Comment faire une composition

vous présenterez vous-même pour le commentaire) pour finalement évaluer l’intérêt et la portée du texte (L’argumentation passe-t-elle ? Va-t-elle être entendue ? Pourquoi ? Vous pouvez alors faire des hypothèses sur l’avenir des idées du texte par exemple et vous en servir comme élargissement – voir « conclusion ») Pour être sûr d’avoir compris le texte et son argumentation, il peut être utile d’en faire un résumé, ce qui pourra déjà constituer une partie de l’analyse. Analyser signifie décrire et expliquer les idées du texte grâce au texte d’abord, puis grâce à vos connaissances supplémentaires. Commenter signifie qu’on va compléter les idées du texte, par exemple en les critiquant, en montrant ce que le texte oublie de dire, en présentant des opinions contraires illustrées par des exemples. Les connaissances extérieures seront alors indispensables. Pour un travail d’analyse et de commentaire, reportez-vous à mon mémento.

• Si vous avez seulement une question comme sujet de composition, il faut fixer les limites et l’étendue de la question en répondant d’abord aux questions de base : qui ? quoi ? où ? comment ? quand ? pourquoi ? Ensuite, il faut analyser les termes du sujets, leur ordre aussi et chercher les mots clés (ce sont parfois de petits mots comme « et » ou « dans »), ce qui vous permettra de bien cerner tout l’intérêt, mais aussi les limites de la question.

• Si vous avez à la fois un texte et une question comme sujet, il faut vous efforcer de trouver le lien qui les unit (ce n’est pas toujours facile), ce qui peut vous amener à laisser tomber une partie du texte dans votre travail.

2) Mobiliser vos idées et vos connaissances

Au cours de la première étape de compréhension du sujet, vous aurez déjà noté au brouillon les questions, les faits, les arguments ou exemples qui vous seront venus à l’esprit à la lecture du sujet. Vous devez vous obliger à chercher des idées dans toutes les directions argumentatives (le pour et le contre, le oui et le non), même et surtout si vous êtes entièrement d’accord avec le texte. N’hésitez pas non plus à oser des thèses qui vous semblent un peu farfelues ou des analyses lexicales (notamment les répétitions, les registres de langue…), voire grammaticales (par exemple : pourquoi l’auteur utilise-t-il ici un passé simple au lieu d’un passé composé ? Quel est le sens de tel imparfait ?). Si vous les présentez de façon intéressante en développant votre opinion et en montrant leur lien avec le sujet, ce sera toujours positif. Une fois que vous avez noté l’essentiel, classez et ordonnez ces informations et idées. Le classement choisi va vous mettre sur la voie d’une problématique.

3) Formuler une problématique et construire un plan détaillé

La problématique fournit l’idée directrice du devoir. Elle est absolument nécessaire si votre sujet est l’analyse et le commentaire d’un texte pour montrer au lecteur dans quelle direction votre composition va l’entraîner. Pour trouver la problématique, il faut transformer l’ensemble des questions et des idées que vous avez notées au brouillon en une seule interrogation ou idée plus vaste. A partir de la problématique et du classement de vos idées, vous pouvez construire votre plan détaillé (qui pourra être par exemple un plan dialectique[1] s’il faut discuter ou un plan analytique[2] s’il faut présenter un événement).

Pour construire le plan, il faut définir les parties et les sous-parties de la partie principale de votre devoir. Le titre d’une partie traduit l’idée essentielle, les sous-parties exposent un aspect particulier d’une partie. Dans ces parties et sous-parties, vous mettrez vos idées et questions du brouillon. Il faut absolument essayer de faire 2, 3 ou 4 parties (ni plus, ni moins !). D’autre part, essayez de faire des parties équilibrées. Si l’une de vos parties contient trop d’idées (trop de sous-parties) par rapport aux autres, cela signifie sans doute que vous n’avez pas trouvé le meilleur plan (il faudra éventuellement changer de problématique et repenser les parties ou laisser tomber certaines idées).

II) La rédaction du devoir

Votre devoir comportera obligatoirement une introduction, une partie principale (préparée dans le plan détaillé) et une conclusion. Pour vous y obliger, sautez une ligne à la fin de l’introduction ainsi qu’avant la conclusion. Le mieux est d’ailleurs de rédiger l’introduction et la conclusion juste après avoir fini le plan détaillé (vous n’avez qu’à rédiger la conclusion sur une feuille à part que vous numérotez à la fin du travail). Ainsi vous ne perdrez pas le fil de votre devoir et vous serez sûr(e) d’avoir une conclusion (même si vous n’avez pas assez de temps pour finir le travail en temps limité).

