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Dora de Sigmund Freud

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a abandonné la théorie de la séduction deux ans plus tôt, en 1897.

Avec la théorie de la séduction, l’hystérie découlerait d’une séduction infantile d’une jeune enfant ou jeune femme par un homme plus âgé, qui serait vécu comme un traumatisme. Par « séduction », Freud entendait une expérience sexuelle précoce où le sujet alors enfant aurait été confronté, passivement et prématurément, au surgissement d'une sexualité d'adulte.

En d'autres termes, un enfant se situe dans un état d'immaturité, d'incapacité par rapport à l'expérience qui lui arrive avec un adulte. Cette immaturité, impréparation, insuffisance ou incapacité se rapporte à la fois au développement physique et au développement psychosexuel.

Ce qui fait traumatisme est l'état d'impréparation, l'immaturité psychosexuelle chez l'enfant. Ici, Freud voit dans la scène du lac une réactivation de la première scène qui aurait fait trauma (la scène du baiser) et c’est au second temps (la scène du Lac) qui ne comporte pas vraiment de signification sexuelle qui vient réactiver le souvenir de la première scène. Freud, en abandonnant la théorie de la séduction n’abandonne pas l’idée qu’un premier traumatisme qui n’a pas pu être symbolisé vient se réactiver au moment d’un nouvel événement. Cependant, c’est l’idée du traumatisme qui est modifié : le traumatisme peut alors être un fantasme et non une scène réelle, la réalité psychique du sujet est prise en compte.

Comme ce rêve s’est reproduit depuis peu, Freud fait associer Dora sur ce dernier, elle évoque une dispute récente entre ses parents à propos de la chambre de son frère que la mère de Dora fermerait la nuit, le père trouvant cela dangereux en cas d’incendie.

Elle dit « on peut avoir besoin de sortir la nuit », ces termes font penser à Freud à ce qu’on peut dire à propos de certains besoins naturels. Cette dernière phrase fait écho à Dora, elle voit un lien avec l’arrivée à L avec son père. Ce dernier aurait alors exprimé sa peur d’un hypothétique incendie, en raison d’un violent orage récent.

On observe dans le texte que dès le début, Freud a une hypothèse en ce qui concerne le rêve, il est pratiquement certain qu’il y a un lien avec la scène de la forêt. Il a donc ce présupposé et demande à Dora « Avez-vous fait ce rêve durant les premières nuits à L ou bien pendant les dernières, avant votre départ, par conséquent avant ou après la fameuse scène de la forêt ? ».

On pourrait alors se demander si Freud ne pratique pas alors une technique qui s’approche de la suggestion, n’influence t’il pas Dora en lui parlant de la scène de la forêt ?

Elle répond qu’elle pense que ce rêve s’est produit après. A-t-elle été influencée ? Freud ne prend alors pas de précaution, et conclut alors un lien entre ce premier rêve et la scène de la forêt : « je savais donc maintenant que le rêve était une réaction à cet événement ».

Il continue donc sur cette voie et questionne Dora sur le temps où elle est restée à L après la scène, puis fait part de son interprétation à Dora « A présent je suis sûr que le rêve a été l’effet immédiat de l’incident avec M.K ».

Quand Freud la questionne encore sur le nombre de nuits où elle est restée après la scène et le nombre de fois où elle a fait le rêve, Dora poursuit sans répondre à sa question sur un souvenir qui lui vient à l’esprit, où l’après-midi après l’excursion, s’étant assoupie sur une chaise longue, elle se réveilla brusquement avec la vison de M.K devant elle, de la même manière qu’elle voit son père devant elle au pied de son lit, dans son rêve.

Dora dit que se sentant troublée par cette intrusion, elle demanda à M.K ce qu’il venait faire, celui-ci lui répondant qu’il entrait dans sa chambre à son gré.

Dora demanda donc une clé de cette chambre à Mme K pour pouvoir faire sa toilette tranquillement. Freud ici n’analyse ni le sentiment d’intrusion que Dora peut ressentir à l’égard de M.K, ni sa pudeur et sa méfiance à l’égard de l’homme, ni même un élément qui parait important, qui est celui de la clé, celle-ci est demandée symboliquement à Mme K, qui vient faire la barrière entre Dora et M.K, Mme K agissant alors comme tiers séparateur.

Il y a donc le thème de « fermer une porte à clefs » qui revient dans les associations sur le rêve, d’abord dans l’évocation de la dispute entre ses parents, puis en ce qui concerne le sentiment intrusif qu’elle tient à l’égard de M.K.

Freud va plus loin en attribuant un caractère symbolique à la porte qui peut être ouverte ou fermée comme peut l’être une femme, la clef symbolisant alors le pénis.

