Levi Strauss Les Structures Élémentaires De La Parenté Commentaire Chapitre 1
Mémoires Gratuits : Levi Strauss Les Structures Élémentaires De La Parenté Commentaire Chapitre 1. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresraient-elles plus tard dans son développement ? Il faudrait donc pousser l’expérience plus loin, en isolant l’enfant de la culture jusqu'à son développement physique complet. Mais dans ce cas, les conditions de l’isolement de cette personne seraient autant artificielles que la société elle-même. Cet Homme ne vivrait pas à l’état de nature car il en serait nécessairement coupé d’une certaine manière. De plus, il est naturel, car est observable chez les animaux, qu’à la naissance, le nouveau-né soit pris en charge par la mère et que celle-ci lui prodigue des soins permettant son développement (exemple de l’allaitement chez les mammifères). La mère pourrait également transmettre à l’enfant des pratiques, réactions, comportements, se rapportant à la culture. Levi-Strauss démontre ainsi l’impossibilité de séparer la nature de la culture par cette pratique d’isolement du nouveau né car l’isolement serait autant artificiel que la culture et que certaines pratiques (comme les soins de la mère) qui peuvent introduire des notions culturelles sont nécessaires à la nature.
Levi-Strauss présente par la suite des cas où la séparation de la culture d’un enfant ne s’effectue pas de manière artificielle et en respectant le lien à la nature nécessaire. Il prend l’exemple d’enfants « sauvages », qui ont grandi dans la nature sans aucune influence sociale, découverts au XVIIème siècle. On peut penser que l’observation de ces personnes permettrait de dissocier la nature de la culture dans l’homme, car ils n’ont été soumis à rien ne se rapportant à la culture et on vécut comme de parfait « animaux sauvages » dans le sens où ils se sont développés dans la nature, en relation avec elle, et ne connaissent que les lois de la nature. Si ces personnes se sont pleinement développés autant physiquement que mentalement, s’ils ne présentent pas certains signes habituels à l’homme, on pourrait en déduire que ces signes auraient pour origine la culture.
Levi-Strauss après avoir expliqué cette méthode, la discrédite. Pour cela, il nous précise que selon les observations faites sur ces « enfants sauvages », le retard qu’ils présentent, leur imbécillité (au sens dégénérescence mentale et non pas au sens courant) ne serait pas le résultat de leur abandon, après n’avoir vécu qu’en relation avec la nature, mais au contraire la cause de leur abandon. Cette conclusion peut être tout à fait être acceptée car aussi bien chez les animaux que chez l’homme, on peut observer des abandons par la mère des enfants au développement mental ou encore physique « anormaux ». Levi-Strauss prend l’exemple d’enfants loups découverts au XIXème siècle en Inde, un ne put jamais parler même une fois adulte ; dans un autre cas, de deux enfants trouvés ensemble, l’un ne fut jamais capable de parler, et le second à l’âge de six ans pouvait parler, avec un vocabulaire de seulement une centaine de mots et avait le développement mental d’un enfant de deux ans. L’auteur nous présente donc le fait qu’on ne peut savoir avec certitude si l’absence de certaines aptitudes (ici la parole) chez ces personnes est liée à l’absence de culture ou à leur retard mental apparemment présent dès la naissance.
Par ailleurs, nous pouvons nous interroger sur le jugement et les conclusions que nous faisons de ces cas. En effet, peut être que ce retard mental que nous constatons nous apparaît comme un retard car nous sommes issus de la culture, peut être qu’à l’état de nature le développement de l’homme se fait comme tel et non pas comme celui d’hommes soumis à la culture. Peut être ce ne sont pas ces « enfants sauvages » qui ont un retard mental, mais nous qui avons une avance, un développement plus rapide.
Levi-Strauss ne présente pas cette hypothèse qui peut nous apparaître, mais il remet en doute l’observation de ces cas « d’enfants sauvages » d’une autre manière. Il reprend la thèse de Blumenbach, qui dit que contrairement aux animaux qui sont domestiqués extérieurement, par l’homme ; l’homme est le seul à s’être domestiqué lui-même. On peut donc voir des animaux revenir au comportement animal correspondant à l’espèce, lorsqu’ils s’échappent de la domestication humaine. On ne pourra par contre pas voir un homme revenir à un comportement strictement naturel, qui était celui de l’homme avant qu’il accède à l’état de culture, lorsqu’il se retrouve isolé de la culture. A ce titre, on ne pourra considérer les « enfants-sauvages » comme des preuves d’un état antérieur de l’homme, où il n’était pas encore passé à l’état de culture. L’auteur reprend l’exemple de l’abeille de Voltaire, une abeille égarée, loin de sa ruche, n’est pas une abeille plus sauvage, c’est une abeille perdue.
