Fiche de lecture la pédagogie différenciée Philippe MEIRIEU
Fiche de lecture : Fiche de lecture la pédagogie différenciée Philippe MEIRIEU. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Marjorie Bessy • 17 Août 2021 • Fiche de lecture • 2 949 Mots (12 Pages) • 821 Vues
DC 1 : « Accompagnement social et éducatif spécialisé ».
Module 12 : « L’éducation et la formation ».
Fiche de lecture :
MEIRIEU, Philippe, L’école mode d’emploi, des « méthodes actives » à la pédagogie différenciée, Issy-les-Moulineaux : ESF Editeur, 2009, 188 p.
Sommaire
Introduction p.1
I) La fonction de l’Ecole p.2
II) Comment différencier la pédagogie à l’Ecole ? p.3
III) Analyse critique p.5
Conclusion p.7
Introduction
Ayant découvert les travaux de Philippe MEIRIEU durant ma licence en Sciences de l’Education, j’ai décidé d’approfondir mes connaissances sur la pédagogie différenciée qui est selon moi, un des outils que tout éducateur peut utiliser lorsqu’il y est en face d’un enfant placé en situation d’apprentissage. Je pense qu’un éducateur doit savoir être pédagogue car face un jeune en difficultés, il peut être utile d’utiliser des voies détournées pour résoudre un problème qu’il soit d’ordre cognitif, social ou affectif... De plus, j’ai choisi le livre « L’école, mode d’emploi » de Philippe MEIRIEU car c’est un homme qui est à la fois un théoricien et un praticien. C’est pourquoi ses propositions concordent avec la réalité du terrain et peuvent être facilement mises en place avec tout apprenant.
Né en France, en 1949, docteur ès Lettres et Sciences humaines, Philippe MEIRIEU a enseigné aussi bien à l’école qu’au collège et au lycée. Dans les années 1980, il a participé à une expérimentation pour la rénovation des collèges et il a animé pendant plusieurs années une expérimentation pédagogique consacrée à la diversification des itinéraires d’apprentissage. En 1983, il a écrit une thèse sur « apprendre en groupe » car selon lui le travail par groupe permet aux élèves de confronter leurs réflexions. Il a aussi dirigé l’Institut National de la Recherche Pédagogique et a participé à la réflexion pédagogique dans la revue Les Cahiers Pédagogiques. Depuis 2008, il est directeur de la chaîne de télévision pour l¹éducation, Cap Canal. Il est aujourd’hui professeur en Sciences de l’Education à l’Université Lumière-Lyon 2.
Suite à ses observations sur le terrain, Philippe MEIRIEU pose la question suivante : « Comment enseigner un même programme à des classes spécialement hétérogènes ? ». Il tente alors de répondre à cette question dans un ouvrage intitulé « L’école, mode d’emploi. Des méthodes « actives » à la pédagogie différenciée ». Ce livre s’inscrit dans le courant de recherches méthodologiques qui apparaît au début des années 1980. En 2009, paraît la 15ème édition de cet ouvrage, édité pour la première fois en 1985. Dans ce livre, Philippe MEIRIEU s’intéresse de manière approfondie à l’acte d’apprentissage et à la fonction première de l’Ecole qui est la transmission du savoir. Il va prôner l’instauration d’une pédagogie différenciée qui reconnaît le droit à la différence cognitive, socioculturelle et psychologique de l’apprenant.
Dans un premier temps, je ferai la synthèse de cet ouvrage en développant la fonction de l’Ecole. Puis, je présenterai comment il est possible de différencier la pédagogie à l’Ecole. Enfin, je terminerai par une analyse critique de ce livre et de ses possibles transpositions dans le champ de l’éducation spécialisée.
- La fonction de l’Ecole.
