Lette Aux Jurés De Jean Claude Romand
Dissertations Gratuits : Lette Aux Jurés De Jean Claude Romand. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirespremier mensonge en a appelé un autre, et c’est toute ma vie qui a été bâtie sur ces mensonges.
Et si j’avais décidé de dire la vérité du jour au lendemain, que serait-il advenu du peu de ma vie qui était encor réel ? Je ne pouvais pas prendre le risque de perdre ma femme, de perde mes enfants, le peu d’amis que j’avais, et mes parents… mes pauvres parents, qui étaient enfin fiers de ma réussite. Une telle déception aurait pu tuer ma mère qui était si faible. Je ne voulais pas gâcher ma vie, ni celle des personnes qui vivaient à mes cotés. Alors j’ai menti, chaque jour un peu plus.
Je ne m’attarderais surement pas à des explications sur les multiples escroqueries dont j’ai été l’auteur, si ce n’est pour dire ce que tout le monde à déjà compris : cela m’apportait mes seuls revenus, c’était la seule chose qui me permettait de nourrir ma femme et mes enfants, et de garder l’image d’un homme honnête, aussi ironique que cela puisse paraitre.
Je crois qu’avec le temps, j’ai moi-même été victime de cette enchainement de supercheries qui construisait ma vie. J’ai fini par croire moi-même à ma réussite et j’ai été aveuglé par mon orgueil. Et ce fait de ne pas vouloir m’auto-décevoir, m’a poussé à aller encore plus loin.
Le jour où Chantal est venue réclamer son argent, j’ai été pris de panique, bloqué dans une impasse. D’un seul coup, toute ma vie était remise en question, et sous le poids d’une telle menace, une seule option s’est présentée à moi. J’ai décidé de la tuer. Et puis, j’ai échoué. Cette fois-ci, c’était la fin, elle allait surement me dénoncer, une enquête allait être ouverte, mon masque allait tomber, et je n’osais même pas imaginer la suite. A ce moment là, seul, à genou dans les bois, j’ai été pris d’une folie indescriptible. C’est comme si je m’étais transformé. Désormais je luttais pour ma survie. Ma famille ne devait pas découvrir cette horrible vérité. J’ai agis comme une bête, comme un monstre.
Je ne reviendrais pas sur ce massacre, qui désormais n’est qu’un immense trou noir dans mon esprit. La seule chose qu’il me reste, c’est du dégout, des regrets, des souvenirs horribles. A vrai dire, je ne peux plus vivre avec tout ceci, désormais, je survis.
Dans l’attente de votre verdict, je vous pris chers jurés de considérer ma souffrance, tout en prenant la décision qui vous semblera la plus juste, sans aucune mansuétude.
Jean-Claude Romand
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