La Pierre Brute

, taillée, donne, à la façon d’un prisme et à chaque facette, le spectre des sept couleurs et des sept vérités ; Est-ce le sable, pierre si douce et si rude à la fois, qui nous fait construire, parfaire ces châteaux que la mer, à chaque reflux, détruit pour ne nous laisser que le vide, la solitude et la peine ?

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Peut-être me faut-il polir parce que « le BEAU, la LUMIERE, sont les fruits d’une inspiration persévérante qui n’est que la suite de labeurs opiniâtres » (E. DELACROIX). Dois-je cependant polir jusqu’à faire de chaque pierre la sphère si parfaite et si pareille à l’autre que l’on en oublie les cassures des douleurs, les veines des rires, les couleurs des joies, les grains des pleurs, tout ce qui fait que nulle n’est l’autre. N’oublions pas que les plus grands chefs d’œuvre d’architecture ne sont jamais qu’un amoncellement de matériaux en désordre, tout comme les plus grands chefs d’œuvre de littérature ne sont jamais que des dictionnaires en méli-mélo : Mes frères, je vais polir, parce que je sais que ce labeur me mènera au BEAU mais je me garderai bien de polir jusqu’à faire de cette pierre « la stèle si lisse, si dure, si brillante qu’elle empêche l’homme Dieu de ressusciter » (NIETSHE) J’AI DIT