Fondement et prolongement critique du Marxisme

Thème 1 : Fondement et prolongement critique du marxisme

→ Marx = thèse de philosophie au XIXe siècle

• Philosophie dominée par Hegel = philosophie idéaliste, qui s'intéresse à l'esprit etc
• Forme de fonctionnement religieux

→ Pour Marx, matérialisme = étudier le concret (se nourrir, boire, se loger, s'habiller)

• Produire de la vie matérielle humaine
• Etudie le travail, l'activité productive
• Veut remettre les individus au centre de l'analyse, ne veut plus parler d'essence etc = saisit l'individu dans les relations sociales qu'il entretient

→ Engagement communiste

• Voit la société en classes sociales (aspect sociologique de sa pensée)
• Actif sur la scène politique : participe à la Ie Intl, écrit le Manifeste du PC

→ Puis sort de la philosophie pour l'économie politique

• Critique les raisonnements de Smith et de Ricardo = théorie de l'exploitation
• Montre que le mode de production capitaliste crée des classes sociales antagonistes
• Mais monisme = démarche rapportant tout à un seul facteur déterminant, chez Marx l'économie (sous-estime le rôle de la politique, de la religion, des idées)

→ Enjeu = saisir l'idée et le matériel ensemble, ce que Marx ne résoud pas

• Il faut aussi appréhender le social de manière objective
• Comprendre comment les rapports sociaux sont incorporés mentalement et physiquement
• Réalité = ouvriers ne vivent pas tous leur emploi comme une exploitation, car rétributions éco et symboliques → capitalisme se reproduit car valeur subjective du travail

Chapitre 1 : Karl Marx et la conception matérialiste du social

1. L'exploitation capitaliste et la formation d'antagonisme de classe

→ Idées de Marx publiées notamment dans le Capital (publié dès 1881)

• S'intéresse aux « modes de production », concept qui désigne l'organisation collective nécessaire à la production des conditions matérielles d'existence
• Ici, mode de production capitaliste se définit par une certaine configuration des rapports sociaux = capitalistes « bourgeois », qui détiennent un volume de richesse, le capital ; « prolétariat » ouvrier, travailleurs libres qui n'ont que leur propre force de travail (classes vivent dans des antagonismes, pas seules)
• Asymétrie évidente = ouvriers sont dépendants des propriétaires, alors que la bourgeoisie crée du profit et accumule de la richesse grâce aux ouvriers
• Donc mode d'exploitation

→ Marx historicise le capitalisme pour le déconstruire

• Pour lui, les économistes prennent le pdv bourgeois et présentent le capitalisme comme immuable et éternel
• Mais Marx met en lumière les tensions et rapports de force qui lui sont propre
• Distingue plusieurs modes de prod = esclavage antique, féodalisme, capitalisme

• Se demande comment on passe d'un mode à l'autre, jusqu'au capitalisme ? (par ex début des enclosures, c'est-à-dire terres données aux individus et non plus gestions communales)

• Capitalisme se définit par une recherche permanente de profit = il faut trouver une marchandise qui a beaucoup de valeur = force de travail (bout de tissu gagne de la valeur en étant transformé par un ouvrier)

→ Pour Marx = seul le travail humain produit de la richesse, de la valeur

• Force de travail donne de la valeur au capital
• Qui s'approprie cette valeur ? = capitalistes tirent profit du travail des ouvriers, au détriment de ceux-ci
• Comprendre ce qu'est la plus-value (à chercher) = faire de la plus-value c'est l'objectif des capitalistes
• Obtiennent la plus-value par le travail des ouvriers. Il faut alors les faire travailler plus que le temps de travail nécessaire = créer de la plus-value (temps de travail utile pour le capitaliste, pas pour l'ouvrier)
• Distingue la sur-valeur absolue et la sur-valeur relative = SVA est tout ce qui passe par la diminution des salaires et l'augmentation de la journée de travail ; SVR apparaît plus tard, repose sur la productivité du travail (augmenter = produire plus en moins de temps)
• SVA et SVR augmentent la domination du capitaliste sur les ouvriers = rationalisation du travail domine l'ouvrier (horaires fixes, parcellisation des tâches..)