Dans la suite de son analyse, Levi-Strauss, après avoir montré qu’il n’était pas possible de trouver chez l’hommes des signes de développement pré-culturels, explique que l’on pourrait chercher chez l’animal un état de développement naturel supérieur, qui se rapprocherait le plus possible des signes de la culture chez l’homme. Cet état de développement ne doit pas se chercher dans les sociétés animales comme chez les insectes, car dans celles-ci on ne trouve rien qui se rapproche de la société humaine, hormis le fait que ces animaux vivent ensemble, on ne trouve ni langage, ni outils, ni valeurs. Levi-Strauss nous dit que ces exemples sont à chercher chez les animaux les plus proches de l’homme : les singes anthropoïdes (singe qui ressemble à l’homme par sa taille, la taille de son cerveau et son absence de queue). Nous savons tous que les singes sont les animaux les plus proches de l’homme, ils sont même parfois appelés les « cousins de l’homme ». Il est vrai que les singes sont physiquement très proches de l’homme pour certains au moins, ils ont un pouce opposable, ils se tiennent parfois sur 2 pattes, ils peuvent créer des outils et les utiliser, articuler quelques monosyllabes. Nous pouvons supposer qu’en observant les singes, nous pourrions avoir un aperçu de ce qu’est l’homme à l’état de nature. Levi-Strauss révoque cette hypothèse en nous expliquant que les capacités constatées chez les singes, qui les rapprochaient de l’homme, n’ont jamais pu être développées jusqu'à pouvoir observer une véritable similitude avec l’homme, et pouvoir en déduire que l’homme a suivi ce même développement. Levi-Strauss prend l’exemple de la parole, en disant que le singe à la constitution morphologique pour pouvoir parler, mais qu’il ne le fait pas. Cependant, Levi-Strauss reconnaît chez les singes une variété des pratiques qui pourrait faire penser à la culture humaine. En effet, il est vrai que la culture repose en partie sur la multiplicité des pratiques, les codes culturels varient d’une région du monde à l’autre, tout comme le mode de vie, les croyances où l’organisation sociale. L’auteur met en évidence cette diversité des pratiques chez les singes, il nous dit que ceux-ci peuvent avoir des comportement très différents en fonction de la situation, s’il est en présence d’un mâle ou d’une femelle, d’un étranger ou d’un congénère qu’il connait etc.… Il existe chez les animaux des systèmes hiérarchiques stables, même s’ils sont surprenants (exemple des poules ou l’organisation est semblable à A domine B, B domine C, et C domine A, et A, B et C domine le reste des poules). Il revient ensuite aux grand singes et à leurs pratiques sexuelles. Chez eux, on peut retrouver toutes les pratiques sexuelles de l’hommes, que ce soit les pratiques admises par la société, dites « normales », aussi bien que les pratiques rejetées par la sociétés, dites « anormales ». L’auteur cite plusieurs exemples de pratiques sexuelles différentes au sein d’une même espèce en fonction des groupes d’animaux. On peut observer chez les grands singes la polyandrie, la polygamie, la monogamie, inceste.
On pourrait donc supposer à juste titre que les singes ont développé un système culturel, car comme nous l’avons dit précédemment, la culture réside en la diversité des pratiques, qu’elles soient sexuelles ou autres, en fonction des groupes. Les singes ont également développé différentes pratiques en fonction des groupes, donc ils seraient à l’état de culture. Cependant, Levi-Strauss nous fait remarquer que la culture ne réside pas seulement dans la diversité des pratiques, mais également dans la norme. En effet, même si les pratiques sont différentes en fonction des régions du monde, il persiste une certaine uniformité qui permet au même titre que la diversité de faire de la culture ce qu’elle est, un état à part de la nature. Dans la nature, celle-ci impose, la norme, qui dans l’hérédité biologique. Dans la culture, la norme est présente par la tradition externe (par l’éducation, la parole ou l’écriture). Donc, les singes, même s’ils ont des pratiques sexuelles très différentes d’un groupe
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