Le billet économique de Marie Viennot
Dissertation : Le billet économique de Marie Viennot. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar lafritesauvage • 2 Octobre 2016 • Dissertation • 1 217 Mots (5 Pages) • 1 100 Vues
Le billet économique de Marie Viennot
France Culture, mardi 13 septembre 2016
"Le négationisme économique et comment s'en débarasser" montre les divisions au sein de cette discipline. Utilisée à tort et à travers, selon les auteurs, par les grands patrons, certains économistes et les gouvernants, l'économie est une science. Mais quel type de science? Débat.
"Le négationisme économique et comment s'en débarasser", c'est le titre choc d'un livre paru en cette rentrée. 216 pages écrites par deux chercheurs que les auditeurs de France Culture ont déjà entendu sur notre antenne : Pierre Cahuc etAndré Zylberberg, tout deux spécialisé dans le marché du travail. Vous trouverez de larges extraits de ce livre, dans cet article des Echos.
La charge est violente, souvent nominative, le titre à la hauteur de l'exaspération que l'on ressent chez les auteurs.
NB: Ceci est une version "augmentée" du billet diffusé à la radio. Résumer ce grand débat en trois minutes n'était pas chose aisée. Vous aurez ici environ 5 minutes de lecture, et surtout tous les liens pour approfondir le sujet et vous faire votre propre opinion.
A lire ce livre, il y a deux styles de négationistes.
Les économistes négationnistes
Les économistes que l'on dit ou qui se disent hétérodoxes (Atterrés, affiliés à Attac ou l'AFEP, l'association française de l'économie politique) et qui selon les auteurs ont plusieurs tort
• remettre en question certaines connaissances établies (alors que ces connaissances d'après les auteurs existent)
• lancer des diatribes anti-finance sans les étayer
• laisser croire qu'il y a une pensée unique en économie animée par des économistes orthodoxes
• discréditer de fait la recherche économique.
Voici un passage du livre assez parlant à ce titre.
"Le philosophe Frédéric Lordon fait partie de ces Economistes atterrés. Il affirme que "de ces économistes qui ignorant tout de l'idée de critique, rejoignent ouvertement le camp des dominants, il n'y a même pas à dire que ce sont des vendus, car ils n'avaient pas besoin d'être achetés: ils étaient acquis dès le départ. Ou bien ils se sont offerts avec joie (...). La science-s cientifique la plus consacrée a pris le pli de dire d'elle-même des choses qui se trouvent n'offenser en rien les puissances d'argent".
Traduisons, écrivent Pierre Cahuc et André Zylberberg : le cerveau des économistes orthodoxes est tellement pollué par l'idéologie dominante qu'il ne sert à rien de les acheter pour qu'ils en fassent l'apologie, ils s'y livreront naturellement puisque l'idée même de critique a déserté leurs neurones.
Ces patrons qui coulent la France
C'est le titre d'un des chapitre du livre. Parmi les négationistes économique, il y a aussi, selon le livre, tous ceux (grands patrons, Medef, gouvernants) qui font dire n'importe quoi à l'économie pour justifier des politiques qui ont surtout pour objectif de :
• conserver leur pré carré
• éviter la concurrence
• faire financer, par l'Etat (avec sa complicité) des dépenses qui n'auront jamais les effets économiques annoncés.
Pôle de compétitivité, crédit impôt recherche, CICE, tous ces dispositifs en prennent pour leur grade (page 51 à 73 du livre) mais à ma connaissance, les milieux patronaux et du pouvoir n'ont pas réagit à ce livre.
En revanche, du côté des économistes dits hétérodoxes, et des journalistes accusés dans le livre de donner, en gros, la parole à des charlatans, les réactions sont aussi violentes que le titre de livre. Voici une liste de réaction.
• Ici la tribune d'André Orléan
• Ici Gilles Raveaud au nom de l'AFEP
• Ici une tribune rédigée par des journalistes
• Ici Thomas Coutrot, Attac, et économistes atterrés
• Ici Les économistes atterrés
• Ici Christian Chavagneux, d'Alternatives économiques
Le débat de fond...
Les auteurs du livre veulent réhabiliter l'économie en tant que science, non pas exacte, mais science expérimentale. Au même titre que la médecine. Selon eux, on peut trouver des terrains d'observations qui permettent de dire que "telle baisse des charges va créer potentiellement tant d'emplois".
Pendant le débat sur la loi travail, Pierre Cahuc m'avait passé tout un tas d'études de ce type réalisée aux Etats Unis, qui montrait selon lui que réduire la protection de l'emploi allait réduire le chômage. Je les ai disséquées pour le Billet Economie en mars et trouvé moins affirmatives que ce que Pierre Cahuc m'en disait. Voir ici: Décryptage Loi Travail 2: les économistes pour.
En face, vous avez les économistes
• qui ne pensent pas que l'on puisse transposer une expérimentation américaine en France
• qui ne croient pas que l'économie
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