Selon vous, quel est l’intérêt d’utiliser les huiles essentielles pour divers troubles et quelles sont les limites de l’aromathérapie ? Construisez votre propos en donnant des exemples.

PARTIE 1 : REFLEXION

Selon vous, quel est l’intérêt d’utiliser les huiles essentielles pour divers troubles et quelles sont les limites de l’aromathérapie ? Construisez votre propos en donnant des exemples. (2 pages)

L’aromathérapie c’est l’art d’utiliser les huiles essentielles dans un but thérapeutique, c’est une branche de la phytothérapie qui utilise les molécules d’une plante, son huile essentielle.

Depuis des millénaires, les plantes sont utilisées dans différentes cultures afin d’être utilisées à visées thérapeutiques ou aromatiques dans les bains, les massages, embaumer les morts, soigner… Hippocrate a lutté contre les épidémies de peste à Athènes en brûlant de la lavande, du romarin, de la sarriette, du genévrier et du cèdre.

Les huiles se trouvent dans les fleurs, les feuilles, les fruits, le bois, les écorces, les racines, les résines, les graines, les zestes, etc. La récolte des plantes doit se faire au meilleur moment, selon les substances que nous souhaitons extraire car la plante ne développe pas les mêmes composants selon la période de l’année, et selon les conditions extérieures comme le climat et les saisons.

Lors de la distillation de la plante aromatique pour obtenir l’huile essentielle, un des trois grands procédés d’extraction des huiles essentielles, l’eau de source utilisée pour créer de la vapeur d’eau, va se charger en molécules aromatiques de la plante et on obtiendra donc deux liquides : l’hydrolat ou l’eau florale qui est la partie aqueuse, elle est moins concentrée en huile essentielle et a donc moins de contre-indication, et l’huile essentielle, la partie grasse de la distillation.

L’aromathérapie va agir sur trois secteurs : le mental, l’émotionnel et le corps. Les huiles essentielles peuvent être utilisées de plusieurs manières et elles rejoignent au final la circulation sanguine pour atteindre l’organe du dysfonctionnement :

- par voie olfactive (à respirer, à inhaler en inhalation humide ou sèche, à diffuser), certaines huiles ne se diffusent pas.

- par voie interne (orale, en suppositoires ou en ovules).

- par voie cutanée (en application locale ou massage, en compresses chaudes ou froides, en bain), elles peuvent être utilisées directement sur la peau pures ou diluées pour certaines avec une huile végétale ou macérât huileux.

L’intérêt d’utiliser des huiles essentielles est que leurs essences proviennent du monde végétal, le naturopathe conseillera toujours des huiles 100% naturelles, le but étant d’obtenir le maximum d’efficacité sans effets secondaires. L’aromathérapie ne sert pas à remplacer un traitement pour des pathologies graves, qui seront diagnostiqué et traité par un médecin allopathique. Les huiles essentielles ne sont pas là pour remplacer un traitement médicamenteux mais peuvent l’accompagner pour atténuer un effet secondaire comme des nausées engendrées par un traitement de chimiothérapie, s’il n’y a pas d’amélioration au bout de 48 heures ou si d’autres symptômes avec ou sans fièvre apparaissent il sera nécessaire de faire une consultation médicale.

Les huiles essentielles sont constituées de nombreuses molécules (jusqu’à 200 paramètres physico-chimiques) ce qui leur confèrent de nombreuses propriétés qui peuvent être antibactériennes, antifongiques, antivirales, antiparasitaires, antiinflammatoire, digestives, tonifiantes, calmantes…. Une même plante aromatique selon la partie de la plante utilisée, selon la période de l’année où elle est récoltée, selon les conditions extérieures aura des propriétés différentes. Une même espèce botanique, selon son environnement (lieu, climat, sol, exposition, saisons, facteurs phytosanitaires), donnera une huile essentielle dont la composition pourra varier, c’est ainsi qu’une classification chimique a été élaborée par des scientifiques afin de désigner la molécule majoritairement présente dans une huile essentielle, elle est nommée Huile Essentielle Chémo Typée (HECT). Le chémotype pourra ainsi définir la nature des espèces, sous-espèces, variétés… et donc d’affiner les propriétés thérapeutiques, les contre-indications et les précautions d’emploi de chaque huile, ainsi les rendre sur-mesure pour la personne traitée. Ainsi, une même huile essentielle aura plusieurs propriétés ce qui en fait l’intérêt principal car pourra traiter divers troubles.

Cependant, l’aromathérapie présente certaines limites dans son utilisation, en effet même si les huiles essentielles sont naturelles et utilisées depuis des millénaires, elles ne sont pas pour autant inoffensives. En effet, il est important de connaître le chémotype de l’huile essentielle utilisée afin de connaître la famille biochimique à laquelle elle appartient : alcools, phénols, esters, aldéhydes, cétones, oxydes, terpènes, lactones, coumarines et phtalides, afin de ne pas donner une huile essentielle qui pourrait être nocive, dangereuse pour l’organisme, car elle peut être dermocaustique, hépatotoxique, néphrotoxique, neurotoxique et abortive, allergisante, photosensible, oestrogen-like (attention aux cancers hormono-dépendants).