1. L'actualité de la théorie de l'exploitation et mutation du capitalisme

→ Années 70-80 : nouveau modèle néo-libéral du capitalisme

• Peut être analysé comme un retour à la sur-valeur absolue (augmentation du temps de travail hebdomadaire, allongement du départ à la retraite, fin du congé dominical obligatoire, baisse des salaires indirecte...)
• Passe par la mobilité accrue des capitaux, flexibilité du travail, financiarisation de l'économie..
• Part destinée aux profits augmente, au détriment de l'investissement = logique court-termiste de rentabilité des capitaux

→ Avènement du modèle néo-libéral d'entreprise

• Entreprises passent de plus en plus par les marchés financiers et plus par des banques pour se financer
• Conséquences sur la discipline du travail = capitalistes mettent en compétition les ouvriers en investissant à l'étranger (risque de délocalisation)
• Réduction des ires de production = de plus en plus de sous-traitants
• Rapport de force avec les syndicats évoluent = petites entreprises n'ont pas de syndicats
• Contrats atypiques : interim, CDD, temps partiel... Permet de s'adapter à la flexibilité du marché et de vulnérabiliser les employés

1. La conception matérialiste du politique

→ Marx s'oppose à la philosophie idéaliste allemande, qui pense que les idées et représentations ont une puisse agissante en soi

• Il dit que les idées ne déterminent pas le réel, la manière dont vivent les hommes, entrent en relation pour produire les conditions matérielles d'existence
• Pour lui, c'est l'activité matérielle et productive des hommes qui détermine les idées, les représentations et les formes politiques que prennent les sociétés humaines
• « Tout au contraire de la philosophie allemande qui descend du ciel sur la terre, on s'élève ici de la terre au ciel »
• Comment les idées sont-elles conditionnées par les rapports de production ?

A) Comment expliquer le passage d'une classe en-soi à une classe pour-soi ?

→ Terme « classe en-soi » fait référence à des critères objectifs, partager la même position dans les rapports de prod...

• « Classe pour-soi » au contraire représente le sentiment que peuvent avoir les individus de partager ces mêmes conditions
• Passage à une « classe pour-soi » permet de passer à une vraie classe sociale, avec un collectif mobilisé pour atteindre un objectif commun, grâce à des organisations politiques...
• Au fur et à mesure du développement du capitalisme, les ouvriers prennent conscience de leur appartenance commune à une même classe

→ Explique que les conditions d'oppression économique empêchent les paysans de faire émerger ce sentiment de classe pour soi

• Certes, ils ont la même situation éco, mais n'entretiennent pas de rapports variés entre eux
• Pour les paysans, la famille est le collectif de référence, pas l'usine

→ Vision limitée des processus sociaux, comme si le cptmt politique découlait mécaniquement de la place dans les rapports sociaux de production

• Marx ne s'intéresse pas assez au rôle de la politique = comment des partis ne sont pas forcément l'émanation de ce qui se passe dans l'économie, mais comment sont-ils en mesure de produire des identités collectives, qui peuvent dépasser les clivages de classe
• Limites de l'existence de seulement deux classes

→ Se souciait de l'application politique de ses théories

• A écrit sur le communisme, et soulignait l'importance d'un parti pour construire une conscience de classe
• Mais pas des écrits d'analyse scientifique... au final tout est rapporté à l'économie

B) Comment expliquer que les rapports de production conditionnent les forces politiques et juridiques ?

→ Marx a voulu fonder une théorie des sociétés humaines

• Distingue 2 choses : infrastructure (base, rapports de prod éco) VS superstructure (formes politiques, juridiques, culturelles d'une société, dont l'Etat)
• Superstructure est conditionnée par l'infrastructure, en est le reflet
• Donc pas d'autonomie de l'Etat, ne peut s'expliquer par lui-même, est dépendant des rapports économiques
• Comme sur le terrain éco il y a domination de la bourgeoisie sur le prolétariat, l'Etat par conséquent ne peut qu'exprimer la domination de cette classe + Les pensées de la classe dominante sont les pensées dominantes

→ L'Etat est un instrument au service de la domination de classe ouvrière par la bourgeoisie