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Hugo Friedrich - Résume Chap. Ii "Structure De La Poèsie moDerne"

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e sorte d’organisme, un système qui présente une articulation de quelques thèmes lesquels peuvent être considérés comme métamorphoses d’une tension fondamentale entre le satanisme et l’idéalité. L’acte conduisant à la poésie pure est pour lui le travail, les opérations de la langue. L’œuvre est un tout homogène et articulé. Le contenu traite de désespoir, de la paralysie de l’âme, d’un élan vers l’irréel, du désir de la mort et des jeux morbides d’excitation, idées négatives dans une construction calculée. Les poèmes dans Les Fleurs du Mal sont articulés dans une structure ordonnée où la forme devint un moyen de salut, même si elle créa un caractère clos et une dissonance face aux contenus de l’inquiétude. Le salut est cherché dans la langue et la forme, car le contenu présente incertitudes et imprécisions. Selon Baudelaire, l’artificiel – de l’élément produit par l’art – a une sorte de supériorité face au simple naturel – comme l’inspiration – qui mène à l’imprécision. Ces réflexions remettent à l’idée des mathématiques.

Baudelaire comprend que la poésie accordée au destin d’une époque ne peut être conquise que dans la saisie du nocturne et de l’anormalité, où l’âme, devenue étrangère à elle-même, peut s’échapper à la vulgarité du progrès des temps derniers. Il entend de manière négative le monde de la civilisation, il regarde sa laideur et la solitude dans ses villes. Selon lui, le progrès est une réduction de l’âme et une domination progressive de la matière et il cause une atrophie de l’esprit. Mais cet immense dégoût devant la modernité présente une ambiguïté, la dissonance provoque une sorte de fascination des éléments négatifs. La misère et décadence de l’artificiel sont aussi des éléments d’excitation, comme éléments inorganiques de « l’esprit pur ».

Pour établir dans ses poèmes cette idée dissonante, Baudelaire s’utilise de ressources paradoxales qui donnent à la beauté un caractère agressivement séducteur, mais pour se distancier du banal, la beauté doit être bizarre. Par rapport à cette idée, l’esthétique de la laideur apparaît comme un équivalent de rupture permettant d’accéder l’idéalité. Le poète voit dans la rencontre violente de l’idéalité avec l’élément diabolique – l’idée de grotesque – une nouvelle conception : l’absurde qui exprime sa souffrance par le rire. Dans cette idée, le rêve apparaît comme la « terrible logique de l’absurde ». L’absurde devient la perspective de cette réalité à laquelle Baudelaire veut accéder afin de répondre à limitation du réel.

Dans cette limitation se trouve un des thèmes fréquents du romantisme : le poète solitaire. Cette thématique est reprend par Baudelaire plus intensément, avec une dramatisation agressive. Il parle aussi du « plaisir aristocratique de déplaire ». Il proclame une satisfaction d’irriter le lecteur, qui n’être plus compris de lui. De cette façon, les dissonances internes de la poésie devient aussi dissonances entre l’œuvre et le lecteur. La dissonance qui oppose idéalité et satanisme se révèle dans la poésie de Baudelaire comme « idéalité vite ». Il y a une dissonance au niveau du lexique qui est fondamental dans ces poèmes, ce qui devient l’oxymoron en l’une des figures clés de l’œuvre. Le christianisme est très important pour comprendre Baudelaire. Son satanisme est le victoire remportée sur le mal dans son aspect bestial, banal par rapport une idée du mal calculé par l’intelligence, afin d’emmener le poète jusqu’à l’idéalité. Cette relation démontre l’idée de l’homme déchiré. Ainsi, Baudelaire passe son christianisme agonisant, qui manque de foi au mystère de la rédemption. Le Christ apparaît comme l’homme abandonne par Dieu. Après la notion de l’homme damné surgit le plaisir voluptueux de la damnation.

Une autre tension établie chez Baudelaire révèle la notion de l’idéalité vide. À partir de son Christianisme qui tombe en ruine, le poète s’utilise de conceptions, comme « brûlante spiritualité » et « d’idéal », qui reçoivent noms imprécis. Le but de l’ascension n’est pas seulement lointain, mais vide. C’est une idéalité dépourvue de contenu, mais c’est l’un des pôles de la tension auquel Baudelaire aspire « hyperboliquement » mais où il ne pénètre pas. À l’idéalité est conférée une puissance d’attraction telle qu’il en résulte une aspiration excessive vers le « haut » qui finit par attirer vers le « bas », une tension contradictoire, ce qui explique l’équivalence posée entre « abîme » et « idéal ». Le mal satanique et l’idéalité vide maintiennent en éveil une excitation qui permet d’échapper à la banalité du monde.

La

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