Plan Sur l'Histoire De La Pensée Économique
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Parmi les réformateurs protestants, Jean Calvin défendit le prêt à intérêt, en préconisant un taux modéré de 5%. Le crédit put ainsi se développer dans les villes protestantes.
La Réforme protestante se développa donc dans ce climat de changement de mentalité, dans lequel le travail prenait davantage de valeur par rapport au commerce pur. C’est la célèbre thèse de Max Weber (L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, 1905). Il explique qu’avec la Réforme, le travail devint une nouvelle vertu : auparavant destiné à la seule survie, il devint l’origine de la richesse et de son accumulation qui, selon la logique protestante de la prédestination, serait un signe d’« élection divine ». Le travail et la richesse qu’il produit concourent à la gloire de Dieu ; le temps est précieux et l’épargne devient une vertu. La pensée protestante transmettrait aussi selon lui l’éthique du métier, mais assurerait surtout une rationalité plus grande que celle permise par la pensée catholique. Ce faisant, elle lève de nombreux obstacles moraux à l’activité économique.
En 1516, Thomas More fit une première critique des conséquences sociales de la naissance de ce nouveau système économique, que marquait le mouvement des enclosures [1] en Angleterre en décrivant dans Utopia une société imaginaire ou règnerait un régime de communautaire, sans aucune monnaie. Les échanges y étaient régis par un système de troc. Toutefois, on ne peut considérer Utopia comme un traité d'économie, et encore moins réduire la pensée de Thomas More à ce seul ouvrage : Thomas More n'était pas un économiste, mais plutôt un juriste, un homme politique, et un théologien (voir l'œuvre complet dans l'article Thomas More). Il est probable que, vu le peu de facilité dans l'impression, la traduction, et la diffusion des ouvrages à l'époque moderne, la postérité ait effectué un biais sur la pensée et l'œuvre de Thomas More, prenant Utopia comme argument pour la satire d'un système de privilèges aux limites, puis pour la construction de pensées uniformisantes, que nos contemporains assimilent vite, sans doute par un effet d'historicisme, au communisme.
Parallèlement, en Espagne, l'École de Salamanque, à partir de la théorie des droits naturels, propose une conception subjective de la valeur et justifie la propriété privée et la liberté des échanges. Ses auteurs principaux sont les jésuites Francisco de Vitoria (1483–1546), Martín de Azpilcueta (1493–1586), Domingo de Soto (1494–1560), et Luis de Molina (1535–1600). Cette tradition sera reprise par les classiques français et l'Ecole autrichienne.
Les guerres de religion à la suite de la Réforme ont fait émerger l'idée du libre-échange qui sera formulée plus tard par Hugo de Groot (Grotius).
II. La naissance de l'économie moderne
II.1. Origines
Les premiers précurseurs de l'économie moderne sont Pierre de Boisguilbert et l'économiste irlandais Richard Cantillon. Ce dernier vécut à Paris. Il définit pour la première fois les circuits économiques globaux, et inspira François Quesnay et les physiocrates. Adam Smith, dans son célèbre traité Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations publié en 1776, cite en référence Richard Cantillon (l'un des rares auteurs cités).
Le traité d'Adam Smith est souvent reconnu comme l'acte de fondation de l'économie moderne. L'économie est désormais une branche distincte de la philosophie et de la théologie. Les penseurs en économie ne sont plus issus de l'Église ni des milieux politiques.
Le mercantilisme et les idées physiocrates contribueront à l'autonomisation progressive de l'économie.
II.2. Le mercantilisme
William Petty
Article détaillé : mercantilisme.
Dans un contexte de capitalisme commercial, marqué par la multiplication des transports, les grandes découvertes et les monarchies absolues de France et d'Espagne se développent le courant mercantiliste, qui dominera la pensée économique européenne entre le XVIe siècle et le milieu du XVIIIe siècle.
Au cours de cette période, une littérature éclatée apparaît, pendant laquelle les hypothèses ont évolué, rendant l'idée d'un courant unique assez vague. Il se répandra dans la plupart des nations européennes en s'adaptant aux spécificités nationales. On distingue parmi les écoles mercantilistes: le bullionisme (ou « mercantilisme espagnol ») qui préconise l'accumulation de métaux précieux ; le colbertisme (ou « mercantilisme français ») qui est tourné pour sa part vers l'industrialisation; le commercialisme (ou « mercantilisme britannique ») qui voit dans le commerce extérieur la source de la richesse d'un pays et le chrysohédonisme (le fait de placer le bonheur au sein de l'or).
