Recueil de poésies de 1830 à 1906 sur le thème des 4 saisons
Dissertation : Recueil de poésies de 1830 à 1906 sur le thème des 4 saisons. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresla suivante. Nous avons sélectionné des poètes ayant écrit entre 1830 et 1906. Ceux-ci étant plus ou moins connus. Ils sont tous français et ont appartenu à un des trois courants suivant : Romantisme, Parnasse et Symbolisme. Les styles des différents poèmes peuvent donc vous paraître très dissemblables étant donné que ces courants n’avaient pas vraiment les mêmes caractéristiques. Dans ce recueil de poésies, il y a 6 auteurs différents, pour permettre ainsi de varier le style. Cependant, nous avons fait le choix d’insérer Verlaine au début et à la fin de l’anthologie pour ainsi ouvrir et clore cet anthologie par le même style, les mêmes impressions données par ce poète. On aura ainsi la perception d’avoir effectué une boucle, boucle que l’on peut associer bien évidemment au cycle de l’année. Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une agréable lecture à vous chers lecteurs, en espérant que le parcours à travers ce recueil va vous permettre d’apprendre autant de choses que nous avons apprises lors de sa rédaction. Bonne évasion à travers nos belles saisons !
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Contexte historique et artistique du XIXème siècle
Le XIXème siècle en France fut riche au niveau des événements historiques, nous pouvons les diviser en plusieurs parties d’un point de vue politique. Le consulat et l’empire (1800-1814) : Après la Révolution de 1789, Napoléon Bonaparte se hisse au sommet pour obtenir le pouvoir. Il crée un empire et se sacre lui-même empereur. Le peuple espérait une France forte, libre et en paix. Ce ne fût pas vraiment le cas car Napoléon enchaîna les guerres contre toute l’Europe et entendit son empire au meilleur moment jusqu’en Russie. Pour la liberté, pas vraiment une vraie liberté, par exemple il censura la presse. Une France forte ? Oui peut-être, il est vrai que Napoléon a apporté beaucoup d’atouts à ce pays comme la création d’un code civil et l’ouverture d’une banque nationale de France. Le retour à la monarchie (1815-1848) : Les voisins européens de la France, après les événements de l’Empire, se méfient de ce pays ambitieux. En 1815, on amène Louis XIII sur le trône de France, c’est la restauration, le retour à la monarchie. Il apporte une période de calme, de sérénité et prospérité économique à la France. Il préserve certains acquis de la Révolution et doit donc pour cela accorder des avantages à la bourgeoisie et travailler avec un Parlement. En 1830, c’est Louis Philippe Ier qui prend la relève. A la suite d’une tentative d’attentat contre lui, il réduisit les libertés de la presse dès 1835 mais il élargit le suffrage censitaire à plus de bourgeois (mais pas le peuple). La 2ème république (1848-1852) : Dès la fin du règne de Louis Philippe, une grave crise économique se fait sentir. Le chômage explose et le mécontentement du peuple avec. Après la révolution du peuple dans les rues de Paris, la République est proclamée, un gouvernement provisoire est créé, dirigé par Lamartine (républicain modéré). Des mesures révolutionnaires sont prises : le suffrage universel (sauf pour les femmes) et le droit au travail. Une nouvelle constitution est rédigée. En 1848, Louis-Napoléon Bonaparte est élu pour 4 ans. En 1851, il réalisa son coup d’état et proclama le second empire. Le second empire (1852-1870) : Napoléon III est dès lors le nouvel empereur. Il restreint les libertés de la presse et traque les opposants grâce à la police. Victor Hugo par exemple est forcé à l’exil. En 1860, la santé de l’empereur se détériorant, un certain libéralisme s’installe en France. La troisième république (1870-1900) : La France, forcée à faire la guerre à la Prusse, subit un sérieux revers et est lourdement battue. En 1871, un traité de paix est signé. La démocratie républicaine s’installe en France. En 1889, la France célèbre sa puissance industrielle par la construction de la tour Eiffel. A cette époque le colonialisme prend deux formes différentes : le protectorat (laissant un peu de souveraineté au peuple colonisé) ou alors la colonisation pure et dure. Le siècle se termine de manière mouvementée, Emile Zola défendant un officier français juif condamné injustement, sera à son tour condamné et exilé pour un an. A cette époque la presse écrite commence à prendre de plus en plus d’ampleur, ce qui lui donne dès lors de l’importance dans le pouvoir en place.
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D’un point de vue artistique, le XIXème siècle est parcouru par trois grands mouvements artistiques qui sont le Romantisme, le Parnasse et le Symbolisme.
