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Dossier crise des subprimes

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Par   •  3 Mars 2018  •  Cours  •  2 650 Mots (11 Pages)  •  1 067 Vues

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Dossier d’économie

la crise des subprimes et la réaction du gouvernement américain

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DE OLIVEIRA COELHO Quentin et REVERD Doriane

DUT GEA 2ème année

2017-2018

Dossier d’économie sur le thème de la crise des subprimes et la réaction du gouvernement américain

« C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus » Warren Buffet.

Cette formule de Warren Buffet, le célèbre investisseur américain ayant fait fortune sur les marchés financiers, a pris tout son sens avec la crise des subprimes. Cette métaphore illustre la situation de 2008 quand des groupes comme AIG, Lehman Brothers, Goldman Sachs etc se sont révélés largement exposés aux défauts massifs de remboursements des emprunts à risque qu’ils avaient eux-mêmes créés.

La crise du « crédit des subprimes » et la faillite de la banque Lehman Brothers ont marqué l’entrée des économies dans la récession d’après-guerre, crise économique de 2008. Ainsi en Septembre 2007, les crises bancaires et financières qui débutent aux Etats-Unis se propagent à tous les pays et débouchent sur une crise économique mondiale, qui est la plus sévère depuis le krach boursier de 1930.

Pourquoi parle-t-on de la plus grande crise du capitalisme et quelle fut la réaction de l’état américain face à cette situation ?

        L’histoire des subprimes et l’origine de la crise financière mondiale

Les subprimes, qu’est-ce que c’est ?        

Tout d’abord, lesdits « primes et subprimes » correspondent à des prêts immobiliers accordés à partir des années 2000 à des ménages américains. Les « primes » sont octroyés à des ménages ayant une situation économique stable, et raisonnablement endettés : ils sont fiables, c’est un emprunt peu risqué pour la banque prêteuse. Par contre, si le prêt est accordé à des ménages ayant moins de moyens, il devient plus risqué : c’est un subprime.

        Ce type de prêt a été encouragé par la baisse des taux directeurs aux Etats-Unis et parallèlement la hausse des prix de l’immobilier. En effet, au début des années 2000, la crise des nouvelles technologies entraîne une importante chute de la bourse, et de l’économie américaine.

Le contexte d’apparition des technologies de l’information et de la communication et leur développement favorise notamment la mise en œuvre des innovations dans les entreprises, à l’origine d’un choc d’offre positif, lui-même à l’origine d’une phase d’expansion. En effet, un choc d’offre positif se manifeste par une augmentation des quantités offertes pour tout niveau de prix, ce qui entraîne quasi mécaniquement une phase d’expansion, c’est-à-dire une phase ascendante de cycle économique, se manifestant par une hausse du PIB réel ou de la croissance de celui-ci.

Comment le système construit autour de ces crédits a-t-il débouché sur la crise ?

Plusieurs mécanismes peuvent être développés pour expliquer ce lien.

Tout d’abord, l’introduction des TIC entraine une hausse de l’efficacité des facteurs de production, puis de la productivité globale des facteurs au sein de l’entreprise, à l’origine de la réalisation de gains de productivité. Ceci induit, pour un même niveau de production, une utilisation moindre des facteurs de production, ce qui permet à l’entreprise dans un premier temps une hausse des profits puis de l’épargne brute, incitant de nombreux projets d’investissement pour permettre d’augmenter l’offre car la baisse des couts de production entraine aussi la baisse les prix accroissant sa compétitivité et surtout ses débouchés (hausse des ventes). Ainsi, pour y répondre, les entreprises augmente leur production et donc leur offre, ce qui est à l’origine de la phase d’expansion.

Dans ce contexte favorable, la politique monétaire menée est dite expansive. C’est pourquoi la FED (réserve fédérale américaine = banque centrale) répond en injectant d’importante liquidités dans les circuits bancaires, ce qui explique la baisse des taux d’intérêts et l’octroie plus facile de crédit pour les banques aux fortes disponibilités. Parallèlement, l’accès à la propriété est facilité par le gouvernement américain. Ce qui explique comment des ménages avec peu de revenus ont pu emprunter pour devenir propriétaires, tout en sachant que la banque pouvait librement saisir les maisons en cas de non-paiement.

