Le repas dc2 amp
Étude de cas : Le repas dc2 amp. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar ledoudou40 • 26 Septembre 2015 • Étude de cas • 2 787 Mots (12 Pages) • 31 989 Vues
SOMMAIRE :
- 1) Présentation de l'intervention :
- Le temps clé choisi
- La présentation de la personne
- La description de l'intervention
- 2) Questionnement – analyse :
- Le questionnement
- L'analyse de l'intervention
- L 'évaluation
- Conclusion
- 1) Présentation de l'intervention:
- Le temps clé choisi:
Mon accompagnement auprès des personnes accueillies en tant qu'AMP stagiaire a consisté, entre autres, à proposer une aide lors des temps clé du quotidien.
On parle de temps clé du quotidien pour désigner une action répétitive, qui revient chaque jour et qui concerne la satisfaction des besoins physiologiques humains. Les personnes âgées dépendantes ne peuvent plus prendre en charge certains de ces besoins,c'est pourquoi l'AMP doit intervenir lors des temps clé du quotidien qui sont le lever, la toilette, le repas et le coucher.
Mais de ces temps clé, il ne faut pas retenir uniquement l'aspect physiologique car le terme « clé » sous entend qu'il y a d'autres enjeux qui concernent les dimensions éducatives, affectives, sociales et culturelles.
J'ai choisi de décrire mon intervention lors du repas.
Ce temps clé répond tout d'abord aux besoins primaires de s'alimenter et de s'hydrater. Le maintien de la santé n'est possible que grâce à une alimentation équilibrée et à des apports d'eau suffisants qui garantissent une bonne qualité de vie, notamment pour les personnes âgées.
Mais le repas répond également à d'autres besoins fondamentaux. Lorsqu'il est partagé, il est un moment de socialisation pendant lequel on échange ce qui permet de répondre au besoin de communiquer défini par Virginia Henderson.
Quant à la dimension culturelle, elle réside dans le fait que l'être humain, en opposition à l'animal, cuisine ses aliments et des spécificités existent selon l'appartenance socio-culturelle ( plats typiques, utilisation de fourchettes ou de baguettes,...).
Ce qui nous amène à la dimension affective du repas qui réside essentiellement dans le fait que manger se rapporte au plaisir des sens. Ce plaisir lié à la nourriture est un des premier expérimenté par le nouveau né et, tout au long de sa vie, il constituera un éveil et une stimulation sensorielle.
Les règles de conduite appliquées pendant le repas (hygiène des mains, façon de se tenir,...) constituent la dimension éducative.
J'ai donc dû tenir compte de toutes ses dimensions liées au repas dans mon accompagnement .
- La présentation de la personne:
La personne que j'ai souhaité accompagner pendant ce temps clé est Mme M.
C'est une dame de 89 ans, assez petite et fine, elle a les cheveux gris coupés au carré. Elle est très coquette, porte de jolies tenues toujours bien assorties et accessoirisées de bijoux ou de foulards. Mme M est veuve et n'a pas d'enfant. Elle a deux neveux et une nièce qui lui rendent régulièrement visite ou viennent la chercher pour des sorties ou des repas en famille.
Elle a vécu à Paris où son mari faisait carrière mais elle n'a jamais travaillé. Elle s'est cependant beaucoup investie de manière bénévole dans des œuvres caritatives. Un cadre de photos exposé dans sa chambre témoigne des nombreux voyages qu'elle a pu faire avec son mari.
Le statut social favorisé de cette dame transparaît encore aujourd'hui à travers son comportement distingué et respectueux, et sa manière très élégante de se tenir et de se déplacer.
Les rapports sociaux semblent importants pour elle qui aime participer aux animations et qui ne s'isole jamais. Elle échange peu avec les autres résidants mais aime être entourée.
C'est un diagnostic de maladie d'Alzheimer qui a conditionné son accueil à l'unité spécialisée il y a de cela bientôt trois ans.
