Les Rougons Macquart Zola
Rapports de Stage : Les Rougons Macquart Zola. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresfolie originelle de cette tante.
Il prévoit 10 épisodes ; il y en aura 20, 31 volumes ; 1200 personnages.
3) Principaux titres
1877, l'Assommoir : peint la déchéance de l'homme par l'alcool (Gervaise)
1883, Au bonheur des dames : grands magasins
1885, Germinal : grève des mineurs, lutte pour l'émancipation de la classe ouvrière (Etienne Lantier, fils de Gervaise)
1887, La Terre : paysans poussés par la cupidité aux crimes les plus sordides
1890, La Bête humaine : folie de meurtre qui anime Jacques Lantier, chauffeur de locomotive, fils de Gervaise.
LE ROMAN EXPERIMENTAL (1880)
A. Le fondement de la théorie de Zola
1) La "philosophie expérimentale" de Zola se fonde sur l'idée d'un déterminisme sans faille qui régit l'homme avec la même rigueur que les phénomènes de la matière inerte.
"Il n'y a pas de principes, il n'y a que des lois ; nous n'acceptons pas le libre arbitre." (Le Roman expérimental)
"Je ne crois pas que la pensée soit autre chose qu'une fonction de la matière. La fameuse psychologie ne serait qu'un coin restreint de la physiologie." (Lettre du 2 juillet 1885)
"Notre héros est le sujet physiologique de notre science actuelle, un être qui est composé d'organes et qui trempe dans un milieu dont il est pénétré à toute heure." (Le Roman expérimental)
Pour étudier "la fatalité des tempéraments et des milieux", Zola applique ces principes scientifiques à la littérature : partant d'un fait qu'il observe, il reconstitue avec précision le milieu observé, crée une situation et y fait évoluer ses personnages de façon à ce que la succession des faits mette en valeur le déterminisme qui les mène.
2) Conséquences :
a) Le comportement humain peut s'étudier scientifiquement
Les méthodes de la biologie et de la physiologie peuvent s'appliquer au domaine moral ; le comportement moral peut s'expliquer par des phénomènes physiologiques.
Déjà dans Thérèse Raquin (1867), Zola présente le remords comme un désordre organique ; les héros de ce roman du remords sont "dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair, ... des brutes humaines, rien de plus."
b) Le romancier doit être une sorte de médecin de la société.
Etre capable de décrire la société en en cernant les maux (diagnostic) et être capable de trouver des remèdes.
Les forces agissant sur l'individu
1) l'hérédité
Docteur Prosper LUCAS, Traité sur l'hérédité, 1868. L'idée de la transmission des caractères acquis devient l'armature même des Rougon-Macquart ; c'est la première explication des personnages.
2) l'influence du milieu (social et époque) cf Balzac et Taine
Pour TAINE, philosophe du milieu du XIX° siècle, l'influence du "moment" et du "milieu" est déterminante sur l'homme. Un homme est conditionné par ses conditions de vie : famille, milieu social, culturel, société. Zola va prendre ses distances par rapport à l'esprit de système de Taine, à cette théorie absolue. Taine nie la personnalité, mais pour Zola l'influence du moment et du milieu n'est pas totalement déterminante. Mais l'influence de Taine est nette dans l'œuvre de Zola . Par exemple les moeurs très dissolues, l'extrême laxisme sexuel des mineurs est dû à la promiscuité et à leurs conditions de vie (cf opposition entre Catherine et Cécile)
"L'homme n'est pas seul ; il vit dans une société, dans un milieu social, et dès lors pour nous, romanciers, ce milieu social modifie sans cesse les phénomènes. Même, notre grande étude est là, dans le travail réciproque de la société sur l'individu et de l'individu sur la société." (Le Roman expérimental)
Le rôle et la méthode du romancier
1) Deux modèles : Littré et Claude Bernard
– Emile LITTRÉ : auteur du célèbre et monumental Dictionnaire de la langue française (4 volumes et un supplément, 1863-1873). Zola admire sa méthode, sa faculté de classification, de déduction, son effort de rationalisation qui sont des qualités scientifiques.
– Claude BERNARD : médecin connu pour son ouvrage, Introduction à la médecine expérimentale, (1865) ouvrage important qui définit la médecine comme une science expérimentale : qualités d'observation, d'analyse, de synthèse.
Cet ouvrage, lu en 1874, a beaucoup marqué Zola qui publie en 1880 un ouvrage théorique Le Roman expérimental. Ce titre fait allusion à Cl. Bernard : le romancier doit être une sorte de médecin de la société ; il doit être capable de la décrire en en cernant les maux, en faisant un diagnostic, et de trouver des remèdes. Le romancier devient donc un scientifique doublé d'un auteur engagé.
Zola assimile le romancier à un savant de laboratoire et lui fixe pour tâche d'étudier "le mécanisme des faits" en modifiant "sans jamais s'écarter des lois de la nature " les circonstances qui agissent sur les tempéraments"
Le romancier peut créer ou du moins imaginer des expériences, étudier comment, dans des circonstances nouvelles, les éléments du caractère se transforment.
"Au bout, il y a la connaissance de l'homme, la connaissance scientifique, dans son action individuelle."
Dégageant les lois qui régissent individus et société, le romancier deviendrait un auxiliaire du progrès.
2) Méthode de travail
a) se documenter
- lecture de livres techniques ; notes, "à voir sur place" ...
- visite aux hommes compétents
b) visiter les lieux
– Cela permet au "savant" de vérifier certains renseignements
– Surtout cela procure au romancier des sensations (d'où la brièveté des enquêtes). Exemple , deux semaines pour le voyage dans le Nord. "Je préfère une impression courte et vive."
c) rédiger une "Ebauche" tout en se documentant
Hésitations, changements de perspectives ... Cf le "dossier Germinal" : 4 volumes manuscrits de 400 pages chacun.
III. LE "PROCÈS" DU NATURALISME
A. Critique de la méthode
1) Une expérience peut réussir ou rater.
A quoi verra-t-on que l'expérience tentée par le romancier est réussie ?
2) Le romancier est obligé de faire un choix parmi la multitude des relations causales.
Qui peut nous garantir qu'il n'a pas laissé échapper des faits essentiels ? On risque d'infliger au réel une autre mutilation en ignorant des faits d'expérience, comme le sentiment religieux, les aspirations idéalistes.
3) Zola n'a pas toujours eu la patience du bon expérimentateur.
Il visite les Halles, les grands magasins, descend au fond de la mine, mais ses enquêtes sont rapides et superficielles. Il a écrit La Terre sans avoir une connaissance personnelle et directe du monde paysan.
4) Risque de se cantonner dans des sujets jusque là rejetés par la littérature.
On a accusé le naturalisme de se complaire dans la trivialité, de peindre le vice avec délectation. On a parlé de "littérature putride".
"Michel-Ange de la crotte" pour le romancier Barbey d'Aurevilly
Anatole France s'indigne :"Personne avant lui n'avait élevé un si haut tas d'immondices (...). Jamais homme n'avait fait un pareil effort pour avilir l'humanité, insulter à toutes les images de la beauté et de l'amour, nier tout ce qui est bon et tout ce qui est bien." (critique publiée dans "Le Temps" en 1887 à l'occasion de la parution de La Terre)
Hugo affirmait :"Il est de ces tableaux qu'on ne doit pas faire. Que l'on ne m'objecte pas que tout cela est vrai, que cela se passe ainsi. Je le sais,
...