Suit alors, une appréhension de la part de Dora de se trouver seule avec M.K, et cela se vérifie d’après Freud dans le rêve de l’incendie. C’est une décision prise durant le jour de se dérober aux poursuites de M.K, qui continue, agissante pendant la nuit.

L’analyse du rêve se poursuit, et on en vient au coffret à bijoux que la mère de Dora veut sauver. En associant, Dora rapporte une dispute entre ses parents survenue un an avant le rêve. Notons que Freud ne retient pas le fait que c’est la deuxième fois que Dora rapporte une dispute entre ses parents. Cela semble être un fait qui la marque tout particulièrement.

Dans cette dispute, la mère de Dora désire un bijou (des boucles d’oreille) que le père de Dora n’apprécie pas, il lui offre un bracelet à la place et la mère de Dora furieuse dit qu’il pouvait en faire cadeau à une autre.

Freud suggère alors à Dora le sentiment que cet autre pourrait être elle, « Alors, vous avez sûrement pensé que vous le prendriez volontiers ? » (Là encore, Freud suggère quelque chose à Dora qui ne vient pas d’elle, mais rappelons que ce sont les 1eres « talking cure » pour reprendre la formule D’Anna O, que Freud entreprend). Freud ressent ici un refoulement de la part de Dora qui commence sa phrase par un « je ne sais pas » qui selon Freud est une formule qu’elle utilise habituellement quand elle accepte une pensée refoulée ; de plus Dora se demande pourquoi elle se met à parler de sa mère alors qu’elle n’était pas à L avec son père et elle.

Freud s’en amuse donc et constate que Dora n’a pas compris les mécanismes du rêve et ses mécanismes d’interprétation.

Le coffret à bijoux présent dans le rêve fait penser à Dora, à un coffret de même type que M.K lui a offert.

Freud suggère que le « coffret à bijoux » peut faire penser aux organes génitaux de la femme; il dit aussi que le fait de recevoir un cadeau peut faire penser qu’il faut rendre quelque chose en retour. Freud fait part de son interprétation, il dit à Dora qu’en fait dans son rêve elle se disait : « Cet homme me poursuit, il veut pénétrer dans ma chambre, ma « boite à bijoux » est en danger, et s’il arrive là un malheur, ce sera de la faute à papa. »

Dans son rêve, la situation est opposée, elle exprime le contraire : un danger dont elle est sauvée par son père.

Selon Freud, dans le rêve tout se retourne en son opposé.

Il continue et affirme que le secret est du côté de la mère de Dora, elle est sa rivale dans la triangulation œdipienne. Dora dans le rêve aurait accepté ce que la mère a refusé. Dans le rêve c’est le bracelet, quelque chose qui vient du père… Si on retourne la phrase, et qu’on remplace « accepter » par « donner », on obtient : Dora est prête à donner à son père ce que sa mère lui refuse, ceci ayant un rapport avec la boite à bijoux.

Si on suit la même interprétation pour le cadeau de M.K, cela donne : Dora reçoit une boite à bijoux de M.K, qui se traduirait en Dora donne sa boite à bijoux à M.K. et si on continue encore plus loin sur ce mode, le papa de Dora peut être remplacé par M.K et que la maman de Dora est remplacée pas Mme K, alors cela donne : « je veux bien donner à M.K ce que sa femme lui refuse. »

Selon Freud, il y a là un réveil de l’amour œdipien de Dora envers son père, afin de se défendre contre l’amour qu’elle porterait à M.K. Le désir incestueux la protégerait d’un désir réel, pour un homme plus âgé.

Mais pourrait-on retourner la situation de la même façon que Freud, et mettre M.K à la place du père de Dora, dire que ce désir réel, d’un homme plus âgé, la protégerait d’un désir incestueux de son père ? Ce serait alors une évolution « normale » d’une adolescente en proie à divers sentiments.

Freud nous parle ici de transfert mais pas au sens du transfert dans la cure mais plutôt comme un déplacement d’affects. Le père vient ici encore une fois prendre le rôle du sauveur, celui qui donne une issue à Dora. Dora n’accepta pas cette interprétation.

Il est important de bien comprendre que dans le contexte où Freud écrit le cas, c’est le début de la psychanalyse, il est très intéressé par les hystériques, par le rêve (il vient de publier l’Interprétation des rêves).

Selon Freud, un rêve s’appuie sur deux événements, d’abord un événement survenu dans l’enfance, puis sur un autre plus récent. Le rêve va être le pont, ce qui va permettre la communication entre ces deux événements. Le rêve serait là pour corriger le présent d’après l’enfance.

Freud revient alors à l’expression

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