Cours sur la Vérité (philosophie terminale)
Rapports de Stage : Cours sur la Vérité (philosophie terminale). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresère qu’il n’y a qu’une seule vérité (elle se caractériserait pas son unicité). Par là, il faut comprendre non pas qu’il n’y a qu’un seul énoncé vrai, mais qu’un même jugement partant sur le même objet/situation/phénomène, ne peut être vrai que d’une seule manière et faux d’une multitude de manières.
Ex : tables de multiplications
Si la vérité suppose l’activité judicatoire (jugement, énonciation dans lequel nous affirmons quelque chose), la réalité, pour être découverte peut faire appel à nos capacités perceptives. En ce sens, il n’y aurait pas de vérité sans langage. C’est d’ailleurs ce que défend Hobbes dans le Léviathan : « Le vrai et le faux sont des attributs du langage, non des choses. Là où il n’y a pas de langage, il n’y a ni vérité, ni fausseté ». La vérité est bien de l’ordre du discours, en adéquation avec l’objet sur lequel il se prononce.
Comment prouve-t-on la vérité ? Comment sais-t-on qu’un discours est vrai ?Tant qu’un jugement n’est pas prouvé, il ne peut être affirmé vrai ou faux, et relève plutôt du postulat ( posé mais pas démontré), de l’hypothèse, du jugement arbitraire, de l’opinion (pas nécessairement fausse, mais manquant de preuves = subjectivité de l’énonciateur) et pour finir, de la croyance (adhésion subjective, croire c’est tenir pour vrai, de sorte que tout énoncé vrai, y compris celui qui est prouvé, fait appel aussi à la croyance). La croyance peut être envisagée sous deux points de vue : celui des objets, et alors la croyance ne s’applique qu’à quelques énoncé ; et le point de vue du sujet. Or, lorsque nous affirmons qu’un énoncé est vrai, quel que soit cet énoncé, nous le tenons aussi pour vrai. La croyance accompagne tous les énoncés que nous considérons vrais.
Exemple : une preuve objective et adhésion subjective en même temps : 3x + 2 = 4 / 3x = 4-2 / x= 2/3
Outre le mode de vérification apporté par les maths, existent d’autres modes de vérification adaptés à chaque domaine :
- La démonstration en mathématiques
- L’expérimentation/l’observation en sciences physiques et biologiques
- Témoignages en Histoire
- L’argumentation en Philosophie
Selon la nature de l’énoncé/du domaine philosophique, scientifique, le mode de la preuve ou le temps de vérification est appelé à varier. Est-ce à dire que la réflexion sur la vérité est condamnée à manquer d’unité ?
Au-delà des problématiques spécifiques (sciences démonstrative, argumentative…) n’y a-t-il pas de problématiques plus universelles ? Y a-t-il des critères de vérité (applicables dans tous les domaines) ? Faut-il alors distinguer la preuve du critère ? Le critère est un élément d’identification = ce qui permet d’identifier le vrai du faux. Il y a quatre notions à ne pas confondre :
- La notion de preuve (par quoi la vérité se démontre = idée d’objectivité)
- La notion de critère (par quoi la vérité se voit, se montre)
- La notion de croyance (appliquée à la vérité c’est paradoxal) adhésion subjective (qui nous oblige à être méfiants)
- La notion de confiance
Peut-on enseigner la vérité ? Ou celle-ci doit être toujours reconstruite par soi-même ? Peut-on connaître la vérité par ouï-dire? La vérité est-elle faite pour être enseignée ?
I] Des obstacles à la découverte de la vérité
Il faut peut-être se libérer du préjugé selon lequel la vérité serait première/se donnerait immédiatement. On peut penser naïvement que le rapport au monde est un rapport sur le mode de la vérité et que ce rapport premier est corrompu par ces informations fausses qu’on nous transmettrait. Or pour objecter qu’il n’en est rien, notamment en s’appuyant sur le fait que l’enfant perçoit autant qu’il imagine la réalité qui l’entoure (il est capable de donner vie à des choses inertes). Notre lien au monde est d’abord sur le mode du désir et de l’imaginaire (la nature est alors encore enchantée). On pourrait penser que l’école désenchante le monde, puisque l’enfant apprend à segmenter le réel, là où il apprenait à faire des passerelles.
D’autre part, l’enfant vit davantage dans un monde de sensations que de raisonnements/ que de jugements raisonnés. Par exemple, l’enfant qui pensait que le soleil avait la taille d’une orange.