Jusqu'au Moyen Âge, les questions économiques étaient traitées sous l'angle de la religion et les théologiens étaient les principaux penseurs des questions économiques. Cette rupture majeure sera réalisée par les conseillers des princes et des marchands. Cette rupture est marquée dès 1513 avec la parution du Prince de Machiavel où ce dernier va jusqu'à expliquer que « dans un gouvernement bien organisé, l'État doit être riche et les citoyens pauvres ». En 1615, Antoine de Montchrestien publie son Traité d'économie politique et utilise pour la première fois l'expression d'économie politique. Avec lui, les plus célèbres mercantilistes sont le français Jean Bodin, l'espagnol Luis de Ortiz et l'anglais William Petty.
La théorie élaborée par les mercantilistes fait de l'accumulation de métaux précieux (comme l'or et l'argent) la source de la richesse et prône un excédent commercial. D'autre part, elle prend pour objectif le renforcement de la puissance de l'État, représenté par le monarque absolu. Dans ce sens est prônée une « guerre commerciale », se basant sur le protectionnisme et l'interventionnisme. Les mercantilistes veulent une conquête des marchés extérieurs (ventes à l'extérieur des produits manufacturés) mais une préservation (ou une extension) du marché intérieur (restriction aux importations).
On leur doit par ailleurs (et notamment à William Petty) le développement et l'utilisation des statistiques et des méthodes empiriques en économie. Celles-ci dérivent de leur souci de surveiller la balance commerciale et les flux de métaux précieux, et parfois d'une sorte d'obsession du numéraire.
II.3.La théorie physiocratique
Article détaillé : Physiocratie.
Par la suite, les physiocrates ou comme ils s'appelaient entre eux la secte des économistes, vont s'opposer aux idées des mercantilistes. Le terme de physiocrate, développé par Pierre Samuel du Pont de Nemours, signifie littéralement « gouvernement de la nature » (du grec kratos et physio ). L'école des physiocrates est originaire de France et a eu son apogée au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le plus célèbre d'entre eux est François Quesnay, qui publie en 1758 son fameux Tableau économique.
La théorie physiocratique voit dans la terre la source de toute richesse, et s'élève contre les politiques qui la délaissent au profit de l'industrie naissante. Au contraire des mercantilistes, les physiocrates s'opposent à l'intervention de l'État. Ils mettent en avant l'existence de lois économiques, comme il existe des lois en physique. Du fait de l'existence d'un ordre naturel gouverné par des lois qui lui sont propres, le seul rôle des économistes est de « révéler » ces lois de la nature.
II.4. Autres contributions
Bernard de Mandeville publie en 1714, La Fable des abeilles où il tend à opposer la vertu et la prospérité. Selon cet auteur, la richesse économique collective découle des « vices privés », en particulier de la consommation de biens de luxe condamné par les mercantilistes ou les physiocrates comme un gâchis. Cette tentative de séparer la morale de l'efficace montre la nécessité de rompre avec l'influence des valeurs et de refuser les a priori dangereux. En effet, la conclusion provocatrice de cet auteur est que les vices privés se révèlent en fait être profitables à la communauté et sont donc des « vertus collectives ». Son analyse qui tend à faire de la consommation une action tout aussi utile que l'épargne annonce les thèses futures de John Maynard Keynes. Par d'autres aspects, elle préfigure le libéralisme économique et, selon Friedrich Hayek, l'ordre spontané [2].
Les philosophes des Lumières développent aussi des analyses économiques. Montesquieu est salué par Keynes pour avoir compris le premier le rôle des taux d’intérêt comme instrument de la création monétaire dans De l’esprit des lois (1748), même si, avant lui, Jean-François Melon et surtout, Nicolas Dutot, dans ses Réflexions politiques sur les finances et le commerce (1738), avaient en partie déjà fondé leurs analyses sur l'influence monétaire des taux d'intérêt. Dans cette œuvre, Montesquieu voit aussi le commerce comme source d'adoucissement des mœurs
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