Commentaire de texte : Préface Au Traité du Vide de Blaise Pascal
Commentaire de texte : Commentaire de texte : Préface Au Traité du Vide de Blaise Pascal. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Sadri Lakhdar • 2 Mars 2018 • Commentaire de texte • 1 279 Mots (6 Pages) • 14 981 Vues
Préface au traité du vide
de Blaise Pascal
Dans sa Préface au Traité du Vide, Blaise Pascal traite du thème de l’instinct et de la raison et par extension, de la différence entre l’Homme et l’animal. En effet l’Homme étant un animal raisonné (disposant de raison), il se détache de l’animal qui lui, n’obéit qu’à son instinct.
On peut se demander comment Pascal rend compte de cette distinction entre Homme et animal : comment il affirme et prouve la supériorité de l’Homme sur l’animal. Enfin, on se questionnera sur l’élément qui permet à l’Homme d’évoluer et de se défaire de l’ordre fixé par la nature.
Dans une première partie nous verrons en quoi l’Homme est supérieur à l’animal et dans une seconde, en quoi la perfectibilité de l’Homme est le caractère qui lui permet d’évoluer et de briser l’ordre naturel.
“N’est-ce pas indignement traiter la raison de l’Homme, et la mettre en parallèle avec l’instinct des animaux, puisqu’on en ôte la principale différence, qui consiste en ce que les effets du raisonnement augmentent sans cesse, au lieu que les l’instinct demeure toujours dans un état égal ?”
Cette phrase d’introduction pose les bases d’une argumentation démontrant la supériorité de l’Homme sur l’animal. En effet, à travers cette question réthorique, Pascal veut faire entendre que la supériorité de l’Homme sur l’animal est évidente; voire si évidente que ce serait porter atteinte à la raison de l’Homme que d’en douter. La différence fondamentale entre l’Homme et l’animal selon Pascal se manifeste donc à-travers le fait que l’Homme soit doté de la raison contrairement à l’animal qui lui, n’a d’outil que son instinct.
Ce qui fait la supériorité de la raison sur l’instinct c’est que la première est en constante évolution tandis que le second stagne, et reste toujours au même niveau.
Pour clarifier son point, le philosophe prend en exemple les abeilles et leurs ruches. Il dit que de nos jours (des siens), les ruche des abeilles ne présentent aucune différence avec celles qui existaient il y a mille ans. Elles ne sont pas plus parfaites de nos jours qu’elles ne l’étaient auparavant. Elles sont ce qu’elles sont depuis toujours, et le seront à jamais. Et tous les comportements des animaux sont comparables à celui-ci. Tous ne relève que de l’instinct.
“La nature les instruit à mesure que la nécessité les presse”
C’est beau. Mais au-delà du fait que ce soit beau, cette phrase montre que les animaux n’agissent que lorsqu’ils sont dans la nécessité. Ils apprennent au fur et à mesure de leur existence mais rien n’en reste une fois qu’ils sont morts. Ils ne peuvent transmettre l’expérience qu’ils ont engrangé au cours de leur vie aux générations suivantes. Ainsi, “comme ils la reçoivent sans étude, ils n’ont pas le bonheur de la conserver et toutes les fois qu’elle leur est donnée, elle leur est nouvelle”.
La pieuvre, par exemple, qui est tout de même l’animal le plus intelligent, n’évolue pas parce que la mère protège ses œufs au péril de sa vie. Une fois qu’ils ont éclos
elle meurt de fatigue et de faim et l’expérience qu’elle avait de la vie ne pourra profiter à ses petits.
Pour Pascal si la nature en veut ainsi, c’est parce qu’elle évite que l’équilibre parfait et “borné” qu’elle a créé soit endommagé par un don ni trop ni trop peu important vis-à-vis des espèces. En effet, si les espèces avaient un instinct trop peu développé, elles ne pourraient pas survivre et disparaitraient petit à petit; tandis que si trop leur était donné, les animaux dépasseraient l’ordre établi par la nature, et cet équilibre parfait dans lequel ils évoluent serait rompu.
“Il n’en est pas de même pour l’Homme”
Le seul être qui échapperait à ce procédé de la nature est l’Homme. Puisque ce-dernier utilise les connaissances qu’il acquiert au cours de sa vie, couplée à celle de ses prédécesseurs de ses ancêtres ou encore de ses parents. Paradoxalement, ce qui fait la supériorité de l’Homme sur l’animal c’est son imperfection, sa perfectibilité par rapport au caractère parfait et fini de l’ordre naturel. La raison humaine semble contrairement à l’ordre naturel être infinie et continuer à avancer à mesure que le temps passe (preuve à l’appui :“ma raison sombre et se meurt quand meurt le temps” - Charles Aznavour dans Je t’attends : sans temps, pas de raison CQFD).
Ainsi L’Homme peut non seulement conserver ses capacités mais aussi les augmenter : bien que “dans l’ignorance au premier âge”, l’Homme “s’instruit sans cesse dans son progrès”. En effet, l’Homme bénéficie non seulement de sa propre expérience mais aussi de celle de ses prédécesseurs grâce à la mémoire. C’est parce que les anciens ont conservé leurs pensées et leur expérience que l’Homme y a par la suite accès de tout temps et peut en bénéficier lorsqu’il le souhaite. De l’expérience des anciens il peut tirer des conclusions, et même dépasser cette expérience pour en faire quelque chose de plus grand, de plus abouti et de nouveau, “de sorte que les Homme sont aujourd’hui en quelque sorte dans le même état où se trouveraient ces anciens philosophes s’ils pouvaient avoir vieilli jusqu’à présent” . C’est à dire que s’ils avaient eu accès à tous les progrès ayant été faits depuis leur mort jusqu’au moment où écrit l’auteur, les anciens auraient eu le même état d’esprit que les Hommes de l’époque. La condition humaine d’une époque donnée correspond en fait à un état d’esprit, à une culture, à des événements historiques et à des découvertes, lesquels reportés sur les anciens auraient sur eux un impact qui les feraient correspondre au monde “moderne”.
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