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Décision d’investissement et de financement

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Chapitre 1

Evaluation des Investissements Financiers

Démarche et Outils

Chap. 1

Evaluation des Investissements Financiers : Démarche et Outils

INTRODUCTION:

L’investissement c’est « l’échange d’une somme d’argent présente et certaine contre l’espérance des revenus futurs étalés dans le temps ».

Le cycle d’investissement désigne toutes les opérations relatives à l’acquisition ou à la création de moyens ou de produits corporels, incorporels ou financiers. Il englobe également les moyens d’exploitation qui sont accessoires à l’investissement principal. Le cycle d’investissement est par définition un cycle long.

Différentes catégories peuvent être distinguées en fonction de la nature ou l’objet lié à la nature de l’entreprise. Selon la nature on distingue : (L’investissement commercial, L’investissement financier, L’investissement immatériel). Dans ce chapitre nous allons aborder l’investissement financière dans son ensemble.

Les investissements financiers sont les acquisitions de titres de participation, de titres immobilisés qui donnent le droit de propriété ou de créances.

Ils tendent à se développer dans les grandes entreprises (ex. holding mixte) qui a simultanément des activités d'exploitation industrielles et commerciales, et des activités de gestion et de contrôle de ses filiales et participations ou la société mère qui abandonne à des filiales toutes ses activités d'exploitation et devient une société de portefeuille ou holding pure. Les immobilisations financières constituent alors l'essentiel de son bilan.

Ses revenus sont constitués de produits financiers et ne proviennent plus de ses ventes.

Au sein d’un environnement financier turbulent, et compétitif, il s’avère important de procéder à une évaluation pertinente des investissements financiers, et d’aboutir à une gestion efficace et pertinente des portes feuilles.

L’EVALUATION

L’évaluation des investissements financiers constitue la base et la pierre angulaire au sein du processus de prise de décision en matière d’investissements et de ses financements.

Il convient de rappeler qu’il existe plusieurs types de titres financiers :

* Les actions

* Les obligations

* Les OPCVM

* Les Certificats d’Investissement

* Les Bons de Souscription

* Les Warrants

* Les Options

* Les Stock Options

En effet, ce chapitre présente l’ensemble de ces titres, avec leurs significations, leurs caractéristiques, et leurs méthodes d’évaluation.

a. L’évaluation des Actions

Une action est un titre de propriété négociable, représentatif d’une fraction du capital d’une société. Le prix d’une action dépend directement de l’offre et de la demande, qu’elle soit cotée en bourse ou non. Toute personne physique ou morale peut acquérir des actions.

L’action confère à son porteur (l’actionnaire) des droits :

* le droit de vote lors de l’assemblée générale de la société concernée (en principe une action donne droit à un vote),

* le droit d’accès à certaines informations sur la société (comptes annuels, modification de la situation patrimoniale de l’entreprise, tout événement pouvant avoir des conséquences sur le cours de l’action),

* le droit aux bénéfices, (les dividendes) c’est à dire la rémunération de l’actionnaire ; le montant des dividendes est fixé lors de l’assemblée générale. Le dividende peut être payé sous forme numéraire ou en actions.

Les méthodes d’évaluation boursière

Pour évaluer les niveaux des valorisations boursières, les praticiens et académiciens de la finance font souvent référence à trois méthodes :

1. les ratios PER (price earnings ratio ou ratio prix-bénéfice) ;

2. la méthode du modèle de dividendes ;

3. le q de Tobin qui rapporte la valeur de marché d’une entreprise au coût de remplacement de ses actifs.

Aucune de ces méthodes ne permet véritablement de prendre en compte à la fois les exigences des actionnaires (en termes de rendement), la réalité du patrimoine des entreprises (réévalué à sa juste valeur) et l’efficacité de ces dernières (en termes de taux de marge).

De nombreux facteurs peuvent expliquer les fluctuations boursières. Outre une évolution des grandeurs fondamentales des entreprises (taux de marge, taux de croissance), ou une mauvaise appréciation économique de ces grandeurs par les agents (cf. Shiller, «irrational exuberance»), une modification du rendement exigé des actions peut induire des fluctuations boursières durables. Ce rendement exigé s’écrit comme la somme du taux d’intérêt sans risque et de la prime de risque.

1. Les PER

Les PER (price earning ratio) ou ratio prix/bénéfice par action sont les indicateurs les plus regardés lorsque l’on cherche à savoir si les marchés boursiers sont correctement évalués. En pratique, deux types de PER peuvent être calculés selon le type de bénéfices retenus dans le calcul :

* Des PER historiques qui utilisent soit le bénéfice comptable (reported earnings) par les entreprises soit les résultats opérationnels (operating earnings : hors opérations exceptionnelles). Pour éviter la forte pro-cyclicité des résultats affichés par les entreprises, il est préférable de lisser les bénéfices en calculant des moyennes mobiles sur un an ou plus. Une méthode couramment utilisée est celle reprise par Shiller qui utilise une moyenne longue sur 10 ans.

* Des PER prospectifs qui utilisent le bénéfice anticipé à un horizon donné (généralement à 1 an comme, au delà de cet horizon les prévisions sont trop peu fiables) ;

Le PER indique combien un investisseur est prêt à payer pour chaque euro de bénéfice (courant ou anticipé) généré par une entreprise ou un ensemble d’entreprises.

La difficulté est de définir un PER « d’équilibre » auquel comparer le PER observé. Il n’existe pas de méthode systématique. Les praticiens ont recours à plusieurs méthodes pour l’évaluation.

L’une de celles-ci consiste à utiliser les valeurs historiques moyennes comme référence. Par exemple, l’on observe que sur très longue période, la moyenne du PER du S&P 500 s’élève à 15 (avec un écart type de 6,4) et que pour les marchés français et européens, les moyennes historiques des PER sont de respectivement 13 et 14 depuis 1974, pour un même écart-type de 4,5. Un écart à ces moyennes pourrait significatif à ces niveaux moyens historiques peut alors présager d’un retour à la moyenne par un ajustement des cours boursiers.

2. Le modèle de croissance des dividendes (modèle de Gordon-Shapiro)

Le modèle dit de «croissance des dividendes» s’établit à partir de la valeur fondamentale d’une action. Son application la plus simple est le modèle de Gordon-Shapiro.

En théorie financière, le prix d’une action (ou d’un portefeuille d’actions) correspond à la valeur actualisée de l’ensemble des flux de paiements anticipés qu’elle versera (plus la plus/moins value anticipée lors de la revente du titre). Ces flux de paiement correspondent aux dividendes versés (les gains en capital sont négligeables) si l’on suppose (i) l’absence de « bulle » et (ii) le titre détenu indéfiniment ou conservé sur une période suffisamment longue.

Avec R les Dividendes, t ; taux d’actualisation utilisés par les investisseurs(le coût du capital) et Et(.) l’opérateur espérance mathématique en t.

Sous les hypothèses supplémentaires suivantes ;

- (iii) taux de croissance du dividende constant

- (iv) prime de risque constante

- (v) taux d’actualisation unique,

On obtient la formule de Gordon-Shapiro :

, (2)

Où R est le taux d’actualisation ou le rendement exigé par les actionnaires (avec).

Le modèle de Gordon-Shapiro s’écrit donc très simplement :

Ou , (3)

La simplicité de la formule de Gordon Shapiro lui vaut d’être largement utilisée. Le modèle nécessite en effet de ne connaître que trois grandeurs fondamentales:

* les dividendes ;

* le taux de croissance des dividendes anticipé à long terme.

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