Les Fables Sont Elles Destinées à Tout Le Monde?

composée de mots très simples, avec des tournures syntaxiques plutôt simples.

En troisième plan, les fables sont des récits avec des grandes qualités de schématisation: les évènements composant les fables suivent une certaine organisation logique. De plus, elles vont 'droit au but', c'est à dire qu'elle est directe et sans 'brodage'. Cette organisation permet d'offrir un récit plus agréable a lire, étant donné que le schéma du récit en permet une meilleure compréhension. C'est le cas de « La génisse ,la chèvre et la brebis, en société avec le lion » de Jean de la Fontaine, qui suit une structure: une situation initiale (Les animaux chassent en société avec le lion), un élément déclencheur accompagné des péripéties(Ils chassent une chèvre) et finalement une fin (Le Lion qui justifie ridiculement le fait qu'il va manger toute la nourriture chassée en commun).

Les fables sont donc des textes efficaces et courts qui permettent au lecteur de s'instruire sans toutefois se lasser de la lecture.

Ensuite, la fable peut également adopter le qualificatif d'objet d'art, afin de mieux plaire au lecteur.

Elles possèdent une certaine musicalité, enjouée de rimes, avec une élégance poétique rendant agréable la lecture. En effet, les rimes présentées dans les fables (Le plus souvent plates ou embrassées) ont pour objectif d'évoquer une sonorité mélodique lors de la lecture. Il y a également la forme de vers, qui évoque ainsi un texte lyrique. La structure de la fable et les rimes offrent ainsi une certaine élégance poétique au texte, attrayante pour le lecteur et pour la lecture. On peut remarquer dans la fable « Le cheval et l'Âne » de Jean de la Fontaine que ce court texte est composé de rimes plates, mélangées à d'autres embrassées, le tout écrit en versification. Tout ces côtés donnent à la fable cette musicalité qui rend la lecture agréable.

Au-delà de cela, elle participe à une stratégie d'argumentation, avec une grande qualité persuasive. Effectivement, les auteurs des fables ont mis en place, grâce aux outils offerts par la littérature, des moyens de persuasion pour convaincre et persuader le lecteur; tout en continuant de plaire au lecteur et lui procurer un plaisir lors de la lecteur. C'est de la que provient l'adage « Placere e Docere » (du latin, « Plaire et instruire »), cité par le poète latin Horace au, qui montre que les fables sont des textes ayant pour principal objectif de plaire au lecteur, mais qui instruisent également le lecteur. Les fables parviennent donc a combiner le « Placere » et le « Docere ». C'est par exemple les cas du « Corbeau et le Renard », du célèbre fabuliste Jean de la Fontaine, qui est une fable qui comble ces deux termes: cette fable est un texte qui instruit le lecteur, dévoilant par exemple une « leçon » des vers 14 à 16, tout en étant plaisant et agréable à lire, d'où le recours à la versification ou à des rimes, afin de donner une certaine « beauté » à la fable.

Les fables sont donc des œuvres littéraires qui instruisent les hommes, grâce aux stratégies de persuasion mis en œuvres par leurs auteurs.

Cependant, malgré le fait qu'elle est assez simple à comprendre, la fable nécessite l'habilité du lecteur, afin que celui-ci puisse en tirer quelque chose.

Afin de bien pouvoir critiquer, tout en évitant des critiques ou la censure, les fabulistes ont recours à la personnification de personnes, via l'utilisation des animaux. Lors de l'époque de l'épanouissement de la fable, l'époque de Jean de la Fontaine au XVIIème siècle, il y avait de nombreuses injustices sociales dans le régime de Louis XIV. Afin de les critiquer en évitant la censure qui sévissait à l'époque, les fabulistes ont eut recours a la personnification des personnalités cibles de leurs critiques par des animaux. Cette personnification permet de développer des concepts difficiles (tels l'injustice, la légitimité, la loi du plus fort, …). Une telle personnification n'est pas à la portée de n'importe qu'elle personne. La « La génisse ,la chèvre et la brebis, en société avec le lion » de Jean de la Fontaine critique le roi de France indirectement en le personnifiant par un lion (Dénommé 'Roi des animaux'). Les autres personnages sont en réalité les travailleurs, paysans, entre autres, du Royaume de France. La fable exprime donc que le roi prend tout le fruit du travail de ses sujets, et cela car il est roi, alors qu'il n'a aidé en rien au travail. Les fruits de la chasse peuvent être comparés à l'impôt et le blé perçus par le Roi du travail de ses sujets. Cette fable s'attaque donc aux privilèges de l'Ancien Régime

Ensuite, la fable est en réalité habile et fine. En effet, le lecteur doit construire lui-même l'enseignement de la fable, c'est-à-dire que c'est à lui de déduire la morale de la fable, car celle celle-ci est généralement implicite. Pour apporter son mot à ce sujet, le fabuliste français jésuite François-Joseph Desbillon a dit, dans sa fable ''Le Singe et le miroir'': « Celui qui connoît bien le caractère des Fables, & qui sait que ce sont autant de Miroirs, placés devant nous, comprendra ce que celle-ci nous enseigne ». Cette citation nous confirme