Reforme Portuaire
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collective unifiée, contenant deux dispositifs de
cessation anticipée d’activité pour cause de
pénibilité, et les accords locaux de
détachement ont été signés le 11 avril 2011 et
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les transferts des personnels ont été effectifs
au 11 juin 2011, conformément au délai légal.
S’il a fallu trois ans pour que la loi devienne
effective, on peut d’ores et déjà annoncer
qu’elle ne suffira pas à enrayer le déclin de nos
ports.
Le port de Marseille/Fos, premier port de
France et de Méditerranée, n’occupe plus que
le cinquième rang en Europe, essentiellement
grâce au trafic d’hydrocarbure, véritable
manne pour le port phocéen. Il traite moins
d’un million de conteneurs par an, ce qui le
relègue à la 13ème place en Europe. Quant au
port du Havre, premier port français pour les
conteneurs, il n’arrive qu’en 8ème position
européenne sur ce segment, loin derrière ses
concurrents du Nord de l’Europe, comme
Anvers et Hambourg qui traitent 3 à 4 fois plus
de conteneurs que le port normand. Le
tonnage total du port de Rotterdam, champion
européen, représente presque le double de
l’ensemble des grands ports français réunis. Et
l’attractivité du port d’Anvers a fait de lui, aux
yeux de nombreux acteurs économiques, le
« premier port français » pour le nombre de
conteneurs à destination de l’Hexagone…
Les raisons du déclin identifiées en 2008
demeurent malheureusement d’actualité :
Première raison : la faiblesse de l’État
stratège. L’État n’a pas suffisamment investi
dans les ports ; il se désengage financièrement
de son obligation d’entretenir les accès
maritimes des ports ; il n’a pas allégé sa tutelle
malgré la nouvelle gouvernance ; il n’a toujours
pas défini sa politique de dividendes et surtout,
il a failli dans l’organisation des dessertes des
ports pour irriguer efficacement leur hinterland.
Deuxième raison : le manque de fiabilité
des ports. Les grèves des portiqueurs et des
grutiers ont eu des conséquences
économiques néfastes et le blocage des ports
entraîne des détournements de trafic parfois
définitifs. Cependant, le groupe de travail a
rencontré des syndicats ouverts et constructifs,
qui souhaitent être davantage associés au
développement portuaire et qui sont bien
conscient que l’avenir de leur emploi passe par
celui du port.
Troisième raison : un manque d’ancrage
sur les territoires. Les grands ports
maritimes, malgré la nouvelle gouvernance,
manquent d’autonomie décisionnaire : leur
statut a changé mais leur dépendance à l’État
reste sensiblement la même. En témoigne la
prudence affichée par les projets stratégiques,
qui contraste avec le volontarisme des ports
étrangers du Nord et du Sud de l’Europe dans
leurs investissements programmés ou déjà
engagés.
Quatrième raison : la concurrence est
faussée sur les places portuaires. Cette
situation est méconnue, mais l’Autorité de la
concurrence a récemment condamné des
entreprises de manutention portuaire et des
autorités portuaires pour entorse à la libre
concurrence. La Commission européenne
vient d’ouvrir une enquête sur de possibles
ententes illicites entre armateurs européens,
dans sept pays de l’Union.
Ce déclin est pour le moins paradoxal car la
France bénéficie d’atouts indéniables : elle
possède la plus grande zone économique
maritime au monde avec les États-Unis, quatre
façades maritimes exceptionnelles, le plus long
linéaire côtier d’Europe, des accès nautiques
aisés, une position géographique et donc
stratégique des ports de Marseille et du Havre
sans équivalent à l’étranger.
II. Les concurrents européens de nos
grands ports se renforcent grâce à des
stratégies ambitieuses et cohérentes
De ses déplacements dans des grands ports
du nord et du sud de l’Europe (Hambourg,
Rotterdam, Tanger et Algesiras), le groupe de
travail tire trois enseignements.
Premier enseignement : les autorités
portuaires ont adopté une gouvernance
entrepreneuriale, placée sous le contrôle
des pouvoirs locaux plutôt que nationaux -
même lorsque, comme en Espagne, l’État est
propriétaire des ports. En 2004, la ville de
Rotterdam, qui gérait le port en régie, a créé
une société de droit privé à laquelle elle a
confié la gestion du port. A Hambourg,
l’établissement portuaire est public et il est
rattaché à la ville-État de Hambourg, sans que
le Gouvernement fédéral ait son mot à dire.
Deuxième enseignement : l’heure est aux
investissements à grande échelle et à
l’aménagement du territoire au service
d’une économie maritime forte. Les plus
grands ports européens sont aussi ceux qui
investissent le plus : Rotterdam mobilise trois
milliards d’euros pour le projet Maasvlakte 2,
Hambourg un milliard d’euros d’ici 2016. Dans
la compétition pour devenir les « hubs » des
plus grandes compagnies d’armateurs, les
grands ports concurrents sont aidés par des
politiques publiques volontaristes au service
d’une économie maritime puissante. Ils
investissent bien au-delà de leur
circonscription portuaire, en particulier dans la
logistique. Au Nord comme au Sud, les ports
sont considérés comme des pivots du
développement économique, pourvoyeurs
d’emplois, mais également comme les outils
principaux d’un développement économique
désormais plus respectueux de
l’environnement.
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Troisième
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