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La fabrique des Footballeurs, Julien Bertrand, 2012

Résumé : La fabrique des Footballeurs, Julien Bertrand, 2012. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  27 Janvier 2023  •  Résumé  •  1 318 Mots (6 Pages)  •  816 Vues

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Synthèse sociologie : La fabrique des Footballeurs, Julien Bertrand, 2012.

La fabrique des footballeurs, aux éditions La Dispute, collection "Corps Santé Société", paru en mai 2012 est un ouvrage sociologique de Julien Bertrand. Ce dernier est maître de conférences et chercheur en sociologie du sport au laboratoire "Sports, Organisations, Identités" à l'Université Toulouse 3. Il publie cet ouvrage suite à la thèse qu’il a rédigé sous la direction de Bernard Lahire dans laquelle il s’intéresse aux jeunes sportifs sous l’angle de la socialisation professionnelle. Pour cela, il a enquêté durant trois ans dans le centre de formation d’un grand club de football français où il a observés des jeunes de 12 à 19 ans. Julien Bertrand a réalisé plusieurs entretiens avec ces jeunes pour comprendre comment ils vivaient leurs formations de footballeurs. Ces entretiens ont été complété par l’interview des parents ainsi que des intervenants scolaires, sportifs ou médicaux. Enfin Julien Bertrand a aussi pris connaissance des dossiers scolaires de ces jeunes pour objectiver son enquête. C’est donc par une véritable enquête de terrain menée avec rigueur que Julien Bertrand a réalisé son étude. Dans cet ouvrage, il souhaite expliquer le phénomène de socialisation des jeunes footballeurs par l’institution enveloppante que constitue les centres de formation. Il souhaite aussi déconstruire l’image du jeune garçon d’origine populaire doué pour le sport mais en échec scolaire. Il montre au contraire l’importance de l’environnement social et des instances de formations dans l’intégration progressive des jeunes apprentis footballeurs à l’univers du football et dans leur parcours sportif. Enfin Il s’intéresse au rôle de l’école pour ces jeunes et se demande si la formation au football professionnels est un outil de promotion sociale alternatif à des jeunes qui n’auraient pu connaître d’ascension sociale par l’école, ou bien si la formation professionnels est une machine à entretenir et à éloigner un peu plus de l’école des jeunes déjà en difficulté ?

L’environnement social des apprentis footballeurs : tous des jeunes de cité ?

La famille joue un rôle important dans le processus d’apprentissage des futurs joueurs de foot. En effet, c’est souvent par la famille, et notamment par le père, que l’enfant prend goût pour le football, et souvent très tôt. Les 2⁄3 des pères des jeunes interrogés déclarent avoir jouer au football ou exercer un rôle d’encadrant au sein d’un club de foot. Et 9 frères sur 10 des apprentis footballeurs pratiquent également ce sport. L’étude de Julien Bertrand montre aussi que, contrairement aux idées reçues, les jeunes qui intègrent les centres de formations ne sont pas tous issus de milieux populaires. En effet, même si 50 à 60 % d’entre eux viennent de milieux populaires, il y en a 30 % dont le père est cadre ou de profession intermédiaire. Et les jeunes issus des catégories populaires proviennent de famille relativement stable (où les 2 parents ont un emploi par exemple), car la précarité économique est un frein à l’engagement que représente cette formation, aux débouchées

incertaines. Les familles de classes aisées quant à elle hésite avant de laisser partir leur enfant en centre de formation car l’engagement que nécessite cette formation se transforme vite en désintérêt pour l’école, aucunement souhaité par les parents. Enfin la famille apparaît comme un “cocon” un refuge où le jeune garçon n’a pas à se soucier de son alimentation, ni de ses performances, un lieu où il peut sortir, ce qui constituent un moment de liberté en dehors du centre de formation.

Le centre de formation : un lieu de socialisation, lieu de mauvaise éducation ?

Lors des dernières années, plusieurs scandales comme l’affaire Zahia-Ribéry, la grève de l’équipe de France à la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud ou plus récemment l’affaire de la sextape concernant Valbuena et Benzema, sont venus ternir l’image de ces footballeurs professionnels, prenant une image de délinquant parvenu. Mais cette image d’homme sans moral est interprété par l’opinion publique comme un échec des centres de formation à éduquer ces jeunes. Or l’enquête de Julien Bertrand montre que les encadrants se considèrent davantage comme coach inculquant le football avec pédagogie que comme éducateur obligé de faire la police sans arrêt. En effet les jeunes se montrent souvent dociles et les éducateurs ne se plaignent pas d’avoir affaire à de “mauvais garçons”. Les centres de formation cherchent au contraire à inculquer les valeurs du football à ces jeunes comme la solidarité et le goût de l’effort. Les coachs valorisent énormément le travail et la qualité du football, préférant par exemple les passes “propres”, “soignées” aux passes “tordues” ou “trop faciles”.
Les centres de formation constituent une institution socialisatrice englobante pour ces joueurs qui ypassentlamajoritédeleurstemps.Ilssontsouventeninternat.Etàraisonde5entraînements par semaine avec le matchs du week-end, ces jeunes hommes apprennent donc à “penser football” et restent entre eux ce qui favorisent cette intégration à l’univers footballistique. Au sein de ces centres ils sont toutefois soumis à plusieurs contradictions avec lesquelles ils doivent s’habituer à vivre. Ainsi les joueurs veulent montrer de quoi ils sont capables sur le terrain pour avoir leur place de titulaire au prochain match, mais sont soumis à la volonté du coach de “jouer collectif”, de “simplifier le jeu” ceux qui leur donne l’impression de ne pas pouvoir montrer tout leur talent. De plus les joueurs doivent prendre soin de leur corps mais intériorisent la parole des coachs de “ne pas trop s’écouter” ceux qui les forcent inconsciemment à feindre leur douleur. Ils sont ainsi pris entre la volonté de faire attention à leur corps, seul outil de travail, et le fait d’être “mal vu”, “de passer pour une chochotte”. Les centres de formations apparaissent alors comme un microcosme, une bulle où les jeunes apprennent à faire attention à leur alimentation, à leur corps, nouent des liens d’amitiés avec leurs camarades de formation, mais alors que le football prend de plus en plus de place dans leur vie, l’école a t-elle encore de l’importance ?

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