Commentaire des liaisons dangereuses
Recherche de Documents : Commentaire des liaisons dangereuses. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresper. Cette idée est renforcée par « il faut suivre » où le verbe falloir rejette tout autre alternative. Les mots « carrière », « mission » et « entreprise » mis en rapport avec sa conquête amoureuse lui donnent un caractère plus important. C’est un « projet » qu’il doit mettre à exécution. Finalement, lorsqu’il évoque la conquête de la présidente de Tourvel, il utilise des termes violents tels que « attaque[r] » et la considère comme étant son ennemi. Il y a donc dans ses propos brutaux, une notion de combat.
En cherchant à conquérir les femmes, Valmont ne désire pas seulement gagner la bataille mais également jouir d’une gloire sans limite. Cela apparaît par le champ lexical de la victoire présent à la fin de l’extrait avec « réussir », « couronne », « gloire », « succès », « triomphe » et « but ». Ces termes illustrent le désir grandissant du Vicomte d’être prestigieux. En effet, il cite parmi ces récompenses, « le myrte et le laurier » symboles de l’amour et de la gloire ; les plus grandes qu’il est donné de recevoir, ce qui renforce son aspect majestueux. Dans la citation, issue de l’ « Epitre dédicatoire à Monseigneur le Dauphin » des Fables de La Fontaine, le terme « agréer » a été remplacé volontairement ici par Valmont par le verbe « obtenir » qui se rapporte à une notion de rapport de force et donc de pouvoir.
Par ses conquêtes amoureuses, Valmont apparaît comme étant un homme affranchi et sans limite lorsqu’il s’agit de séduire. C’est dans cette recherche de liberté que se peint alors le portrait d’un libertin.
A travers ses propos, Valmont laisse passer ses idées qui remettent en cause les dogmes établis. Il a comme objectif d’être libre en particulier de la métaphysique ainsi que de l’éthique religieuse.
En tant que libre penseur, Valmont cherche à se défaire des mœurs de la société de l’époque ? Comme, par exemple, dans ce passage où on assiste à une provocation de la religion catholique avec la métaphore filée du prosélytisme religieux qu’on peut voir à travers le champ lexical de la religion avec « foi », « Dieu », « saint » et « mystique ». Via ce procédé, il donne une dimension sacrée à ses actes immoraux et les compare ainsi à un culte le rendant à la divinité ; Il va même, avec son amie la marquise de Merteuil jusqu’à « prêche[r] » ka foi chacun de [leur] côté » afin de faire le plus de « prosélytes » possible. De plus, il parle d’un dieu dans « ce Dieu-là » correspondant à leur religion inventée ; propos relativement choquant qui révèlent le libertinage dont fait preuve Valmont.
Pour arriver à ses fins, il n’hésite pas à se servir de l’amour. En effet, l’allégorie de l’amour dans « L’amour qui prépare ma couronne hésite lui-même entre le myrte et le laurier, ou plutôt il les réunira pour honorer mon triomphe » montre à quel point toute sa vie repose sur le succès de ses conquêtes amoureuses qui s’appuient de leur côté sur « le myrte et le laurier », soit l’amour et la gloire, que Valmont désire obtenir ensemble. Par conséquent, on pourrait dure que l’amour sert son triomphe. Cette idée est maintes fois reprise comme par exemple avec le terme « entreprise » en parlant de ses conquêtes qui enlèvent toute notion de sentiments à ses actes. De plus, la séduction de la présidente de Tourvel illustre son aspect libertin. Sa proie fait preuve de « dévotion », ayant un « amour conjugal » et ayant des « principes austères » ce qui fait d’elle son opposé, son « ennemi » qu’il a pour « but » « d’attaque[r] ». Nous avons ici un rapport implicite lorsqu’il parle de ses principes austères et de son amour conjugal car cela ramènerait à dire qu’avoir un amour selon le principe conjugal reviendrait à avoir des principes austères. Il s’agit ici d’une nouvelle attaque de la religion car ce sont des valeurs qu’incarne l’Eglise. Ce cynisme montre bien le libertinage dont fait preuve le personnage dans cet extrait.
Dans ce courrier, Laclos met en scène un personnage, le Vicomte de Valmont, voulant échapper aux principes de la société dans laquelle il vit. Ce côté libertin se traduit ici, à travers son discours, par une provocation de la religion catholique ainsi que par sa consécration aux plaisirs charnels. Cependant, à travers ses propos se dresse également le portrait d’un homme d’esprit.
Le personnage de Laclos, par ses tournures de phrases flatteuses et maîtrisées, renforce toute l’ambiguïté du personnage : s’il est à la fois combattant et libertin, il n’en est pas moins homme d’esprit.
Tout d’abord le grand nombre de superlatifs utilisés de manière à mettre en valeur la marquise comme « votre façon de les donner est plus aimable encore » ou alors dans « vous avez fait plus de prosélytes que moi » pour que cette dernière aille dans son sens. A cela sont ajoutés les adjectifs mélioratifs qu’il utilise pour parler d’elle tels que « ma très belle marquise », « votre ardente faveur » ainsi que « ma belle amie ». C’est par ces tournures de phrases précieuses que Valmont laisse entrevoir son art de la flatterie amoureuse. De plus, afin d’inciter la marquise à prendre part à ses idées, il lui montre en quoi sa requête n’est pas assez intéressant à ses yeux pour qu’il accepte en lui retournant la question « Que me proposez-vous ? » à laquelle il lui répond en faisant apparaitre le côté le moins avantageux de cette conquête amoureuse, soit séduire « une jeune fille […] livrée sans défense ». De cette manière il justifie son refus à son amie et se comporte correctement pour ne pas se fâcher avec elle.
Dès le début de la lettre, Valmont commence par flatter la marquise de Merteuil afin de ne pas la heurter lors de l’annonce de son refus. Pour cela, il
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