Fiche De Lecture Les Ghettos Du Gotha
Rapports de Stage : Fiche De Lecture Les Ghettos Du Gotha. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresxemple. Les beaux-quartiers sont le résultat de cette hyper-sélection et de cette recherche effrénée de l’entre-soi. L’entre-soi permet d’exprimer des goûts et d’adopter des manières et des comportements les plus profondément intériorisés ce qui n’est pas possible en présence d’autres catégories sociales. La haute société exerce également une violence spatiale. Les auteurs donnent l’exemple de Neuilly qui compte 2.6% de parc de logements sociaux alors que la loi en impose 20%, « cette ville est en tête du palmarès des récalcitrants à la mixité sociale » (p 29). Neuilly donne en effet la priorité à la construction d’appartements de catégories intermédiaire, les PLS, ce qui renforce la ségrégation spatiale puisque ils sont inaccessibles aux plus pauvres. Le périphérique délimite la frontière entre Paris et la banlieue. A l’ouest, dans les quartiers chics, le périphérique est enfoui pour ne pas dénoter dans le paysage, il passe par la « porte de service » (p 38). « La ville est un lieu de sédimentation […] qui inscrit dans sa structure et ses paysages le produit des rapports sociaux auxquels elle sert de cadre et de miroir » (p 39). 2/Reconnaître son semblable Les rallyes regroupent des adolescents du même monde et permettent un apprentissage collectif. C’est un projet éducatif qui permet aux adolescents de la haute société de s’approprier la culture et aussi la manière de se vêtir et de se comporter en public de leur milieu. C’est une « naturalisation du social » et un moyen d’identifier leurs semblables. D’autre part, le rallye garanti des unions socialement assorties et permet ainsi à la haute bourgeoisie d’éviter les mésalliances car c’est un processus de sélection sur le seul critère de la position sociale.
Chapitre 2 : Lieux et liens du pouvoir 1/ Les relations, une richesse décisive Ce chapitre s’ouvre avec la description d’une soirée historique au Nouveau Cercle de l’Union à laquelle les deux sociologues ont assisté. La réception se déroule à l’hôtel particulier de Nathaniel de Rothschild au Faubourg-Saint-Honoré dans un salon du XVIIIème siècle avec la présence de valet de pieds. Les auteurs écrivent que l’ « on est dans une théâtralité de la vie mondaine où l’esthétisation aristocratique de l’excellence peut se donner libre cours sans complexe » (p 51). Les cercles sont des lieux de rencontre au sommet, ils réunissent les grands noms de la noblesse et de la bourgeoisie liés aux affaires, à l’industrie, à la finance, ou encore à la politique et à l’armée. « Le cercle présente l’avantage d’une diversification maximale des compétences » (p 56) et c’est un lieu de concertation mais aussi un endroit qui offre détente et distraction qui met en présence les « dominants
de chaque univers professionnel » (p 57). Dans ce milieu, la richesse économique est légitimée par la richesse sociale c’est-àdire le « portefeuille de relations ». Les rencontres qui ont lieu au sein des cercles deviennent des relations qui s’inscrivent dans la durée et « cette sociabilité est une technique sociale qui permet de tisser et retisser le maillage infini du pouvoir » (p 60). 2/Un G8 patrimonial : le capital social en acte Le G8 réuni les présidents de huit associations de défense du patrimoine une fois par mois. Les associations du G8 ont à leur tête des membres de la haute bourgeoisie comme le vicomte Olivier de Rohan pour la Sauvegarde de l’Art Français. La mobilisation du G8 se révèle efficace grâce à sa « condensation de réseaux » (p 68), il forme de véritables groupes de pressions grâce aux nombreux contacts qu’il entretient avec des hommes politiques. Ceci permet à la haute bourgeoisie de se mobiliser facilement et d’obtenir satisfaction lorsqu’elle proteste contre un projet qui lui déplaît. La bourgeoisie « a les moyens de son efficacité » (p 69) puisqu’elle est capable de mobiliser un capital social pour défendre ses intérêts.
