Sociologie : Fiche De Lecture : L'Épreuve

ent, cet événement étant la clé d'une construction identitaire de soi et de ce que l'individu représente pour les autres. Chercheur, auteur, il a publié essais, recherches et ouvrages (http://gracc.recherche.univ-lille3.fr/chercheur_detail.php?login=martuccelli) sur différent sujets. Il ne s'intéresse pas seulement à l'individu mais à la politique, aux romans, à la modernité....

Pour Martucelli, dans Forgé par l'épreuve, ces épreuves sont nécessaires à la construction individuelle qu'il nomme « processus d'individuation ». Il s'appuie sur certaines des théories de Bourdieu mais n'en reste pas là. Pour lui, l'individu se construit socialement dans l'épreuve et ces épreuves le construisent aux yeux du collectif. Martucelli suit un courant plus actioniste que structuraliste et met en évidence l'individu dans les constructions sociales. « les épreuves apparaissent comme une suite d’étapes où peuvent s’accumuler les revers du destin ou les réussites de la fortune ». L'épreuve est une « expérience sociale » qui définit la place de l'individu dans le monde social. « Les épreuves sont donc des défis historiques, socialement produits, inégalement distribués, que les individus sont contraints d’affronter. ». Pour Martucelli, l'épreuve est aussi bien une « épreuve de la vie » qu'un examen. Ces deux formes d'épreuves formant l'individu et son intégration (ou non) dans un collectif.

Définitions : il y en a plusieurs selon l'encyclopédia universalis

--difficulté, souffrance, malheur, qui éprouve la résistance ou le courage de quelqu'un (une vie difficile, remplies d'épreuves)

--en sports, compétition (l'épreuve de saut en longueur)

--interrogation ou composition d'un examen (l'épreuve de mathématique)

--essai pour éprouver la qualité ou les performances de quelque chose

--critère, test, ce qui permet d'évaluer la qualité intellectuelle ou morale d'une personne, d'une oeuvre, la valeur d'une idée

--rite initiatique, traitement destiné à juger quelqu'un selon sa réaction, bizutage, probation

Ce que j'en lis :

Une épreuve peut servir à mesurer les compétences (1) d'un individu dans un domaine mais peut aussi être un événement de la vie (2) demandant un effort pour le surmonter (exemple : la perte d'un emploi, le décès de quelqu'un...) en lien avec la faculté de résilience (facteur biologique).

1- Dans le premier cas, les compétences sont acquises via des cours, via l'habitus, le capital culturel et les capacités de l'individu à acquérir une/des compétences. L'épreuve, l'examen, demande une conformité du savoir et un conformisme dans la manière dont l'individu doit rendre compte de ses capacités et ses compétences. Cette épreuve institutionnelle détermine la place dans la société et les individus évoluant sans diplôme n'ont pas la même place dans la société que les individus sortant des hautes écoles.

2- Dans le deuxième cas, l'épreuve est un événement significatif, positif ou négatif, (entretien d'embauche, annonce d'une maladie...) qui demande d'utiliser ses capacités afin de « sortir » victorieux de cet événement (être embauché, vaincre la maladie...). C'est ce que l'on peut appeler les épreuves de la vie. La réussite de ces épreuves informelles ont un lien avec les capacités individuelles de résilience (faculté à surmonter les épreuves comme l'abandon, le licenciement, la maladie....) et la vulnérabilité de l'individu face aux évènements. L'issu de l'épreuve détermine sa place dans la société, dans le monde (avoir un salaire, vivre à l'hôpital) et construit l'individu (victorieux, perdant, courageux,...).

J'ai choisi de comparer les approches de Bourdieu et de Martucelli afin d'avoir une vision plus moderne que la vision de Bourdieu tout en prenant en compte les bases de Martucelli. Les théories