Le Romantisme
Courant artistique, littéraire et culturel apparu en France au début du XIXème siècle. Ce courant, comme tous les autres courants, apparaît en réaction à un autre courant, ici, c’est le classicisme, qui était jugé comme trop rigide par les romantiques. Les caractéristiques principales du romantisme sont : l’exaltation du moi, la nature, la fuite du temps sans oublier l’amour qui restera longtemps un sujet privilégié. Beaucoup de poètes connus viennent de l’époque romantique, on peut citer : Victor Hugo, Musset, Stendhal, Lamartine,… Remarquez également que le romantisme s’est développé également au niveau de la peinture (Géricault, Delacroix) et de la musique (Liszt, Chopin).
Le Parnasse
Mouvement poétique apparu en France dans la deuxième moitié du XIXème siècle en réaction au romantisme dont il se lasse du lyrisme sentimental et des débordements romantiques. Le Parnasse s’attache à une description objective de la beauté parfaite sans effusions ni sentiments personnels. Le travail acharné de l’artiste est remis au goût du jour, les descriptions sont minutieuses et de plus en plus liées à la science. C’est le grand développement de « l’art pour l’art ». Les principaux auteurs de ce courant sont Charles Lecompte de Lisle, Léon Dierx,…
Le Symbolisme
Ce mouvement apparaît presque en même temps que Le Parnasse, mais se développera principalement à partir de 1880. Il encourage les artistes à exprimer leurs idées abstraites, leurs sentiments non plus de manière explicite mais bien à travers des symboles. Pour évoquer le monde, les symbolistes vont le faire à travers des images, des analogies. Un lien se crée entre le monde des choses et des idées (cf. La théorie des correspondances de Baudelaire). On citera comme principaux auteurs : Baudelaire, Rimbaud, Verlaine et Mallarmé.
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Paul VERLAINE (1844-1896)
Verlaine commence à écrire à l’âge de 14ans. Passionné par la poésie d’Hugo, de Baudelaire, de Gautier et de Banville, il commença à écrire sous leur influence. Fréquentant les salons littéraires de Paris, il y rencontra Rimbaud. S’en suit une relation tumultueuse, assortie de nombreux voyages pendant lesquels il écrivit le recueil Romances sans paroles (1874) dont on peut voir ici un extrait.
I. L’hiver
Dans l'interminable ennui de la plaine
Dans l'interminable Ennui de la plaine La neige incertaine Luit comme du sable. Le ciel est de cuivre Sans lueur aucune. On croirait voir vivre Et mourir la lune. Comme les nuées Flottent gris les chênes Des forêts prochaines Parmi les buées. Le ciel est de cuivre Sans lueur aucune. On croirait voir vivre Et mourir la lune. Corneille poussive1 Et vous, les loups maigres, Par ces bises aigres2 Quoi donc vous arrive? Dans l'interminable Ennui de la plaine La neige incertaine Luit comme du sable Le poème est sujet à plusieurs répétitions ainsi la strophe 1 est la même que la dernière strophe et la strophe 2 est également la même que la strophe 4. La description de ce paysage est le reflet de l’état d’âme de l’auteur. Le poète, est en effet traversé par un sentiment de lassitude, on peut le remarquer avec l’allitération en « l » qui donne un sentiment de lenteur. Lassé par la plaine, l’ennui prend place et nous fait réfléchir, penser à la nature et son endormissement lors de l’hiver. Claude Monet Glaçons sur la Seine à Bougival 4
1. Poussive : Essoufflée, fatiguée.
2. Aigre : Froid et piquant.
Assonance en « l » Métaphore Personnification
Théodore de BANVILLE (1823-1891)
Séduit par les principes de « l’art pour l’art », Banville prend place parmi les grands maîtres du Parnasse. Il écrit le recueil les Cariatides en 1842. Son aspect très rhétorique et très ciselé de ses vers, dont la rime est la principale constituante a fait que ses poésies ne sont jamais devenues très connues.
L'Hiver
Assonance en « i » Personnification Comparaison
Au bois de Boulogne, l'Hiver, La terre a son manteau de neige. Mille Iris1, qui tendent leur piège, Y passent comme un vif éclair. Toutes, sous le ciel gris et clair, Nous chantent le même solfège ; Au bois de Boulogne, l'Hiver, La terre a son manteau de neige. Toutes les blancheurs de la chair Y passent, radieux cortège ; Les Antiopes de Corrège2 S'habillent de martre3 et de vair4 Au bois de Boulogne, l'Hiver.
1. Iris : Plante bleue de la famille
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