Critique théâtral : 4.48 psychose

s s’échangent leur personnage, elles deviennent l’autre : la patiente ou le médecin. Mais on pourrait se demander si le médecin n’est pas en fait les pensées internes de la patiente. Donc est-ce un ou deux personnages ?

Et encore, cette pièce est réelle et les émotions qu’elle produit sont concrètes et existantes. La pièce est enrichissante et productive. Les émotions sont ressenties par le spectateur et créent la sensation de chaire de poule, de peur et d’angoisse. La patiente est torturée par ses idées noires, par son enfermement dans sa démence et dans sa folie.

Cependant, le spectateur fait partie de la folie, des questions lui sont posées, des affirmations lui sont jasées. Il n’est plus spectateur, il participe à la scène, il est témoin de l’action. Certain pourrait dire qu’il n’y a pas d’action, et pourtant ce spectacle ne serait-il pas une série de petites actions qui entrainent à une plus grande action, une plus forte, une plus tragique ?

Toutefois, pour les personnes les plus sensibles il y a une pause, un moment de répit, un moment de lecture. Un power point bien réalisé, blanc sur noir avec les mots qui s’écrivent doucement de façon mélangée. Les émotions parviennent donc au spectateur différemment. Il est maître de la manière dont-il lit, c’est lui qui choisit si les mots seront durs ou s’il ne lira point. Mais certain ne veulent pas d’un power point bien réalisé qui coupe leur angoisse et leur halètement.

Il ne faut pas croire, cependant, que cette pièce a été écrite simplement. Qu’elle n’a mérité aucune deuxième pensée, et que l’auteur voulait juste tester un thème différent celui de la mort, de la folie, de la dépression et de l’incompréhension. Non, cette pièce, certain la décrive comme le testament de l’auteur, Sarah Kane, qui est une personne dépressive qui à fini sa vie elle-même. Ces faits expliquent plus clairement la pièce, et maintenant il suffit d’aller là voir.