La Folie

s, la fatalité causée par la naissance, tantôt un don, tantôt une malédiction divine ou encore une maladie.

2) Suis-je fou?

Mais au jour d'aujourd'hui, à partir de quand peut-on qualifier quelqu'un de fou? Ne nous est-il jamais arrivé de sentir à un moment dans sa vie la folie nous envahir? Sentir cette rage sourde le matin dans le tram quand les passagers nous exaspèrent, ou l'envie d'insulter une personne qui nous énerve fortement. Avoir envie de tout casser. Qu'est-ce que qui nous empêche de céder a ce genre de pulsion? Cela pourrait-il nous arriver un jour? Oui, selon la psychiatre et thérapeute Marie-Noëlle Besançon, auteur de On dit qu'ils sont fous et je vis avec eux (Ed. de l'Atelier 2007), car « dans des univers hypercontrôlés comme le nôtre, où les individus sont trop pressurés, trop comprimés, ils “pètent les plombs” plus souvent… » Ce n'est pas pour cela que nous sommes fous. " Ne devient pas fou qui veut" explique le psychiatre et psychanalyste Pierre Marie. Lorsqu'on y pense, la jalousie, la colère peuvent rendre fou. On sort une parole qu'on avait pas envie de dire, on casse des objets. Ces colères là ne peuvent être qu'éphémère, mais il n'y pas de règle pour généraliser cela. Tout dépend du caractère de la personne, et de capacité à faire face aux difficultés. J'ai ici un exemple bien concret d'un jeune homme qui s'est plongé et noyé dans sa folie de sorte qu'un retour à la réalité et à la vie normale lui est à présent difficile. D'après ce qu'il raconte. tout a commencé la veille du dernier examen du baccalauréat. Il avait les yeux plongés dans le miroir de la bibliothèque de l’université et en s'observant, il eut la conviction qu’une dualité l’habitait. D’une part le démon, un mal au sens biblique, gouvernait son œil droit. Dans l’autre œil la pureté, le bien. Dérangé par cette révélation, il entreprit de combattre l’œil malin. Lui qui a toujours été fasciné par les histoires de religion, cette idée donnait un sens à son existence. C’est donc avec cette certitude qu'il a quitté le monde réel pour m’enfermer dans un autre univers. Il a fait pleins de folie pour combattre le démon qui l'habitait, en criant dans la rue qu'il aimait Dieu, il marchait dans des champs sans s'arrêter et coupait des arbres en leur demandant l'autorisation. Comportement étrange, mais rien de grave, ses actions ne nuisaient à personne. Jusqu'au jour où il discuta un soir avec sa soeur qui n'allait pas bien. Sa vie était triste et elle disait que son chien l'aidait beaucoup car il était le seul à la comprendre. Sur ce, le lendemain, le frère trancha la gorge du chien. Evidemment, il fut envoyé sur le champ dans un asile, et lorsqu'on y rentre, il est difficile d'en sortir. On le classa schizophrène et il du passer un séjour dans cet asile, entouré d'autres fous. Rapidement, il connu les joies du speed, et devint accro. Il fut transféré immédiatement dans un centre de désintoxication ou pendant des semaines il crut mourir. Mais finalement, après un an et demo de thérapie, il comprit qu'il était possible de vivre heureux sans drogue. Il put enfin réintégrer la vie sociale, avec son propre appartement. Mais le problème lorsqu'on sort d'un hopital psychiatrique, c'est que les patients guéris n'ont plus droit

à l'erreur. Ils sont surveillés constamment et n'hésitent pas, pour un simple accès de colère à renvoyer leur patients pour un petit séjour de 21 jours à l'asile. Alors la folie n'est-elle qu'elle qu'éphère ou n'est-il pas possible d'en sortir? Une question à creuser. Et est-ce que la raison peut-elle comprendre la folie? Il faut savoir qu'à la naissance de la psychiatrie, les medecins cherchaient à domestiquer la folie, de sorte qu'ils s'interdisaient de la comprendre. Aujourd'hui, nous dirions que pour soigner la folie, il faudrait la comprendre et en saisir son fonctionnement,