Commentaire Littéraire Bel-Ami Chapitre 2
Dissertation : Commentaire Littéraire Bel-Ami Chapitre 2. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiressolution et l’indépendance 29, une haute glace 5). Le personnage n’existe qu’à travers un programme : la réussite et la conquête amoureuse (auprès des dames 20).
On assiste dans cet extrait à la création du personnage par lui-même. Comme dans un conte de fées le miroir est l’instrument magique de la transformation : « Voilà une excellente invention » (33). L’antithèse « petit miroir » (8) / « haute glace » (5) est développée systématiquement au long du texte. Le premier objet a un pouvoir paralysant (lentement 1), il donne une image fragmentée (se contempler entièrement 9, les diverses parties 10), une image inquiétante (le cœur battant, l’esprit anxieux 1, la crainte d’être ridicule 2, l’idée d’être grotesque), enfin une image affolante (il s’exagérait les imperfections, s’affolait 10). La seconde a un pouvoir dynamique (envie de courir, de sauter 30), elle donne une image complète (en pied 5, l’ensemble 16), rassurante (mieux qu’il n’aurait cru 6, fort bien, fort chic 14, satisfaisant 16) et euphorisante (un élan de joie 6, une confiance immodérée en lui-même 27).
La transformation du personnage suit la progression spatiale dans l’escalier (le palier du premier 6, au second étage 25, le dernier étage 30). Elle correspond à la succession des sentiments qu’il étudiera sur lui-même : l’étonnement, le plaisir, l’approbation (19). A la surprise paralysante (soudain 2, demeura stupéfait 5, brusquement 12) devant la magie du dédoublement (il ne s’était même pas reconnu 13), succède la satisfaction (en se regardant avec soin 15), la maîtrise de l’image (il s’étudia comme font les acteurs 17), le plaisir (se regarder passer 26) et enfin le moment de l’approbation (frisa 31, rajuster 32). Il achève de compléter son image par des accessoires (chevelure, moustache) et des restes de son passé (un mouvement qui lui était familier 31, comme il faisait souvent 32).
Grâce au miroir magique du premier étage, le héros transforme son infériorité (la crainte d’être ridicule 2) en maîtrise (leur faire comprendre 21). Il devient l’acteur du rôle qu’il accepte (comme font les acteurs 17), mais c’est un personnage muet de pantomime (exprima des sentiments 18) qui ne s’exprime que par des mimiques (degrés du sourire, intentions de l’œil 20), et cela dans une courte scène où le comique de gestes est souligné par la succession des verbes employés à la forme réfléchie (s’étudia 17, se sourit, se tendit la main 18).
Le lieu de la transformation du personnage est chargé de significations. Le thème de l’escalier symbolise la future ascension sociale du héros. Mais l’ascension s’accompagne d’une perte d’identité. Le personnage n’est nommé qu’une fois (Duroy 4) lorsque le narrateur le distingue de son double (si près l’un de l’autre 4). Il est toujours repris par le pronom « il » qui représente aussi bien l’original que son image (il marchait bien 27). Il y a même ellipse du pronom quand les deux sont confondus (il s’arrêta devant la troisième glace … frisa … ôta … et murmura 31). Enfin le personnage se fond dans l’indéfini « on » quand il joue un rôle (on les admire et on les désire 21). La figure, les cheveux et la moustache deviennent des accessoires de théâtre. Il finira par perdre son nom pour s’appeler Bel-Ami.
De plus, en étudiant son rôle dans la glace il prend la place de la femme à séduire. L’emploi des pronoms réfléchis installe l’ambiguïté (il s’étudia 17, il se sourit, se tendit la main 18). Il fait pour les autres ce qu’il fait pour lui-même en se laissant séduire par son image. Comme Narcisse, l’ambiguïté du personnage pris au piège de son propre jeu menace aussi son identité sexuelle.
Enfin le personnage se transforme en une image prête à fonctionner dans un milieu social qu’il imagine réduit à un jeu avec les apparences. Il appauvrit dès le départ le degré de réalité de l’univers qu’il va conquérir, et dévalorise l’objet de sa quête. La satire
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