Le traitement par voie orale est à prendre avec précaution car certaines huiles essentielles peuvent entrer en interaction avec certains traitements médicamenteux de type traitements anticoagulants et fluidifiants sanguins avec les huiles essentielles de lavande aspic (Lavendula spica), de citron (Citrus limon), de ciste ladanifère (Cistus ladaniferus), avec les traitements pour l’hypothyroïdie etel’huile essentielle d’épinette noire (Picea mariana). Certaines huiles essentielles seront déconseillées aux personnes présentant de l’hypertention avec le giroflier (Eugenia caryophyllus), des maladies rénales avec le genévrier commun (Juniperus communis ssp communis), de l’allergie à l’aspirine avec la gaulthérie couchée (Gaultheria procumbens). Certaines huiles essentielles ne se prennent pas par voie orale : ylang ylang (Cananga odorata), épinette noire (Picea mariana), citronnelle de Java (Cymbopogon winterianus), litsée citronnée (Litsea citrata), pin sylvestre (Pinus sylvestris), bergamote (Citrus bergamia)… le traitement oral des huiles essentielles est plutôt réservé à l’aromathérapeute confirmé.

Il sera vital de prendre en compte l’âge, la vitalité du terrain, le trouble de la personne traitée et de respecter la posologie pour chaque monographie. Il faudra également se renseigner sur les pathologies, allergies connues, les traitements en cours, être très prudent avec les femmes enceintes, allaitantes, nourrissons et enfants de moins de 15 ans…

PARTIE 2 : CONNAISSANCES

1. Pourquoi ne pouvez-vous pas utiliser la gaulthérie couchée (Gaultheria procumbens) chez une personne allergique à l’aspirine ?

La gaulthérie couchée (Gaultheria procumbens) est une huile essentielle qui fait partie de la famille des esters et contient du salicylate de méthyle, c’est le même composé qui sert à fabriquer l’acide acétylcyclique de l’aspirine. Ainsi une personne allergique à l’aspirine fera une réaction allergique à la gaulthérie couchée, étant de même composition chimique si elle en utilise, donc le naturopathe ne devra pas utiliser cette huile essentielle, d’où l’importance de l’anamnèse lors du bilan de vitalité.

2. Lorsque vous donnez, par voie interne, des huiles essentielles à phénols, il est nécessaire de protéger le foie avec de la phytothérapie. Expliquez quelle plante doit être donnée et pourquoi.

Les huiles essentielles à phénols peuvent être toxiques pour le foie si elles sont utilisées à hautes doses et sur de longues périodes, elles sont interdites aux enfants de moins de 15 ans. Généralement, ces huiles ne seront utilisées par voie orale que sur de courtes périodes pendant 5 jours, 2 gouttes 3 fois par jour dans une cuillère à café d’huile végétale (huile d’olive par exemple), si le traitement doit être plus long il faudra diminuer la posologie à 1 goutte, 2 fois par jour pendant 10 jours dans une cuillère à café d’huile végétale (huile d’olive par exemple).

Il est donc nécessaire de protéger le foie, que ce soit sur une courte ou longue période d’utilisation, avec de la phytothérapie comme le Desmodium, qui est hépatoprotecteur et qui augmente la résistance des cellules du foie. L’huile essentielle de citron est également hépatoprotectrice et peut être rajoutée en complément du Desmodium.

PARTIE 3 : CAS PRATIQUES

1. Un client vient vous voir, parce qu’il a été infecté par un parasite intestinal lors d’un voyage. Malgré un traitement médicamenteux donné par son médecin, il a encore des symptômes gênants (diarrhée, coliques notamment). Au cours de l’anamnèse, il vous dit qu’il a de l’hypertension traitée par un médicament qu’il prend quotidiennement, qu’il est stressé, fatigué et qu’il présente des allergies aux acariens. Quelle(s) huile(s) essentielle(s) allez-vous lui conseiller, sous quelle(s) forme(s), à quelle posologie ? justifiez votre choix.

Le client présente plusieurs troubles d’ordres : physique (coliques et diarrhées), psycho-émotionnel (stress) et la fatigue qu’il faudra traiter conjointement mais également prendre en compte l’hypertension traitée par médicament et les allergies aux acariens. Sans autres informations supplémentaires, je lui conseillerai donc les huiles essentielles de :

• Cannelle de Chine (Cinnamomum cassia) pour son action antiparasitaire intestinal : par voie orale, 1 goutte 2 fois par jour combiné avec l’huile essentielle de citron (Citrus limonum) en protecteur hépatique, par voie orale 1 goutte 2 fois par jour, dans une cuillère à café d’huile d’olive par exemple, pendant les repas, pendant 5 jours. Et pour son action tonique, par voie cutanée, 2 gouttes dans une cuillère à soupe d’huile végétale de calendula par exemple, le matin en massage sur le plexus solaire.
• Tea tree (Melaleuca alternifolia) pour son action antiparasitaire intestinal : par voie orale, 1 goutte 3 fois par jour dans une cuillère à café d’huile d’olive par exemple pendant 5 jours avec l’huile essentielle de cannelle de chine et de citron. L’huile essentielle de Tea tree permettra également de stabiliser un meilleur niveau d’énergie vitale et d’apaiser l’agitation intérieure.
• Ylang ylang (Cananga odorata) pour son action calmante, sédative mais aussi antispasmodique : par voie cutanée, 3 gouttes diluées dans une huile végétale, 2 fois par jour sur le plexus solaire et la face interne des poignets, en fonction de son état de stress.

Au préalable, le client fera un test d’application cutanée au pli du coude au moins 48h avant la première utilisation de chacune de ces huiles essentielles, pour vérifier qu’il n’y a pas de réaction allergique. Le traitement sera proposé sur 5 jours avec une réévaluation et s'il n'y a pas d’amélioration ou aggravation le client sera réorienté vers une consultation médicale.