Les Lumières

us explicite sa pensée et répondre aux critiques, il rédige des Prolégomènes à ……….toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science.

1785 : Fondements de la métaphysique des mœurs.

1786 : Élection à l'Académie de Berlin.

1788 : Critique de la raison pratique.

1789 : Les débuts de la Révolution française suscitent l'intérêt de Kant, qui trouvera notamment ….......un prolongement dans son Projet de paix perpétuelle (1795).

1790 : Critique de la faculté de juger.

1793 : La Religion dans les limites de la simple raison (ouvrage publié sous la censure).

1797 : Métaphysique des mœurs (Doctrine du droit, Doctrine de la vertu).

1798 : Anthropologie d'un point de vue pragmatique.

12 février 1804 : Mort de Kant, déjà très affaibli depuis 1800.

En décembre 1784, Emmanuel Kant répond à cette question, posée en janvier 1783 par le pasteur Zöllner dans la Berlinische Monatsschrift. Alors que tous les grands noms des Lumières françaises ont disparu, Kant fait comme si, oubliant les antagonismes¹. et les fractures, il était devenu possible de proposer une vue d'ensemble, d'atteindre une sorte d'épistémè². des Lumières elles mêmes. Il ne cite aucun nom, aucune œuvre. Son propos ne relève pas de l'histoire littéraire, ni même réellement de l'histoire. Prenant appui sur le contemporain, il se veut intemporel parce qu'à la recherche de fondements. Les Lumières représenteraient donc une autonomie de pensée, un idéal vers lequel tendre, déjà partiellement atteint, mais sans cesse menacé, renié pour céder à la soumission de l'esprit et à l'aliénation de la raison. À partir de Qu'est-ce que les Lumières ?, on peut penser celles-ci comme la conquête d'une attitude intellectuelle plus qu'un ensemble de valeurs, de textes et d'analyses, voire d'engagements concrets. Ou mieux encore, comme un horizon d'espérance, une sorte d'idéal universel offert à tous.

Une telle définition implique qu'on ne limite pas les Lumières au seul XVIIIe siècle. Mais aussi qu'on ne s'en tienne pas pour lui à ce qu'on appelle les Philosophes. Dans cette optique, en ce XVIIIe siècle, seraient également hommes des Lumières tous ceux qui, s'opposant aux idées reçues, aux préjugés, auraient œuvré au bien commun. Ainsi, pour la France, la majorité des académiciens de province, pour l'Espagne les membres des Sociétés des amis du pays… De fait, on est conduit à dépasser les classements traditionnels, à admettre des hommes gagnés par les Lumières (et non à elles), et à les opposer à d'autres, encore étrangers à cette autonomie du raisonnement, dont Kant fait un idéal de libération. Au-delà des termes qui les désignent dans leur inscription nationale : Aufklärung, Enlightenment, Ilustración, Illuminismo... les Lumières seraient européennes et virtuellement universelles, et dépasseraient l'espace chronologique que la tradition leur impartit. Toute époque aurait ses Lumières et ses Ténèbres. D'une telle vision, le XXe siècle, mieux que tout autre, peut témoigner sans aller aussi loin, admettons que chaque époque qui se réfère aux Lumières ne cesse de les construire et de les déconstruire selon l'usage qu'elle se propose d'en faire. Car les Lumières ont cette particularité d'être un objet de l'histoire des idées en même temps qu'une référence idéologique. Deux discours en témoignent : le culturel et le politique, parfois liés, parfois divergents ou parallèles. D'où une multiplicité de figures, de contenus proposés selon le lieu que l'on occupe, les finalités que l'on recherche, les légitimations avancées. Tout au long du XIXe siècle, il en a existé une « version » républicaine.