Dans le premier chapitre, intitulé « Histoires de Gianni. Ou les tribulations d’un élève entre pédagogues et réformateurs », Philippe MEIRIEU développe les différents courants pédagogiques qui se sont succéder au cours de l’Histoire. Par l’intermédiaire d’un personnage fictif appelé Gianni, élève au parcours scolaire chaotique, l’auteur le fait rencontrer différents pédagogues et réformateurs qui ont marqué l’évolution pédagogique : Freinet et la pédagogie active ; Neill et le collège de Summerhill ; Rogers et l’enseignement non-directif. Dans la poursuite de son chemin, lors de la commission Legrand qui siégea en 1973, Gianni entendit pour la première fois parler de « pédagogie différenciée ». En effet, selon Louis LEGRAND, « la différenciation de la pédagogie est le seul espoir de faire atteindre à l’ensemble des élèves le niveau cognitif souhaité, tout en répondant de façon tactique aux aspirations et capacités spontanées des apprenants. » (p.80)
Au terme du parcours de Gianni, Philippe MEIRIEU explique que ces pédagogies ont parfois connu des dérives car elles se sont centrées sur un des pôles de l’acte pédagogique : soit le formateur, soit l’apprenant, soit le savoir. Or, Philippe MEIRIEU préconise de prendre en compte les trois pôles en même temps car l’apprentissage ne peut dissocier ces trois entités. De même, on constate que cet auteur a construit sa pédagogie différenciée dans la lignée des méthodes actives de Célestin FREINET qui prônait que l’apprentissage devait s’apparenter à « un vrai travail » pour l’élève. A la fin de ce premier chapitre, MEIRIEU conclut que la fonction de l’Ecole est bien la transmission des savoirs. Cependant, pour assumer cette fonction, il explique que l’Ecole doit prendre conscience de l’hétérogénéité des élèves tant sur le plan cognitif, sociologique ou affectif. En effet, tous les élèves ne construisent par le savoir de la même manière selon leurs connaissances antérieures et leur vécu personnel.
Partant de ce constat, dans le second chapitre, MEIRIEU poursuit en proposant au lecteur des pistes de travail pour mettre en place une pédagogie différenciée qui permettrait au plus grand nombre possible d’élèves d’accéder au savoir. Ainsi, l’Ecole retrouverait sa fonction première de transmission du savoir.
- Comment différencier la pédagogie à l’Ecole ?
Afin de répondre au défi de l’hétérogénéité des apprenants, Philippe MEIRIEU suggère de développer des méthodes pédagogiques car pour qu’il y ait apprentissage, il faut une méthode. Il définit la méthode pédagogique comme « le mode de gestion, dans un cadre donné, des relations entre le formateur, les apprenants, et le savoir » (p106). Il propose alors de différencier la pédagogie en variant trois situations d’apprentissage en classe. Il y a :
- la situation impositive collective : l’enseignant fait cours de manière frontale.
- La situation interactive : Les élèves effectuent dans le même temps des activités différentes et au sein d’un groupe les interactions entre élèves permettent le conflit sociocognitif (confrontation des points de vue entre pairs).
- La situation individualisée : l’apprenant a un plan de travail individuel et, à son rythme, avec les outils qui lui convient le mieux, tente d’atteindre l’objectif fixé.
Mais le lecteur pourra aussi différencier la pédagogie en variant les outils : parole, écriture, geste, image, technologie (audio-visuel, informatique), matériaux pour la manipulation (éprouvettes, ciseaux…). En conséquence, les mêmes contenus de cours sont travaillés soit dans des situations différentes, soit avec des outils différents. Cependant, l’auteur n’hésite pas à dire que l’éducateur doit guider les élèves qui en ont besoin ou qui ont besoin que leur activité intellectuelle soit encadrée. Cela ne fera pas d’eux des élèves moins autonomes. La pédagogie différenciée est donc un moyen pour répondre à une école plurielle car « on peut entrer partout à condition d’avoir une entrée. Et la pédagogie différenciée c’est cela, non une systématique, mais une dynamique jamais achevée » (p127).
Néanmoins, Philippe MEIRIEU explique que pour mettre en place une pédagogie différenciée il est nécessaire de procéder à des évaluations qui permettront ainsi de répondre au défi de l’hétérogénéité. Avant de débuter un apprentissage, une évaluation diagnostique établira pour chaque élève ses besoins et ses ressources. En cours d’apprentissage, l’évaluation formative permettra de « prendre régulièrement le pouls des élèves au travail et de pouvoir ainsi intervenir sur le moment ». (p132) Ceci régulera l’apprentissage car en fonction des indicateurs de cette évaluation, l’enseignant pourra ajuster la méthode. Enfin, au terme de l’apprentissage, l’évaluation sommative aura pour but de mesurer les acquis de chaque élève. Pour autant, cette dernière ne doit pas avoir une fonction couperet, elle doit permettre de mettre en place de nouvelles stratégies si l’élève rencontre des difficultés.
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