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De Amicitia, traduction et commentaire

Commentaire de texte : De Amicitia, traduction et commentaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  12 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  1 476 Mots (6 Pages)  •  2 205 Vues

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Séquence 2 Texte 1 : Cicéron De Amicitia, XV

Vanité de l’argent et du pouvoir

        Le De Amicitia est un traité philosophique écrit en 44 av JC par Cicéron peu après la mort de Tullia, la fille de ce dernier à la demande de son ami Atticus. Ce traité a eu une dimension politique dans la mesure où il a contribué à former un réseau d’alliés pour contrer le pouvoir de Marc Antoine, c’est un appel en insistant sur l’importance de l’amitié dans la société. Fatigué par les luttes politiques, Cicéron y distingue la vera amicitia des amitiés vulguaires.

        Nous étudierons dans cet extrait du traité les jeux stylistiques et rhétoriques de ce passage puis une leçon philosophique applicable à la vie courante décrite par Cicéron dans son ouvrage.

Traduction du texte

Non ergo erunt audiendi

Il ne faudra donc pas écouter,

homines deliciis diffluentes

les hommes amollis sous l’effet des plaisir

si quando

Si un jour

de amicitia disputabunt

ils traitent de l'amitié.

quam habent cognitam,

dont ils n'ont aucune notion,

nec usu nec ratione

ni pratique ni théorique

Nam quis est, pro fidem

En effet, quel est celui qui, j’en prends à témoin

deorum atque hominum

les dieux et les hommes

qui uelit

Qui voudrait

ut neque diligat quemquam

 à condition, qu’il n’aime quiconque

nec ipse ab ullo diligatur,

et que lui-même ne soit aimé par personne,

circumfluere omnibus copiis

Regorger de toutes les richesses

atque in omnium rerum abundantia uiuere?

Et vivre dans une abondance totale ?

Haec enim est,

Telle est en effet,

Tyrannorum uita

la vie des tyrans,

nimirum

assurément

in qua nulla fides

Dans laquelle ni la bonne foi

nulla caritas,

ni l'affection,

, nulla stabilis beneuolentiae fiducia,

ni la certitude d’une bienveillance durable

potest esse

n'ont pas de place,

omnia semper suspecta

Tout n’est que soupçon

atque sollicita,.

Et inquiétude

Nullus locus amicitiae

L’amitié n’y a pas sa place

Quis enim

Qui en effet

aut eum diligat quem metuat,

peut aimer, ou bien celui qu’il craint

aut eum a quo se metui putet?

Ou bien celui dont il pense qu’il est craint ?

Coluntur tamen

Ils sont courtisés, il est vrai,

simulatione dumtaxat ad tempus.

par feinte seulement pour un temps

Quod si forte,

Mais si par hasard,

ut fit plerumque,

comme c’est souvent le cas,

ceciderunt

ils tombent,

tum intellegitur

on connaît alors

quam fuerint inopes amicorum.

combien ils étaient pauvres en amis.

Quod Tarquinium

C'est ainsi que Tarquin,

dixisse ferunt,

à ce qu'on rapporte, déclara

tum exsulantem

Que c’est seulement en exil

se intellexisse

qu’il comprit

quos habuisset,

quels étaient

fidos amicos

ses amis fidèles,

quos infidos,

et ses amis infidèles

cum iam posset.

parce qu'alors il ne pouvait plus

neutris gratiam referre

Payer de retour, ni les uns ni les autres

Quamquam miror,

Du reste, je m’étonne,

illa superbia

du fait de son orgueil

et importunitate

et de son arrogance

si quemquam amicum habere potuit.

Qu’il ait pu avoir un seul ami.

Atque ut huius, quem dixi, mores

Et ce caractère que je viens d’évoquer

parare non potuerunt,

N’a pu lui procurer

ueros amicos

de vrais amis

sic

De même

multorum opes praepotentium

les ressources de bien des puissants

excludunt amicitias fideles.

Excluent les amitiés fidèles.

Non enim solum ipsa

Non seulement, en effet,

Fortuna caeca est

la Fortune est aveugle

sed etiam

mais en plus

eos plerumque efficit caecos

elle rend souvent aveugle

quos complexa est

ceux qu’elle caresse

itaque efferuntur fere

C’est pourquoi ils sont emportés le plus souvent

fastidio et contumacia

Par le mépris et l’arrogance

nec fieri potest

et il ne peut rien y avoir

quicquam intolerabilius

de plus insupportable

insipiente fortunato

qu’un sot fortuné

Il ne faudra donc pas écouter, les hommes amollis sous l’effet des plaisirs si un jour ils traitent de l'amitié dont ils n'ont aucune notion, ni pratique ni théorique. En effet, quel est celui qui, j’en prends à témoin les dieux et les hommes qui voudrait à condition, qu’il n’aime quiconque et que lui-même ne soit aimé par personne, regorger de toutes les richesses et vivre dans une abondance totale ?

Telle est en effet, la vie des tyrans, assurément dans laquelle ni la bonne foi ni l'affection, ni la certitude d’une bienveillance durable n'ont pas de place,

Tout n’est que soupçon et inquiétude, l’amitié n’y a pas sa place.

Qui en effet peut aimer, ou bien celui qu’il craint ou bien celui dont il pense qu’il est craint ?

Ils sont courtisés, il est vrai, par feinte seulement pour un temps mais si par hasard, comme c’est souvent le cas, ils tombent, on connaît alors combien ils étaient pauvres en amis.

C'est ainsi que Tarquin, à ce qu'on rapporte, déclara que c’est seulement en exil qu’il comprit quels étaient ses amis fidèles, et ses amis infidèles parce qu'alors il ne pouvait plus payer de retour, ni les uns ni les autres.

Du reste, je m’étonne, du fait de son orgueil et de son arrogance qu’il ait pu avoir un seul ami.

Et ce caractère que je viens d’évoquer n’a pu lui procurer de vrais amis.        

De même, les ressources de bien des puissants excluent les amitiés fidèles.

Non seulement, en effet, la Fortune est aveugle mais en plus elle rend souvent aveugle ceux qu’elle caresse

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