Résumé De l'Article De François Simiand, « Méthode Historique Et Science Sociale », Paru En 1903 Dans La Revue De Synthèse Historique
Mémoire : Résumé De l'Article De François Simiand, « Méthode Historique Et Science Sociale », Paru En 1903 Dans La Revue De Synthèse Historique. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresles sciences dites « dures ». De la même manière, le phénomène à étudier doit être mis en relation avec son environnement, avec d’autres phénomènes –comparaison, opposition- et ne doit en aucune manière être isolé. Il ne faut donc rien éliminer, sinon l’étude deviendrait trop subjective.
La prise en compte objective des phénomènes sociaux, cette « abstraction psychologique », conduit à une explication scientifique des sociétés étudiées, de par les lois et les régularités qu’elle met en évidence. Cela mène à une sorte de convention entre les individus, de contrat social. L’individu vit au milieu de règles sociales.
Enfin, cela pose à l’historien le problème de la définition de cause. Jusqu’à présent, les historiens ne savaient pas ce qu’est une cause, et établissaient des causalités de manière arbitraire, tout à fait au hasard. Il est en effet difficile d’établir une cause, car il n’y a pas de règles générales, communes à toutes les sociétés, ou commune à tous les individus d’une même société. Il y a des particularités qui ne seraient dès lors pas mises en évidence par le système de causalité. Il ne faut pas prendre comme cause d’un phénomène, le phénomène précédent, car la cause est régie par une loi, une règle entre deux phénomènes. Mais cela suppose d’écarter le singulier, le particulier, l’accidentel, pour se concentrer sur le régulier, le social (par opposition à l’individuel).
Dès lors, il faut se demander si avec ce type d’étude et de questionnement, l’historien et le sociologue étudieront assez. Ils risquent en effet de passer à côté du contingent, de l’imprévisible. L’action individuelle est spontanée. Mais là encore, cette étude est subjective, et dépend de l’esprit de son observateur. En revanche, il existe des contingents dans les autres sciences : la science sociale doit donc emprunter à des sciences la méthode de traitement et d’analyse de ces conditions contingentes.
De plus, l’historien doit faire face au problème des sources, en prenant la source même, mais aussi ses conditions d’acquisition. Il y a d’une part le document, qui permet d’atteindre le phénomène directement, sans passer par un intermédiaire, mis à part son auteur, qui est un témoin direct de la société dont il parle. Le chercheur n’est qu’un observateur. Deux autres difficultés entrent en jeu, pour le sociologue plus que pour l’historien : il lui est impossible d’expérimenter ou de mesurer en matière sociale. Cependant, les conditions de la connaissance n’empêchent pas d’établir une représentation des sociétés passées.
On peut reprocher à l’école moderne d’avoir trop voulu une représentation exacte et impartiale de ces sociétés. Mais il faut prendre garde : cela ne signifie pas que cette représentation est intégrale ni automatique. C’est l’historien qui choisit les documents qu’il veut étudier, et la manière dont il veut les étudier (ce qu’il veut en faire ressortir). On peut en quelque sorte dire que c’est l’historien qui « fait l’histoire », puisque l’histoire passe par son esprit. L’analyse, la critique des sources permet une construction des faits ; l’historien ne fait pas un simple rapport.
Il est logique d’étudier l’histoire dans des cadres. Le plus simple, traditionnel, est le cadre chronologique. Mais ce cadre convient à certaines sociétés seulement, et n’est pas adapté à l’étude de toutes les sociétés. L’étude thématique des phénomènes sociaux semble plus appropriée. De meilleures divisions doivent être mises en place.
L’objectif des historiens est de montrer les liens d’interdépendance qui unifient tous les aspects d’une société donnée à un moment donné. Il ne faut pas nier ce lien, le Zusammenhang, qui est une réalité, que la méthode historique traditionnelle est incapable d’établir. L’historien doit procéder comme le sociologue, en utilisant aussi les recherches des autres disciplines. Cela doit permettre finalement d’établir le système d'une société, en classant ses ensembles sociaux. C'est ainsi que l'on s'approchera le plus de ce Zusammenhang. De plus, pour l'atteindre, il ne faut pas limiter l'étude d'une société, mais au contraire prendre en compte tous ses aspects. Cela pause une fois de plus la question d'établissement des causes des phénomènes ; il n'y a cause, ou rapport causal que lorsque cette cause, ce déclenchement, revient à plusieurs reprises, et permet d'expliquer un phénomène à chaque fois qu'il se produit. Le groupement traditionnel des sociétés se fait par pays, par nation, par unité politique en empêchant dès lors l'étude analytique et comparative.
On commence alors à spécialiser l'étude, selon des catégories, énoncées par C. Seignobos, dans un « tableau sommaire des phénomènes essentiels de toute société ». Ces catégories sont les suivantes : conditions matérielles, habitudes intellectuelles, habitudes matérielles non obligatoires, institutions sociales, institutions publiques, relations entre les groupes souverains. Mais il s'agit là d'une mauvaise classification. En effet, un seul phénomène peut entrer dans plusieurs catégories, et ce tableau ne peut pas s'appliquer à toutes les sociétés présentes ou passées, puisqu’elles n'ont pas toutes le même type de fonctionnement, de hiérarchie, de système politique... Les distinctions sont mal définies, ou non pertinentes. Par exemple, on ne peut pas opposer la sphère privée à la sphère publique dans toutes les sociétés.
En essayant de voir si ces cadres fonctionnent mieux avec une seule catégorie de phénomènes, le domaine économique par exemple, on se rend compte que là encore il y a des lacunes, et bien des éléments ne sont ainsi pas mis en lumière. Il s'agit donc d'un système de classement qui laisse des vides.
La recherche n'est pas suffisante à l'historien pour réaliser un véritable travail scientifique. La science sociale paraît nécessaire à la science historique ; elle semble être le seul moyen de faire un travail scientifique, une analyse scientifique du passé. Sans cela, on risque de passer à côté de choses très importantes, malgré un gros travail d'investigation et de patience. Il faut utiliser les recherches déjà faites pour pouvoir les faire avancer, les approfondir. C'est ainsi que l'on parviendra à étudier tous les aspects d'une société passée. L'histoire et la science sociale sont donc indissociables l'une de l'autre.
La matière ne suffit pas à faire l'histoire ; c'est l'esprit de l'historien qui la fait. D'une certaine manière, on peut dire que l'historien fait l'histoire. Certains historiens créent
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