1) L’introduction (environ une demi-page présentée en un seul paragraphe)

Le défaut de nombreux devoirs est que l’introduction est trop longue, car elle contient des développements qui devraient être faits dans la partie principale. Obligez-vous à limiter votre introduction aux trois parties suivantes (que vous présenterez en un seul paragraphe) :

a) Amener le sujet : il s’agit d’un préambule présentant des considérations brèves sur le thème ou l’époque, sur des origines historiques éventuelles, sur le contexte en général, éventuellement sur le texte et l’auteur (s’il y en a un). Dans ces premières phrases, il faut préparer le lecteur au sujet de la composition.

b) Poser le sujet et la problématique : exposer clairement la problématique qu’on s’est fixée. Si le sujet comporte une question (sans texte ou en plus du texte), on peut reprendre cette question comme problématique, mais en utilisant si possible ses propres mots.

c) Annoncer son plan : il s’agit de présenter vos idées principales (titres de votre plan détaillé) en montrant le lien logique qui les unit. Il ne faut pas faire un plan vide du style : « Nous allons d’abord analyser les idées du texte, puis nous les commenterons. » Cela ne sert absolument à rien ! L’annonce du plan doit donner au lecteur un vrai fil directeur. Le mot introduction signifie qu’on conduit (duco) le lecteur à l’intérieur (intro) d’un ensemble de pensées.

2) La conclusion (environ une demi-page présentée en un seul paragraphe)

Elle doit répondre à trois exigences fondamentales :

a) Evoquer brièvement le cheminement de la pensée (faire le bilan de votre réflexion) en rappelant les idées générales de chacune des parties de la partie principale. Il s’agit donc d’abord de résumer votre devoir.

b) Eventuellement apporter une réponse à la problématique posée. A cette occasion, on pourra aussi porter un jugement sur le texte ou l’auteur, mais avec toutes les nuances nécessaires ! Evitez les affirmations catégoriques et les déclarations péremptoires ! Si vous ne l’estimez pas nécessaire ou si vous ne le souhaitez pas, vous pouvez ne pas donner de réponse, mais faire seulement un bilan de votre réflexion.

c) Elargir le sujet. L’élargissement peut, comme dans le préambule de l’introduction, concerner le thème général, l’époque etc., mais il doit demeurer lié au problème posé par le sujet. Il s’agira alors d’ouvrir des perspectives de réflexion. Le devoir a conduit le lecteur à un certain but, mais de ce but, on aperçoit d’autres chemins de réflexion tout aussi intéressants. La fin de la conclusion élargit donc l’horizon du sujet. Elle peut être orientée vers l’avenir, elle peut être formulée sous la forme d’une question ou d’une hypothèse.

3) La partie principale (2 à 4 pages maximum – en temps limité, vous n’aurez pas le temps d’en écrire plus !)

Elle s’appuie sur votre plan détaillé et comporte au moins autant de paragraphes que de parties prévues dans le plan. L’idéal serait que chacune de ces parties soient structurées comme la composition elle-même, c’est-à-dire avec une brève introduction, une partie qui développe l’idée et une conclusion rapide. Les transitions entre les différents paragraphes ne sont pas toujours nécessaires, car elles peuvent être évidentes si le fil directeur de la réflexion est clair. Mais il faut vous demander si le lien entre les paragraphes est effectivement clair pour le lecteur. Si ce n’est pas le cas, il faudra rajouter une phrase ou une expression (ou au moins un mot) de transition. D’une façon générale, deux erreurs courantes sont à éviter dans la partie principale : 1- Ne pas donner suffisamment d’exemples. Tout jugement, toute considération doivent être confirmés par des exemples tirés de vos connaissances, de vos expériences ou de vos lectures. Ils rendent votre devoir plus vivant et plus original. Sinon, vous donnez l’impression de raconter des généralités ou des banalités qui risquent d’ennuyer et surtout de ne pas convaincre le lecteur. Faites preuve de créativité intellectuelle ! 2- Deuxième erreur à éviter : ne donner que des exemples sans les commenter suffisamment ou sans montrer en quoi ils répondent au problème posé. On ne vous demande pas un catalogue d’exemples, mais une réflexion étayée (soutenue) par des exemples bien choisis et bien commentés qui éclairent véritablement