La Responsabilité Dans Vol De Nuit De Saint Exupéry
Dissertation : La Responsabilité Dans Vol De Nuit De Saint Exupéry. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresailleurs il est comme Tantale ou Atlas qui a porté le monde sur ses épaules, donc il en est responsable. Et voilà pourquoi il dit à Robineau : « Vous disposez presque de la vie des hommes ». Ce que Robineau lui-même sait bien car il affirme à son tour à Pellerin la gravité des décisions qu’il doit prendre (p.61). La responsabilité est si lourde que Rivière ne restait jamais tranquille tant que ses avions étaient au ciel du moment qu’il était le « responsable du réseau entier » à lire à la page 32. Le narrateur est d’ailleurs d’accord avec lui parce qu’il fait du courrier un travail où les pilotes sont responsables du bonheur des gens qui doivent recevoir les lettres. (p.44)
II. La responsabilité des pilotes
1. Le pilote et son appareil
Ici chaque pilote est responsable d’abord de son outil de travail, l’avion. En plein vol, c’est son compagnon, le radio qui se charge d’établir le contact avec l’équipe au sol. Cependant, l’entretien des moteurs est sous la responsabilité des mécaniciens et des manœuvres. Cette responsabilité fait que chaque pilote, quelle que soit sa situation dans le ciel doit ramener au sol son appareil.
On comprend dès lors que Robineau critique « le montage d’une pompe du type B6 le confond avec une pompe à un type B4 » (pp.51-52).
2. Le pilote et son coéquipier
Autant le pilote est responsable de son appareil, autant aussi il est responsable de son coéquipier, et même d’autres personnes, on pense à sa femme, ou sa famille, aux autres personnes qu’il ne connaît pas et qu’il tient le bonheur dans ses mains. C’est pour cette raison qu’à la page 71 la responsabilité de Fabien nous est suggérée par le narrateur de l’histoire : « le radio pensa qu’après tout le pilote était responsable …. ».
Au total, chaque pilote est responsable de lui-même et de son outil de travail. Responsable aussi des hommes (femme et camarades), Fabien « tenait dans ses mains le cœur battant de son camarade et le sien » (p. 138)
III. Travail et responsabilité
1. La grandeur de la mission
La Compagnie de manière générale a la lourde responsabilité du bonheur de beaucoup de gens, celles qui attendent le courrier ou les messages de ces lettres. Ainsi Rivière pense que « dans toute foule, il y a des hommes que l’on ne distingue pas, et qui sont de prodigieux messagers » (p.40) Ils sont ainsi comparés à des prophètes vu la grandeur de leur mission. L’importance d’une telle responsabilité dans le travail accompli fait que les trois pilotes « dans la nuit, méditaient leur vol » (p.27). Et « il semblait à Rivière qu’il soulevait un poids très lourd à bras tendus, depuis toujours : un effort sans repos et sans espérance. » (pp.28-29).
La femme du pilote du courrier d’Europe aura compris la grandeur du pilote son mari quand elle avance que « dans une heure, [les bras de son mari] porteraient le sort du courrier d'Europe, responsables de quelque chose de grand, comme du sort d'une ville. Et elle fut troublée. Cet homme, au milieu de ces millions d'hommes, était préparé seul pour cet étrange sacrifice ».
2. La sanction du responsable
La sanction est toujours la conséquence qui découle d’une responsabilité engagée. Dans Vol de nuit, la responsabilité est l’accomplissement d’un devoir, et tout acte responsable est sérieusement sanctionné positivement ou négativement par Rivière qui est ici le chef qui doit appliquer le règlement. Ainsi après la réussite du pilote Pellerin, Rivière le félicite indirectement quand il dit « comment avez-vous réussi ? » (p.42). Par contre toute faiblesse entraîne une punition envers le responsable. Roblet, le responsable d’un mauvais travail, sera renvoyé. Pourtant c’est lui qui a monté le 1er avion de la Compagnie. Suite à cette décision, Rivière s’explique : « Suis-je juste ou injuste ? Je l'ignore. Si je frappe, les pannes diminuent. Le responsable, ce n'est pas l'homme, c'est comme une puissance obscure que l'on ne touche jamais, si l'on ne touche pas tout le monde. Si j'étais très juste, un vol de nuit serait chaque fois une chance de mort » (p.84). Malgré tout ce qu’on peut penser de Rivière, qu’il est inhumain, sévère, autoritaire, il ne fait que faire son devoir d’un chef responsable, et il pense lui-même : « Ce n'est pas lui que j'ai congédié ainsi, brutalement, c'est le mal dont il n'était pas responsable, peut-être, mais qui passait par lui. »
IV. Responsabilité et liberté
Accepter un travail, c’est donc a priori être libre, puisqu’on a le choix. Mais c’est aussi a posteriori être responsable de tout acte exécuté durant l’accomplissement de son travail. Ainsi on n’objectera pas, « je ne l’ai pas fait exprès » à Rivière du moment qu’il dit « ce n’est pas lui que j’ai congédié ainsi brutalement, c’est le mal dont il n’est pas responsable, mais qui passait par lui. » (p. 86). Si les pilotes sont plus libres au ciel, il n’en est pas de même pour les autres au sol, l’inspecteur, les secrétaires, les manœuvres, etc.
Dans Terre des hommes de Saint-Exupéry,
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