Francais
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On étudie l’histoire d’un récit en envisageant es quatre grands composants :
- L’intrigue
- Les personnages
- Le cadre spatial
- Le cadre temporel
Rmq : Les éléments descriptifs peuvent être envisagés comme des actions, car même si rien de concret ne se déroule pendant les descriptions, du temps s’est écoulé… Or l’écoulement du temps est une action en soi !
( Tout récit met en scène au moins un personnage intégré dans une intrigue particulière qui est caractérisé par un espace donné et un cadre temporel délimité.
1. L’intrigue
Il existe deux manières de dégager la structure d’un texte :
❖ Le schéma quinaire
Le schéma quinaire permet de résumer l’histoire en cinq grandes étapes :
Situation Elément La/ les Elément de Situation
Initiale ( Modificateur ( transformations ( résolution ( finale
o La situation initiale est caractérisée par un déséquilibre, une éventualité, un manque à combler. Elle contient des informations essentielles pour une bonne compréhension de la suite. Ainsi, en général, elle nous livre le nom des personnages et des indications de temps et de lieu.
o L’élément modificateur rompt la situation initiale et est le premier évènement d’une série d’autres qui découlent de lui.
o La ou les transformations (ex. : épreuves, évènements, péripéties, …) tentent de rétablir l’équilibre.
o L’élément de résolution résout d’une façon positive ou négative le problème créé par l’élément modificateur.
o La situation finale prend place lorsque l’équilibre est rétabli OU lorsqu’il apparaît qu’il ne peut pas / plus être rétabli.
Exercice : Etablissez le schéma quinaire de La mère nourricière de CHATELET.
❖ Le schéma actantiel
Pour qu’il y ait une histoire, il faut, à un moment donné, qu’il manque quelque chose dont on se mette en quête. Greimas a catégorisé les forces motrices du récit (par exemple, les personnages avec leurs craintes et leurs désirs ; l’intervention du hasard, l’intrusion de forces naturelles ou surnaturelles, …) en six fonctions qu’il appelle « actants ».
Le destinateur est l’actant qui charge le héros d’une mission. Le héros, sujet voulant, est celui qui réussit à s’emparer de l’Objet, sujet voulu (qui n’est pas nécessairement une chose). Le destinataire, celui à qui le héros doit remettre l’Objet. L’adjuvant apporte de l’aide en agissant dans le sens du désir ou en facilitant la communication tandis que l’opposant, lui, crée es obstacles en s’opposant soit à la réalisation du désir soit à la communication de l’objet.
La notion d’actant ne coïncide pas avec celle de personnage puisqu’un même personnage peut remplir la fonction de plusieurs actants et qu’un actant peut comprendre plusieurs personnages.
Si le sujet n’atteint pas l’objet de sa quête, on parle de quête déceptive.
Exercice : Appliquez le schéma actantiel au texte de PERRAULT : La Barbe-Bleue.
2. Les personnages
Les personnages (à distinguer des personnes) sont dotés par l’auteur d’une apparence physique, d’une personnalité et d’une identité. Ces éléments sont transmis en une caractérisation directe lorsque l’auteur les donne explicitement ; en caractérisation indirecte lorsque le lecteur doit le deviner à partir d’éléments (vêtements, allure, langage, accent, …)
En général, les personnages sont construits à partir de quatre catégories :
• Le rôle (patient ou agent)
Ex. : Robinson Crusoé, DANIEL DE FOE (1719) – inspiré par l’aventure du marin SELKIRK.
Robinson raconte sa vie solitaire dans l’île où un naufrage l’a jeté : comment il réussit à se vêtir, à se nourrir, à se loger. Sa patiente, son courage dans les situations les plus désespérées en ont fait un symbole du salut par le travail. Il est également un symbole de la lutte de l’individu contre la solitude.
Robinson est d’abord patient puisqu’il subit une situation (naufrage) puis agent puisqu’il prend la décision de survivre et de poser des actes dans le but de concrétiser son projet. De plus, avec l’apparition de Vendredi, esclave et double de Robinson – il pose le problème de l’inégalité dans les relations humaines-, son rôle d’agent est renforcé.
Ex. : Frankenstein, MARY SHELLEY (1817)
Frankenstein est un savant qui crée un homme artificiel à partir de morceaux de cadavres mais, en voyant sa créature, il prend peur et s’enfuit. Le monstre, puissant et conscient, souffre de la peur qu’il inspire. Condamné à la solitude, il se venge de son créateur et de la race humaine en général en tuant les proches de Frankenstein avant d’en finir avec ce dernier.
La créature est d’abord patient puis agent (via la vengeance) ;
Frankenstein est d’abord Agent puis patient (lorsqu’on tue les siens). Fou de douleur, il poursuit sa créature dans les régions désertiques de l’Arctique (( Agent) puis est tué par l’être qui lui doit la vie (( Patient).
• L’identité (nom, âge, profession, situation familiale)
• Le physique (cheveu, yeux, taille, corpulence)
• Le caractère, la personnalité, la moralité, les valeurs attachées aux personnages
Rmq : Les valeurs des personnages dépendent parfois de l’époque durant laquelle l’œuvre a été rédigée ou de l’époque dans laquelle le récit est cadré.
Ex. : Le Cid de CORNEILLE (joué pour la première fois en 1637) où Rodrigue, au nom de son honneur et de son amour pour Chimène, tue le père de cette dernière.
( Toutes ces indications créent l’illusion de la réalité
Analyse du personnage de Pelasgie dans L’enfant qui revint de KESSEL
Mise en situation de la nouvelle
La nouvelle débute par l’image d’une dizaine d’hommes encerclés par des soldats. Chaque prisonnier creuse un trou, chacun creuse sa propre tombe. Parmi ces hommes accusés souvent à tort, mais toujours sans preuves, de complot par la Tcheka, se trouvent un homme et son fils. Les soldats tirent sur les prisonniers…
Le chapitre suivant nous porte vers une petite chaumière où deux femmes, la mère et la fille, attendent avec angoisse le père et le frère. Soudain, l’enfant entre… Une balle lui a traversé la mâchoire, mais il a la force de revenir chez lui. C’est à ce moment qu’entre Pélasgie, une vieille cousine de la famille qui a habité longtemps chez eux, mais qui, désormais, s’assume seule. Les femmes décident de cacher le blessé. Pélasgie s’en va…
Consignes de lecture :
1. Que vous inspire le personnage de Pélasgie ?
2. Quelle est l’attitude du personnage envers ce personnage ?
Il tente de comprendre ses motivations. Il ne la condamne pas sans tenter d’expliquer ses gestes atroces et criminels. Il y a de l’humanité en Pélasgie : elle a ses défauts (et peut-être ses qualités), mais elle a surtout un passé. Elle aussi porte sa croix (pauvre, vieille fille). Ceci la rend moins noire, un peu plus humaine. Cette humaine est rendue palpable grâce à la connaissance que l’on a de son passé.
Elle est mue par son désir de vengeance (qui est lié à son passé)
Attention : La vengeance n’est pas une valeur mais une action motivée par certaines valeurs (estime des autres, respectabilité, …)
3. Quelle réflexion cette attitude vous inspire-t-elle ?
Il y a un lien de cause à effet entre notre passé et ce que nous sommes maintenant. Les valeurs d’un personnage et les actes qui en découlent sont liés
o à une époque, au
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