Peut-On Penser Par Soi-Même ?

mon souhait mettre en relation deux idées ou plus pour en tirer une conclusion que l’on appelle une idée. Mais ce cerveau ne suffit qu’à relier les idées et non à les interpréter. En effet penser n’est pas seulement relier deux idées pour en déduire une troisième mais aussi avoir conscience du raisonnement effectué et être capable de juger cette dernière idée selon notre vécu, nos expériences, notre éthique, notre éducation et notre personnalité.

On comprend donc qu’un animal qui n’est pas conscient et qui « vit de manière non historique » comme le soulignait Nietzche ne peut penser. En effet si l’on propose a l’animal un aliment avarié de couleur verte et qu’il tombe malade et que un mois après la même personne arrive avec un autre aliment vert, l’animal en déduira qu’il va manger (comme la première fois) mais ne pourra pas juger de son expérience passé et se dire « Hihihi! (rire) La dernière fois il m’a eu mais maintenant je sais que ce fruit est avarié car il est vert ».

Du coup on comprend que pour penser il faut avoir une conscience et donc un passé. Mais aussi que si je pense par moi-même je ne fais uniquement appel qu’à mon propre passé, mes propres idées, mes propres connaissances et donc que je dois me renfermer sur moi-même. Alors penser soi-même impliquerait un certain égocentrisme et un rejet de la société. Mais alors comment fait-on pour penser ? En effet nos connaissance nous proviennent d’autrui et nous ne pouvons vivre en dehors d’une société, qu’elle soit petite ou grande, car sinon nous serions des animaux, donc pas conscients. Pour penser par moi-même ne faudrait-il pas que j’aie la possibilité de pouvoir me dédoubler de façon à avoir un autre jugement extérieur sans parti pris qui provient d’une personne pensant comme moi ?

Revenons sur notre définition du « penser ». Si pour penser, je dois avoir reçu une éducation, une culture, des connaissances d’autres personnes pour avoir plusieurs points de vue, idées différentes, alors penser par soi-même est impossible.

Lorsque, grâce à mes connaissances, je réfléchis en combinant deux idées je ne suis capable que d’en déduire une troisième. Or penser c’est avoir un jugement sur ses idées. Cela implique donc qu’il faille un recul sur ses idées et plusieurs points de vue. Trop proche de mes idées je ne peux que les voir telles qu’elles sont comme le ferait un ordinateur qui penserait en voyant une montagne d’argent que ce n’est qu’un tas de feuille. Avec une autre personne ayant des idées différentes je pourrais alors en connaissant ses idées les confronter aux miennes et pourquoi pas juger que cette montagne d’argent me rendra riche. Nous pouvons alors nous demander à quoi sert de penser si ce n’est que pour juger ? S’il est possible d’avoir la science infuse ? Et somme nous « prisonnier » des autres par leur existence?

Tout d’abord Descartes a répondu à cette première question avec son œuvre intitulée Le discours de la méthode où il nous explique son expérience de la vérité qu’il a menée grâce à des règles qu’il jugeait indispensable d’avoir. Il en a déduit grâce à cela le « cogito ergo sum » c'est-à-dire que nous existons car nos pensons. De plus Descartes dit que nous devons être en train de penser pour être sûrs que nous existons nous même.

Nous savons maintenant pourquoi nous pensons et nous avons vu que l’on ne pouvait penser par soi-même que si l’on se dédouble de façon a recevoir des idées extérieurs qui seraient nôtres. Cependant cela est impossible, il ne nous reste donc plus qu’à savoir s’il est possible d’avoir la science infuse. Mais alors dans ce cas, pourrait-on penser car nous connaitrions déjà tout et ne pourrions alors trouver de nouvelles idées. Nous serions donc alors privés de la capacité de penser.

Enfin la question de savoir si l’on est influencé par les autres, consciemment ou non, lorsque l’on pense. Tout d’abord il faut souligner le fait que durant notre existence des personnes extérieures nous instaurent des idées à notre insu. En effet lorsque nous naissons nous recevons déjà des connaissances de nos parents lorsqu’ils nous parlent. De plus pendant notre enfance nos parents nous instaurent une éthique par le biais d’actes et d’exemples qu’ils partagent avec nous. On peut alors se demander si nous ne sommes pas constamment influencés indirectement par nos parents lors de nos réflexions, par exemple sur des sujets comme la religion : si l’on a été baptisé et que l’on allait à la messe lorsque l’on était jeune, nous prenons plus facilement parti pris pour la religion dans laquelle nous avons été éduqués lors d’un conflit entre deux religions, « opposant » notre religion et une religion inconnue. Mais aussi sur des sujets tels que l’éducation où nous avons tendance à juger (donc penser, comme nous l’avons montré) que notre éducation fut meilleure que les autres.

Je soulèverai