Combler nos désirs nous rend-il heureux ?
Dissertation : Combler nos désirs nous rend-il heureux ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar cloé GUILLARD • 6 Janvier 2025 • Dissertation • 1 294 Mots (6 Pages) • 14 Vues
DISSERTATION À TROUS : EXERCICE DE PROBLÉMATISATION
Sujet : « Combler nos désirs nous rend-il heureux ? »
Mme. Tétaud Lycée en Forêt 2024-2025
INTRODUCTION :
Définitions : Est heureux quelqu’un qui expérimente le bonheur. Le bonheur se définit traditionnellement comme un sentiment de plénitude, à la fois durable dans le temps, sur le temps long, et globale, c’est-à-dire dans toutes les dimensions de la vie de la personne qui ressent ce bonheur. Si ce que l’on ressent est plus court ou plus localisé, on peut parler du plaisir, comme sensation, ou de la joie, comme émotion. Le désir, quant à lui, se définit comme l’attrait que l’on ressent, pour une chose ou une personne que l’on imagine être source de satisfaction. On peut combler ses désirs, et obtenir satisfaction, ou ne pas les combler, et être dans la frustration. Avec le terme « rendre », le sujet interroge le fait de combler ses désirs comme voie d’accès au bonheur ; il interroge la possibilité d’accéder au bonheur via la satisfaction des désirs.
Problématisation : À première vue, il semblerait que combler nos désirs ne nous rende pas heureux. En effet, le bonheur se pense sur le temps long, tandis que la satisfaction des désirs, par sa temporalité plus courte, est à rapprocher de la joie ou du plaisir. En outre, il n’est pas rare que la satisfaction d’un désir soit plus faible qu’escomptée, voire nulle, raison pour laquelle le désir renaît, et porte vers un nouvel objet ou une nouvelle personne. Pire encore : nos désirs peuvent porter sur ce qui est mauvais pour nous, et nous rendre
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Annonce de plan : Dans un premier temps, nous aborderons la critique classique du désir, permettant de défendre l’idée que le désir ne conduit pas au bonheur, en particulier parce que les êtres humains ne savent pas vraiment ce qu’ils désirent et manquent de cohérence, ce que démontre Kant, mais aussi parce que le désir, par définition, n’est pas possible à véritablement combler et renaît sans cesse ce que démontre Schopenhauer. Dans un deuxième temps,[pic 2]
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Dès lors, il faudra, dans un troisième et dernier temps,
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PARTIE I :
Hypothèse : Si le bonheur est un sentiment de plénitude durable te global, et si le désir est ce que l’on ressent pour un objet que l’on imagine source de satisfaction, alors combler nos désirs ne nous rendra pas heureux. En particulier car le désir relève de l’imagination, donc manque de cohérence, et ne parvient pas à identifier ce qui nous rendra vraiment heureux, mais aussi car il est impossible à satisfaire et renaît sans cesse.
Argument 1 : (Concept.) En effet, une conception dualiste du monde et de l’être humain tend à démontrer que le bonheur n’est pas rationnel. (Définition.) Le dualisme est une théorie métaphysique, une ontologie, donc une théorie sur la nature du réel. Selon cette dernière, la réalité se compose de deux substances : la matière et l’esprit ; ou, dans le cas d’un être vivant comme l’humain, le corps et l’âme. (Définitions.) Le corps est alors la partie matérielle de l’humain, observable et connaissable grâce à la science biologique. C’est du corps que les désirs proviennent. Tandis que l’âme, du latin « anima », est la partie immatérielle de l’humain, non soumise au corps et à ses tourments. La partie immatérielle de l’humain est responsable de ses capacités supérieures, comme la logique, du grec « lógos », désignant toute discipline rationnelle et non expérimentale, comme par exemple les mathématiques, l’algèbre, la géométrie, les raisonnements par induction et déduction, etc. (Référence : auteur, autrice, texte.) Immanuel Kant, lui-
même dualiste, écrira ainsi dans sa Fondation de la métaphysique des mœurs que « le bonheur est un idéal de l’imagination, non de la raison », signifiant par là que l’opération par laquelle nous anticipons – ou croyons anticiper – un bonheur futur vient en réalité du corps. Si je désire quelque chose, j’imagine ma satisfaction future : dans ces deux opérations, c’est le corps qui est en jeu. L’imagination suppose de mobiliser ensemble des représentations sensibles, en les ajoutant ou en les retranchant, or la sensibilité vient des sens et du corps. (Exemple.) Ainsi, lorsque j’imagine un bonheur futur où mes désirs actuels sont comblés, j’imagine donc ma vie actuelle, à laquelle j’ai retranché des éléments qui me rendent sensiblement malheureux, ou bien à laquelle j’ai ajouté des éléments qui me rendent sensiblement heureux – du moins le crois-je : mes désirs enfin satisfaits. Pourtant, cette imagination, par manque de logique et de raison, est souvent incohérente : elle se contredit ; et est souvent inconséquente : elle ne saisit pas les conséquences réelles de mes désirs, y compris les malheurs possibles. Si je désire avoir des enfants, j’imagine ma vie actuelle à laquelle j’ajoute des êtres nouveaux, chair de ma chair ; pourtant, je peux, par inconséquence, ne pas anticiper les conséquences négatives de ce désir, comme l’inquiétude d’un parent pour ses enfants, ce qui est loin de la plénitude heureuse ; je peux aussi, par incohérence, ne pas saisir que mon désir de calme et mon désir d’avoir des enfants ne sont pas compatibles. La raison échoue à penser le désir, et donc le bonheur. Nous ne sommes pas, nous humains, omniscients : nous ne savons pas tout ce qui est, et encore moins ce qui sera. (Retour au sujet.) L’imagination, le sensible, et avec eux le désir ne nous rendent donc pas heureux.
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