Concrètement, les taux d’intérêt pratiqués par les banques à ses agents économiques sont différents. Les emprunteurs les plus fiables ont un taux d’intérêt appelé « Prime lending rate » (ou taux préférentiel), ce qui correspond à un faible taux d’intérêt car la banque prend peu de risque, elle est sûre d’être remboursée car le ménage est solvable. Par contre, un emprunteur moins fiable aura un crédit « subprime » dont le taux sera plus élevé en compensation de l’incertitude sur le remboursement (=risque élevé d’insolvabilité). Souvent, le prêt est à taux fixe sur les premières années puis il devient à taux variable (taux beaucoup moins favorable par la suite), ce qui va d’autant plus fragiliser la situation des ménages dans un premier temps puis des banques par la suite qui vont subir les dommages d’éventuels non remboursements (ce qui n’était pas envisageable dans un tel contexte favorable).

Ensuite, la banque va rassembler tous ses prêts, et les titriser, c’est-à-dire qu’elle va proposer à des investisseurs de racheter un lot d’emprunts, plus facile à vendre qu’un prêt seul car le risque serait trop concentré étant donné que tout repose sur la solvabilité d’une seule personne. Plus précisément, la banque va regrouper tous ses emprunts dans un seul titre financier : le risque de défaut est alors noyé dans la masse puisqu’un nombre important de titres hypothécaires de qualité vont cacher les prêts hypothécaires à taux variable, extrêmement risqués. Les agences de notations vont ensuite masquer à nouveau cette supercherie en découpant ce nouveau titre et noter les différentes parties qui le composent selon la solvabilité des emprunts regroupés (la meilleure note étant AAA= remboursement assuré, ensuite AA, A jusqu’au moins bonnes BBB, BB puis B= risque extrêmement élevé : les notes BB et B correspondant aux subprimes). Ces titres financiers vont être vendus par tranches séparées à de très nombreux acteurs différents, dans le monde entier. Cependant les investisseurs vont acheter prioritairement les meilleures notes : le reste sera invendu. Pour y remédier, de nouveaux titres vont également être créés par les banques (à leur profit puisqu’elles les revendent), en ajoutant des prêts de plus en plus risqués à ces titres bénéficiant de la note AAA, rendant le défaut de paiement d’une bonne partie du titre fortement envisageable mais dissout et caché par les banques. Le contexte et la situation économique du pays étant très favorable à l’achat de tous ces titres, les investisseurs du monde entier vont les acheter sans se poser aucune question et sans prendre en compte le risque de défaut possible de la totalité des titres.

Une telle structuration fonctionne impeccablement tant que les cours de l’immobilier sont à la hausse et que les taux d’intérêt restent bas. Puisqu’en effet, le début des années 2000 se caractérise par une période d’optimisme général et d’expansion, ainsi le comportement des entreprises se traduit par une hausse de leurs investissements par l’endettement, ainsi qu’une forte anticipation d’une hausse de leur profit : globalement un état de confiance en cette période d’euphorie. Le comportement des ménages est semblable avec une augmentation de la consommation par l’endettement.

De leur côté les banques accordent des crédits plus facilement aux agents économiques car elles ont confiance en l’avenir. Elles distribuent des crédits avec des taux d’intérêts bas, ce qui facilite l’accès au crédit pour l’ensemble des agents économiques, c’est-à-dire qu’elles octroient aussi des crédits à des ménages de moins en moins solvables. En période d’expansion, le paradoxe de la tranquillité fonctionne pleinement. Il est au cœur des travaux de l’économiste Minsky sur l’instabilité financière : c’est dans un contexte de stabilité macroéconomique que les agents économiques prennent le plus de risque. Pour l’auteur, les crises se préparent dans les phases d’expansion.

La chute de Lehman Brothers et l’écroulement du système

Ici plus précisément, tout ce schéma s’effondre lorsque le prix de l’immobilier chute. Le paradoxe de la tranquillité que nous venons d’énoncer peut nous éclairer là-dessus : en phase d’expansion les agents économiques sont très confiants, ils prennent des risques en s’endettant toujours plus. Cet endettement n’est pas nécessaire « justifié » et il donne lieu à des comportements spéculatifs, entraînant à la hausse les prix de l’immobilier et des actifs financiers, par la simple loi de l’offre et de la demande. Or, c’est là que commence à se former une bulle spéculative, puis vient inévitablement la prise de conscience que ces biens immobiliers et titres financiers sont surestimés par rapport à leur valeur réelle. Très rapidement, la vente de ces biens devient massive, ce qui provoque une chute de leurs prix : les marchés immobilier et financier se sont retournés, les prix sont désormais à la baisse. Finalement, c’est tout une crise boursière et bancaire qui se déclenche, en ce que les banques sont en difficultés aussi et transmettent leurs craintes en contraignant les crédits aux autres acteurs économies (situation de « credit crunch »). La crise financière vient inévitablement avec l’éclatement de la bulle spéculative.

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