnement parfaitement multiculturel et donc, qu’il est soumis de manière égale à tous les types de visage ethnique, on n’observera pas ce phénomène. On constate que l’enfant se spécialise sur le type de visage auquel il est le plus exposé.        
Une autre expérience similaire mais qui concerne la discrimination des caractéristiques, c’est-à-dire le contraste entre toutes les langues, nous montre aussi que les jeunes enfants qui sont dans un milieu où le contraste phonétique existe, vont conserver cette capacité à discriminer. En revanche, si ces jeunes enfants sont dans un milieu où le contraste n’existe pas, ils ne sont plus en mesure de discriminer (« Iveron_Kuhl_2003.pdf »)

Comme on peut le voir dans ces deux expériences, chaque individu d’une culture donnée acquière et intériorise au cours de sa socialisation ces règles sociales et ces savoirs s’il n’est pas confronté à une mixité culturelle. De plus, on voit que les jeunes enfants n’ont pas d’a priori sur les différentes cultures puisqu’ils sont capables de reconnaitre les visages et les sons des autres langues. Comme le montre la théorie du « Core Knowledge » de Spelke, l’enfant à la naissance, a des domaines distincts et non spécifiés comme le domaine physique, un domaine de l’esprit, etc. et cette spécificité va plutôt se construire avec l’expérience, avec l’apprentissage et, avec l’environnement. Cette spécialisation se fait graduellement. Par conséquent, on peut envisager que si les enfants étaient confrontés lors de leur socialisation à ces différentes cultures ils n’auront pas peur de l’autre puisque autrui serait connu et aurait donc des similitudes. Etant donné que les différences seraient minimisées, les relations entre ces différentes populations ne devraient plus donner lieu à des comportements agressifs. Il n’y aurait plus de catégorisation, de hiérarchisation et donc plus de discrimination.

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