Dora, Freud

DORA, alors âgée de 14 ans, et en avait profité pour l'embrasser. FREUD évoqua une réaction hystérique, devant le dégoût de la jeune fille, alors que chez DORA s'imposait l'idée qu'elle était livrée à Mr K.


Nous voyons là ce qui différencie la lecture Freudienne, de la lecture que nous proposons avec la Psychologie Individuelle. Là où FREUD cherche à mettre en évidence l'origine Psychosexuelle des névroses, nous pouvons montrer les jeux d'Alliances/Transgressions pratiques par des adultes qui essaient d'entraîner avec eux leurs enfants, imperceptiblement.(TH2).Aujourd'hui Mr.K serait considéré comme un pédophile.

FREUD ayant renoncé à la théorie du traumatisme infantile ,pour la théorie de l'enfant "Pervers polymorphe",sous l' influence de Fliess,ne peut entendre, avec sa grille de lecture ,les "jeux"d' adultes auxquels elle était invitée à participer, à ses risques et périls.

À l'intérieur d'une famille, ces jeux rencontrent les barrières de l'inceste et du meurtre, plus faciles à franchir à l'extérieur. Avec la sexualité, Mme K dispose ainsi, d'une arme que DORA ne peut utiliser avec son propre père pour supplanter sa rivale, et l'éliminer comme elle avait réussi à le faire avec sa mère ou la gouvernante.Dans Le Tempérament Nerveux, ADLER signale le cas d'une enfant âgée de 14 ans qui se soustrait aux baisers de son père par ce qu'ils lui procuraient une sensation péniblement érotique. Mais il précise que cela faisait partie de manoeuvres destinées à attirer le père de son côté pour le détacher de la mère.(T.N Payot p.194).Ce point est à précisé.Lorsque l'enfant pratique des stratégies de séduction,il s'agit de conduites résultant d'un apprentissage,dans un milieu qui pratique les jeux d'alliances-transgressions.Ce que le pervers tente d'utiliser pour justifier ses relations avec l'enfant.Il arrive qu'une mère voit dans un rêve,sa petite fille de quelques mois ,venir la nuit dans le lit de ses parents,pour avoir des relations avec son père,pendant qu'elle dort.Le scénario, qui lui assigne le rôle de la rivale,est donc en place,AVANT la naissance de la petite fille.Cest bien plus tard qu'elle apprendra les règles des jeux d'alliances-transgressions,qu'elle utilise dans ses stratégies de séduction.(Voir l'article:Logique de la délinquance-maltraitance[->0])


DORA attire même l'attention de FREUD sur les man'Œuvres de sa gouvernante, qui avait commencé par monter la tête de DORA contre sa mère, avant d'exciter la mère et la fille contre Mme K.Mais DORA comprit le but des man'Œuvres de la gouvernante, qui était amoureuse de son père et obtint son renvoi. Elle semblait avoir oublié qu'elle aussi s'était comporté avec les enfants de Mr et Mme K, comme l'avait fait sa gouvernante avec elle. Donc elle aussi avait tenté, ou fantasmé, de supplanter Mme K, comme elle avait réussi à supplanter sa propre mère qui n'était rien pour son père. DORA exprimait son intuition des jeux qu'elle savait aussi pratiquer, tant qu'ils se jouaient sur un plan fantasmatique.


De son côté Mr, K avait réussi à séduire la gouvernante de ses enfants qui espérait beaucoup de cette relation. Mais lorsqu'elle se sentit abandonnée, elle avoua tout à ses parents, qui se brouillèrent avec elle et ne voulurent plus la revoir. DORA aussi ne fut pas prise au sérieux par ses parents lorsqu'elle leur révéla la déclaration de Mr K.
Les man'Œuvres de DORA ne suscitaient aucune réaction de jalousie de la part de son père ou de Mme K.


Alors etait-ce la crainte d'un échec qui animait DORA ?


DORA ne supportait pas que son père la sacrifiât à Mr. K pour ne pas être gêné dans ses relations avec Mme. K.
Alors conformément à la logique du deuxième théorème (TH2) ,DORA ne pouvant utiliser l'arme sexuelle, pour parvenir à ses fins, envisage le recours à la violence, soit dirigée contre elle, comme il apparaît dans la lettre évoquant son désir d'en finir, soit dans le rêve qui lui apprend la mort de son père. Ce rêve comporte deux éléments que nous pouvons relier entre eux à partir du premier théorème (TH1), pour mettre en évidence l'objet primordial du désir de DORA, celui qui semble lui avoir toujours manqué, convaincue que seul pouvait y accéder son frère, comme l'expriment si bien Marguerite DURAS, Gisèle Halimi, ou Virginia WOOLF.
Dans ce rêve apparaissent :


-L'identification a un jeune homme 
Et surtout 
-L'admiration de la MADONE, devant laquelle elle reste recueillie et rêveuse pendant DEUX heures,
Ce que nous pouvons interpréter comme de désir de la fille d'être un fils pour être aimé de la mère comme un fils (TH1).


Lorsque FREUD recherche quel est l'objet du désir de DORA, il envisage à la place de cet objet, les différents personnages de son entourage alors que le discours de DORA met en lumière les jeux d'Alliances/Transgressions qui nous orientent vers les dysfonctionnements d'un système.


Ce cas clinique nous montre comment le sentiment d'avoir manque de cet amour destiné au frère, exacerbe la volonté de puissance d'une enfant tendue vers la recherche de substituts censés combler ses besoins narcissiques. C'est là que se pose le problème du passage de la transgression vers la sublimation. L'espoir d'atteindre cet objet d'amour, tant désiré, peut constituer une puissante motivation, comme nous pouvons