Anthologie Le temps qui passe
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Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !
Tableau de Jan Frans de Boever (1928)
Le poème Une charogne a été écrit par Charles Baudelaire, lors du mouvement symboliste et parnasse du XIXème siècle, et publié en 1857. C’est un des nombreux poèmes de son recueil Fleur du Mal, dans la partie Spleen et Idéal. Dans ce poème Baudelaire décrit une charogne puis la compare à une femme lors d’une promenade amoureuse. La morale étant de rappeler que le temps s’écoule inexorablement et tous finissent comme cette charogne. Ceci est illustre le momento mori ; souvient toi que tu mourras. Ce poème est une parodie de Ronsard ; Mignonne, allons voir si la rose, lui-même parodié de Pétrarque. Ce tableau de Jan Frans Boever, peint en 1928, représente bien comment même une belle femme finira par dépérir.
« Et pourtant vous serez semblable à cette ordure
A cette horrible infection, »
La Nuit, Poésie posthumes
Quand la lune blanche
S’accroche à la branche
Pour voir
Si quelque feu rouge
Dans l’horizon bouge
Le soir,
Fol alors qui livre
A la nuit son livre
Savant,
Son pied aux collines,
Et ses mandolines
Au vent ;
Fol qui dit un conte,
Car minuit qui compte
Le temps,
Passe avec le prince
Des sabbats qui grince
Des dents.
L’amant qui compare
Quelque beauté rare
Au jour,
Tire une ballade
De son coeur malade
D’amour.
Mais voici dans l’ombre
Qu’une ronde sombre
Se fait,
L’enfer autour danse,
Tous dans un silence
Parfait.
Tout pendu de Grève,
Tout Juif mort soulève
Son front,
Tous noyés des havres
Pressent leurs cadavres
En rond.
Et les âmes feues
Joignent leurs mains bleues
Sans os ;
Lui tranquille chante
D’une voix touchante
Ses maux.
Mais lorsque sa harpe,
Où flotte une écharpe,
Se tait,
Il veut fuir… La danse
L’entoure en silence
Parfait.
Le cercle l’embrasse,
Son pied s’entrelace
Aux morts,
Sa tête se brise
Sur la terre grise !
Alors
La ronde contente,
En ris éclatante,
Le prend ;
Tout mort sans rancune
Trouve au clair de lune
Son rang.
Car la lune blanche
S’accroche à la branche
Pour voir
Si quelque feu rouge
Dans l’horizon bouge
Le soir.
Alfred de Musset
Nuit étoilée de Van Gogh (1888)
La nuit est un poème du recueil Poésie posthume d’Alfred de Musset. Ce recueil est paru en 1888, à l’époque du romantisme, au XIXème siècle. Alfred de Musset était dramaturge et poète.
L’horloge, Fleur du Mal
Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit: "Souviens-toi!
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible;
Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote: Souviens-toi! - Rapide, avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit: Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!
Remember! Souviens-toi! prodigue! Esto memor!
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or!
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup! c'est la loi.
Le jour décroît; la nuit augmente; souviens-toi!
Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh! la dernière auberge!),
Où tout te dira Meurs, vieux lâche! il est trop tard!"
Baudelaire
Le crissement du temps de Sabrina Biancuzzi
L’horloge a été écrit par Baudelaire pour son recueil Fleur du Mal qui a été publié en 1857. Baudelaire était entre le symbolisme et le parnasme du XIXème siècle. Ce poème montre la victoire du Temps en toute occasion ;
Souvient toi que le temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! C’est la loi.
Le tableau de Sabrina Biancuzzi ; Le crissement du temps, correspond à ce poème car il symbolise par cette horloge sombre le temps qui s’écoule sans que personne n’y puisse rien.
Le pont Mirabeau, Alcool
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
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