Les symptômes de la maladie sont importants chez Mme M mais son aisance physique ainsi que le maintien des codes sociaux ( sourire, formules de politesse... ) font illusion quand aux déficits cognitifs dont elle souffre. En effet, dès que l'on entre en communication avec elle, on constate un discours vague, constitué de peu de mots, parfois même de l'écholalie. Sa compréhension est également beaucoup altérée et Mme M a besoin d'être guidée dans les actes de la vie quotidienne d'autant plus que l'apraxie résultant de la maladie d'Alzheimer nécessite un accompagnement individualisé.
Sa prise en charge définie dans son projet de soins prend en compte le respect de ses habitudes de vie à savoir un coucher et un lever assez tardif. Dans ce même but, le protocole de la toilette propose une guidance pendant la douche, la laissant faire seule le plus possible et respectant sa coquetterie.
Lors du début de mon stage, Mme M ne paraissait pas avoir besoin d'un accompagnement spécifique pendant les temps de repas mais cette situation a peu à peu évoluée.
- La description de l'intervention:
Je vais donc,dans cette partie, vous décrire le déroulement du repas au sein de l'unité spécialisée et plus particulièrement le comportement de Mme M lors de ce temps clé.
A l'unité spécialisée le déjeuner et le dîner sont partagés par tous, résidants et personnels, autour d'une grande table dans la salle commune. Ces repas commencent respectivement à 12h et à 18h.
Les visites sont déconseillées pendant les repas. La télévision est éteinte et la lumière adaptée pour éviter des perturbations sensorielles. Le menu est affiché dés le matin et énuméré un peu avant chaque repas au moment des activités.
Cette organisation conditionne son bon déroulement car elle invite à la convivialité en créant un climat apaisant et propice aux échanges. Elle assure également des repères spatio-temporels qui sont contenants pour des personnes désorientées et cette ritualisation vise aussi à apaiser les angoisses.
Mon action en tant qu'Amp stagiaire commence donc dès l'annonce du menu et, en collaboration avec l'agent social et l'aide soignante présents ce jour, nous assurons l'installation des résidants à table et le service individualisé des plats. Cette individualité de la prise en charge commence d'ailleurs dès l'installation des personnes autour de la table. En effet, certains résidants viennent spontanément, d'autres ont besoin que l'on les y invite et d'autres encore, à la mobilité réduite ont besoin d'une aide concrète. De la même façon, je dois veiller à ce que chacun soit installé dans une position adéquate,et même si le placement est libre je fais attention à privilégier les affinités puis je mets le couvert de manière individuelle car certains résidants utilisent des couverts adaptés. Dès le début du repas, j'établis une relation d'aide basée sur ma connaissance des personnes, de leurs besoins, leur capacités et de leurs habitudes. Je m'adresse à tous avec respect, me montrant le plus avenante et attentive possible et cherchant à favoriser les échanges leur demandant, par exemple s'ils aiment ce que l'on va manger. Grâce à cette attitude, je souhaite maintenir une ambiance calme et chaleureuse pour faire du repas un moment le plus agréable possible.
Puis, avec l'aide soignante et l'agent social, nous servons les plats. Il existe le menu-type pour les personnes n'ayant pas de protocole alimentaire, mais certaines selon leurs pathologies ( diabète, troubles dentaires ou de la déglutition, perte de poids ) ont besoin de textures ou d'alimentation adaptées.
Mon accompagnement lors de ce temps de repas, que je partage avec les résidants et l'équipe, consiste, dans un premier temps, à veiller à son bon déroulement ( stimuler ou refréner l'appétit, laisser manger avec les doigts si nécessaire ou, au contraire, suggérer aux personnes qui en sont capables de manger « proprement », éviter les conflits...) puis, d'écouter, d'observer et d'évaluer les capacités et difficultés des personnes.
C'est cette observation qui m'a permis de constater la régression de Mme M.
En effet, au début de mon stage, cette résidante ne nécessite aucun accompagnement particulier lors du repas. Elle découpe seule ses aliments, mange toujours le menu-type n'ayant pas de régime alimentaire à suivre ni de problème de mastication ou de déglutition. Elle semble profiter de ce moment de partage, bien que communiquant peu, acceptant toujours poliment ce qui lui est servi et mangeant avec appétit. Elle démontre un goût particulier pour les desserts. Son comportement semble tout à fait adapté, ses besoins fondamentaux pris en charge et respectés.
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