Chapitre 3 : La puissance des puissants sur la ville 1/Neuilly défend Neuilly Neuilly est l’une des communes les plus riches de France où les élites de toutes les sphères de l’activité sociale résident. Selon les Balaman, il existe trois Neuilly : le centre où vivent les familles traditionnelles, le boulevard Maurice Barrès où vivent les très grandes fortunes et le quartier Bagatelle où résident les nouveaux riches. Les auteurs exposent le débat sur le projet d’enfouissement de la RN 13, qui serait financé par l’Etat, ce qui représente 80% de la somme totale consacrée aux routes d’Ilede-France pour sept ans. L’aide de l’Etat aux nantis est légitimée par le fait que « en défendant la qualité de ses lieux de vie, [la grande bourgeoisie] défend toujours aussi des intérêts plus généraux » (p 85). 2/De l’usage des lois La haute société possède une ramification juridique de son capital social ce qui induit une utilisation optimale de la loi. Le Fonds de solidarité de l’Ile-de-France (FSRIF) crée en 1991 a pour but de réduire les inégalités entre les communes mais étant donné que le produit de la taxe professionnelle à baissé, le FSRIF reçoit moins de fonds surtout de la part des communes les plus riches comme Neuilly. Il existe de fortes disparités entre les communes. Par exemple, Neuilly dépense 2300€ par habitants pour une année et Clichy-sous-Bois, 640€. Par ailleurs, les bureaux et les recettes fiscales sont concentrés à l’ouest. De plus, dans les Hauts-de-Seine une logique ségrégative est pratiquée puisqu’on construit exclusivement des PLS (Prêts en Location Sociale) donc des HLM haut de gamme qui ne concernent pas les ménages les plus pauvres. Ceci est cautionné par l’Etat qui adopte une attitude hypocrite étant donné qu’il a tous les pouvoirs pour imposer un effort aux villes qui refusent de construire plus de logements sociaux pour les plus démunis. Pinçon et Pinçon-Charlot en concluent que « en France le ghetto est social » (p 92) et que « la ségrégation s’affirme et délimite de plus en plus nettement les zones en fonction des niveaux de richesse » (p 92).
Chapitre 4 : Concurrences pour l’espace 1/Le château et le village Denis de Kergorlay possède un château à Canisy dont 20 hectares du parc sont ouvert au public. Il fut maire de Canisy de 1985 à 1995, période durant laquelle le conseil municipal montra un consensus sans faille autour du château. Mais avec le nouveau plan d’urbanisme (PLU) qui prévoit « une zone à caractère industriel et commercial en bordure du parc » (p 100) les relations entre le châtelain et le conseil municipal se sont dégradées. Avant de faire un procès, Denis de Kergorlay a mobilisé son capital social pour parvenir à une entente avec les élus mais cela s’est soldé par un échec. Le châtelain essaie de préserver son château de l’extension urbaine mais cela s’avère difficile en raison de la réduction de zones constructibles dans la commune. 2/Soigner ses alentours Ce soin porté à l’environnement dans lequel évolue la haute bourgeoisie peut concerner « l’embellissement du paysage autour du jardin » (p 104). Les auteurs prennent l’exemple de Didier Wirth qui a remodelé le paysage qu’il aperçoit depuis son domaine : il a fait enterrer les lignes électriques et veut repeindre un château d’eau qui est d’un blanc éclatant, ce qui le rend très visible, en gris-bleu afin qu’il se fonde dans le paysage. Cela peut parfois aller jusqu’à modifier la topographie des lieux, ainsi Didier Wirth n’a pas hésité à créer un remblai pour cacher la route qu’il apercevait depuis son domaine.
3/Le golf, le parc Astérix et les pistes d’essai Le golf de Morfontaine crée par Armand de Gramont est un lieu très fermé, les auteurs n’ont pas pu le visiter durant leur enquête. Quant au parc Astérix, il est construit sur les terres des Gramont près de l’autoroute A1. Les Gramont sont devenus les partenaires du groupe puisqu’ils lui louent le terrain et « cette solution permet aux héritiers de conserver la propriété des terres du domaine tout en leur assurant des revenus réguliers » (p 118). 4/Les hauts et les bas des Champs-Elysées Les Champs-Elysées se sont progressivement vidés de leur « substance résidentielle » (p 120) et des commerces ainsi que des maisons de haute couture s’y sont installés. En créant le Comité remontons les Champs-Elysées en 1988, la grande bourgeoisie tente de remettre en valeur l’avenue avec des travaux qui ont transformé le paysage urbain. La reconquête de cet espace est en cours mais la bourgeoisie doit sans cesse lutter contre le tourisme de masse qui transforme « la plus belle avenue du monde » en grand boulevard. 5/Un bois de Boulogne sans concessions ? De nombreux clubs, tel le Racing club de France, bénéficient de concessions au bois de Boulogne. Le droit d’entrée et la cotisation annuelle du Racing club sont respectivement de 6500€ et 1400€, ce sont des tarifs suffisamment dissuasifs pour opérer une sélection sociale. Les auteurs écrivent que « les espaces sportifs intéressent la bourgeoisie comme secteur d’investissement, [comme le groupe Lagardère] mais aussi comme lieux de détente et de pratique sportive, dans un entre-soi relatif, mais suffisant pour ce type d’activité » (p 128).
Chapitre 5 : Le monde est mon jardin 1/La mondialisation, une vieille tradition La haute bourgeoisie mène des affaires sur tous les continents. Les auteurs citent l’exemple de Dominique-Henri Freiche, issue d’une famille de la haute société, qui possédait une entreprise aux ramifications mondiales avant qu’elle ne soit vendue au début des années 1990.
...