Faut-il disqualifier la sensation comme origine de la connaissance vraie ? La sensation nous donne-t-elle accès à la vérité ? Ou nous la dissimule-t-elle ? On trouve la thèse de la sensation comme dissimulation de la vérité notamment chez les auteurs qui accordent un rôle privilégié à la raison dans la connaissance.
Dès l’Antiquité, en particulier dans l’idéalisme platonicien, on trouve une disqualification de la sensation comme instrument de la connaissance. Quels sont les arguments mobilisés par Platon pour nous convaincre de la vérité de sa thèse ? (Qui dit la vérité sur la vérité ? ). L’idée d’un cercle naît ici : toute réflexion sur la vérité nous place dans un cercle (ce qui présuppose un jugement sur la vérité qui n’est pas déjà définie).
- Les sensations : elles ne nous mettent en relation qu’avec les apparences (la réalité se connaît autrement)
- Les apparences que nous percevons (les couleurs), les objets sensibles, sont changeantes, évanescentes et particulières.
Il y a ici un présupposé définitoire, celui de l’universalité de la vérité : il y aurait une structure logique inhérente au discours vrai, au sens où le sujet d’un énoncé universel doit lui-même exprimer cette universalité. (Exemple : tous les hommes ont une âme impérissable, le Phédon, Platon).
Or la sensation n’est jamais que la rencontre d’un objet particulier qui ne peut déboucher sur une proposition universelle.
Remarque : On complète ce que l’on dit à propos de la preuve (contre Platon) . On pourrait définir la vérité selon un double accord :
- Accord avec le réel tel qu’il est perçu directement ou indirectement.
- Accord intersubjectif : pour valider la vérité d’un énoncé/se fait sur fond de l’appartenance communautaire. (les jugements s’accordent/ sont en harmonie.
Critique platonicienne : les informations sensorielles sont changeantes ; on ne peut donc pas remettre en question la fiabilité des sens. Par exemple, les illusions d’optique ; il y a disqualification des sens.
Mon jugement concorde avec des phénomènes que je vois = phénoménologique (
Il y a donc une double concordance, entre ce que je dis et ce que je vois ; et entre ce que je dis, et ce que les autres disent = objectivité supérieure à mon jugement (forme dialogique) coïncidence entre moi et les autres
Et concordance entre ce que je vois et ce qui est : forme ontologique Chez Heidegger, la vérité apparaît comme un voile de l’oubli (de l’être) qui se lève = c’est la vérité au sens de dévoiler.
La vérité doit avoir un critère de concordance ; cf Thomas d’Aquin, Somme théologique (définition de la vérité comme concordance) : »On définit la vérité par la conformité de l’intellect et du réel. Connaître cette conformité, c’est connaître la vérité ».
Y-a-t-il des énoncés dont la vérité est indécidable ? (Cas où l’on ne pourrait pas décider sur l’énoncé est vrai ou faux.
Ex : Dieu = il n’y a pas de preuve tangible de son existence.
Ou encore cf Platon : critère politique de la majorité= politisation de la vérité. Eriger en vérité absolue l’existence de la majorité : Est-ce suffisant pour faire la vérité ? Puisqu’on sait que la majorité peut s’égarer. L’angle de la critique platonicienne est métaphysique. Il suppose que la vérité n’est pas matérielle elle se situe dans les Idées (Eidos = pour lui, les idées ont une existence… Une idée est une entité/ un « objet » immatériel, éternel, non susceptible de dégradation… Ces « objets sont connaissables par la raison.) Exemple : idée de justice, du bien, du mal, de la beauté…
Les dialogues platoniciens se donnent pour mission/objectif de faire la clarté dans les idées (l’Idée au sens de Platon a une extériorité vis-à-vis du sujet connaissant = c’est le propre de l’idéalisme. A cet égard, les Idées ne sont pas que des productions fluctuantes de l’esprit = je les découvre car on leur suppose une préexistence).
La faculté qui permet de connaître ses idées est la raison contemplative ou intuitive (noêsis). Cette ascension est le stade le plus élevé de la connaissance. Cf Livre VII de la République, Platon : Allégorie de la Caverne. Métaphore des Idées. Le Soleil est l’idée suprême, qui permet de connaître les autres idées.
Exemple ; Définition du dictionnaire : Recueil d’unité signifiante de la langue (mot, forme, élément) rangés dans un ordre convenu, qui donne des
...