La Machine à Coudre Dans l'Histoire
Rapports de Stage : La Machine à Coudre Dans l'Histoire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresbjet est le reflet de toute une société.
Afin de vous montrer ce qu’elle renferme, je traiterai tout d’abord de la machine elle-même. Vous en apprendrez plus sur elle, sur sa compagnie et ses conditions ouvrières, son fonctionnement, son évolution et ses impacts. Pour poursuivre, je vous démontrerai à quel point la mode confectionnée à travers mon objet a évoluée en vous présentant trois décennies, soit 1940, 1950 et 1960. Finalement, je vous donnerai un aperçu de la condition de la femme sur le marché sur travail à l’époque, des revenus et de l’industrie du textile elle-même.
1. La machine à coudre Singer
L’objet que j’ai choisi se trouvant à être une machine à coudre, il est selon moi important de commencer par une brève étude de celle-ci. La machine à coudre que j’ai choisie m’a honnêtement donné du fil à retordre puisque les inscriptions qu’il y avait dessus ne parlaient pas vraiment. C’est pourquoi j’ai fait une recherche son histoire principalement. Je me pencherai donc en premier lieu sur sa provenance, sur son évolution mais aussi sur son utilité.
1. Informations générales
La machine à coudre sur laquelle mon projet porte appartient à Mme Alfreda Beauchamp, la mère de mon beau-père. Cette dernière l’a achetée en 1951, l’année trouvée grâce au site internet de Singer qui classe les numéros de série par année[1], dans un magasin Singer, magasin que l’on retrouve plutôt rarement aujourd’hui. Un petit insigne sur l’engin dévoile par contre que la machine aurait été montée en 1949. En effet, il s’agissait d’une boutique spécialisée qui ne vendait que des machines à coudre. À cette époque, elle représentait une innovation puisqu’elle était portative : avant, les machines étaient reliées à un meuble, ce qui rendait le rangement et le déplacement difficile. Aucune source n’a pu me révéler la valeur exacte de l’objet. Le dernier prix connu est celui de 1887 où elles se vendaient entre 12,00$ et 15,00$. Divers coups de téléphones dans des commerces de couture m’ont permis de situer son prix à l’époque à environ 20,00$. La propriétaire ne se rappelant plus du prix m’expliquait qu’elle n’avait pas beaucoup d’argent à l’époque : le prix devait être relativement raisonnable, et 20,00$ coïncide bien avec les circonstances. Aujourd’hui, sa valeur à la revente serait d’environ 100,00$ tout dépendamment de l’usage qui lui est réservé. La machine est munie d’un moteur et était assez moderne pour l’époque. Mme Beauchamp m’a confirmé qu’elle fonctionnait très bien : couturière de métier, elle s’en est servie pendant plus de 10 ans pour coudre de nombreux vêtements et elle s’en est même servie il y a environ un an. Les matériaux de construction exacts sont inconnus : pourtant, elle semble être en métal et elle est très solide. Des lectures antérieures me permettraient de poser l’acier comme hypothèse. Enfin, la machine à coudre Singer de 1951 est plus décorative aujourd’hui qu’autre chose : elle est très esthétique comme elle l’a été pendant plusieurs années (ANNEXE IV).
1.2 La compagnie Singer
La machine à coudre sur laquelle porte ma recherche est de la compagnie Singer. En effet, au tout début, Isaac Merric Singer, né en 1811, inventa en 1851 une machine à coudre qui réunissait en soi les meilleurs éléments des machines à coudre rivales de l’époque. Il inventa avec cette machine la possibilité de coudre dans les courbes et bien sûr y ajouta plusieurs autres détails techniques. Il fonda sa compagnie à Boston en 1851 sous le nom de I,M. Singer & Co.[2] Vite, il se fait poursuivre en justice : on l’accuse d’avoir volé les idées des machines précédentes : ce fut une affaire vite réglé avec l’aide de son associé qui était avocat. En 1855, la machine à coudre Singer gagne le «grand prix». Placée sur le marché, la première succursale de vente Singer ouvre au Canada, à Toronto. Une usine est ensuite ouverte à New York où le marché s’agrandit. On apprend vite aux jeunes filles comment se servir des machines et elles entrent rapidement dans les usines de confection de vêtements. C’est en 1867 qu’ouvre une usine internationale en Écosse. Une autre usine est ouverte sur la rue Notre-Dame à Montréal où 22 hommes y travaillent pour la somme de 9,03$ par semaine alors que le prix de la machine à coudre à l’époque est alors de 12,00$ à 15,00$. Enfin, les bureaux Singer ouvrent officiellement à New York en 1907.[3]
Lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate, l’économie est bouleversée à travers tout le pays. La compagnie élargit sa production et fait de la production de guerre exclusivement pendant quelques années. De ces années se tireront un élargissement de la production : Singer ne produit plus qu’exclusivement des machines à coudre. En effet, aujourd’hui, elle fabrique des produits de couture, de repassage, de nettoyants et d’électroménagers.[4]
3. Les conditions ouvrières dans les usines Singer
Les sources détaillées sur les usines Singer aujourd’hui sont plutôt rares. On y explique le bon côté, évidemment ! Ce sont des allusions aux nombreuses grèves qui m’ont permises de comprendre plus en profondeurs les conditions dans les usines au moment de la fabrication de mon objet. En 1904, Singer ouvre une usine à St-Jean-sur-Richelieu qui s’avérait être vingt-cinq fois plus grande que celle à Montréal. En 1951, une grève survient. Deux mille cinq cent travailleurs y participent : ils revendiquent la réévaluation des tâches, la parité des salaires entre hommes et femmes, l’application de la règle de la séniorité pour les promotions et la renégociation de la convention collective au niveau des règlements des griefs.[5]
La compagnie a accepté, comme nous le demandions, de nommer un arbitre impartial qui enquêtera sur le rythme de production pour les travailleurs à la pièce. La compagnie a renoncé à priver l’union du droit d’arbitrage pour tout grief de nomination et de congédiement […]. Quant aux salaires, la compagnie accorde des augmentations de 11 et 16 cents l’heure pour tous les employés, homme ou femme.[6]
Les conditions ouvrières étaient toutefois, à cette époque, beaucoup plus «humaines» qu’elles l’étaient autrefois. On peut retirer de ces informations une révolte, une demande d’intervention du syndicalisme, toujours dans les années où la machine fut achetée.
4. Le fonctionnement
La machine à coudre de l’époque, quoi que très simple, était assez technique pour l’époque. En effet, elle représentait une réelle innovation avec sa simplicité (puisqu’elle est portative et non encastrée dans un meuble) et puisqu’elle est électrique. Bien que les machines à coudre Singer soient électriques depuis 1889[7], les technologies se sont bien sûr améliorées. Cette dernière fonctionne avec une pédale et n’est munie que d’une vitesse. Sa seule fonction est la couture et elle ne peut pas faire plusieurs types de points : ce sont les classiques qui sont mis en évidence. De plus, la machine à coudre 99k est une version conçue avant celle que Mme Beauchamp possède : les caractéristiques qu’elle possède doivent donc être comprises sur mon objet. Le levier de longueur de point permet de passer en marche arrière et la machine est à canette horizontale avec éjecteur. Ce type de machine fut fabriqué de 1911 à 1963 tout en se munissant des nouvelles technologies.[8]
5. Évolution et améliorations
L’histoire de la machine à coudre ne prend réellement place qu’en 1830. En effet, les solutions proposées dès 1800 ne sont que très peu efficaces. En 1830, le système à point de chaînette est inventé, actionné par une pédale, comme aujourd’hui. En 1846, c’est Elias Howe qui, aux États-Unis, met au point une machine à coudre à 2 fils continus, qui par mon savoir doivent s’agir du fil de la canette et du fil de la bobine, comme les machines d’aujourd’hui. En 1851, Isaac Merrit Singer met au point la machine à point noué. Cette dernière est constituée d’un bras horizontal parallèle au plan de travail, d’une aiguille droite coulissant verticalement et d’une roue dentée qui déplace le tissu qu’on veut coudre sous l’aiguille. Il y ajoute aussi le pied de biche qui maintient le tissu en place lorsqu’on cout. C’est la première machine actionnée totalement par la pédale. On finalise le fonctionnement basique de la machine à coudre en 1857 avec l’ajout du crochet rotatif : les améliorations ultérieures ne sont que des points de détails ajoutés. Vers la fin du XIXe siècle, les machines ont presque tous les automatismes que les machines d’aujourd’hui ont.[9]
Aujourd’hui, les machines à coudre que les usines Singer produisent sont nettement plus performantes. Une des plus récentes à ce jour s’appelle la «Singer Confidence 7470». Électronique, elle est munie de beaucoup de fonctions avancées. Elle dispose de 173 points différents, 7 boutonnières automatiques, un alphabet et plus encore. Elle est facile d’utilisation et même un débutant peut s’en servir sans problème.[10]
1.6 Impacts de l’objet
Bien qu’elle semble ne pas avoir un rôle si important, il est important de considérer
...