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Fiche de lecture - La crise de la culture - Vérité et politique

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Par   •  3 Août 2024  •  Fiche  •  5 953 Mots (24 Pages)  •  71 Vues

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La crise de la culture, Vérité et politique, Hannah Arendt, 1961

Biographie :

Hannah Arendt est une philosophe née le 14 octobre 1906 dans la banlieue de Hanovre en Allemagne. Son père était ingénieur et sa mère s’intéressait particulièrement à la musique et à la langue française. Ses grands-parents étaient des juifs réformés. En 1924, elle passe son Abitur en candidate libre avec un an d’avance. Elle étudie la philosophie et la théologie aux universités de Fribourg et de Heidelberg. Elle a été formée à la bonne école avec des philosophes de renom tels que Heidegger, Husserl ou encore Karl Jaspers. Elle a soutenu son travail doctoral avec Karl Jaspers sur le concept de l’amour chez saint augustin. En 1929, elle obtient une bourse qui lui permet de travailler jusqu’en 1933 à la biographie d’une jeune juive allemande Rachel Varhagen. Après être arrêtée par la Gestapo puis relâchée faute de preuve, Hannah Arendt quitte l’Allemagne nazie et s’installe en France où elle participe à l’accueil des réfugiés juifs fuyant le nazisme. A la suite d’une incarcération, elle s’évade et s’exile aux Etats-Unis en 1941 avec sa mère et son mari. Devenue citoyenne américaine, elle donne de nombreuses conférences et est professeur de philosophie politique d’abord à l’université de Chicago, ensuite à la New School for Social Research de New York. Elle est décédée le 4 décembre 1975 à New York.

Contexte :

Les années 1950 ont été marquées par la période de la Guerre froide, un conflit idéologique et politique entre les États-Unis et l'Union soviétique, qui a profondément influencé les relations internationales. La menace d'une guerre nucléaire et la polarisation idéologique ont créé un climat de tension internationale. Parallèlement à la rivalité géopolitique, il y avait également une compétition culturelle entre les États-Unis et l'Union soviétique pour démontrer la supériorité de leur système respectif. Cela a conduit à des débats sur la nature de la culture, de la liberté intellectuelle et de l'engagement des intellectuels dans ces sociétés. Dans ce contexte, les intellectuels et les penseurs étaient confrontés à des dilemmes complexes. Ils devaient naviguer entre l'engagement politique et le maintien de leur indépendance intellectuelle. La question de savoir comment la culture et la pensée pouvaient influencer la société et la politique était au cœur de nombreux débats. Les années 1950 et 1960 ont été une période de remise en question des valeurs traditionnelles et de l'autorité établie. Les mouvements sociaux, les changements culturels et l'émergence de nouvelles idées ont contribué à perturber les structures sociales et politiques existantes. Les horreurs perpétrées pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment l'Holocauste, ont suscité des réflexions profondes sur la nature de la politique, de la violence et de la société. Hannah Arendt elle-même avait une perspective unique sur ces questions en tant que juive allemande ayant fui le régime nazi.

Résumé :

Dire la vérité est un facteur intangible de durée pour l’Etat. Pour Platon, rien ne justifie le mensonge politique, même la survie de la cité. Pour Kant, la vérité doit prévaloir dans tous les cas. A ce titre, le droit humain doit prévaloir sans égard pour la quantité de sacrifices éventuellement exigée des pouvoirs. Problème : de tels propos deviennent pures chimères dans le contexte du monde politique. Spinoza, quant à la lui, pense qu’il n’y a pas de plus haute loi que celle de sa propre sécurité. Si nous concevons l’action politique en termes de moyens et de fins, le mensonge peut servir à établir ou à sauvegarder les conditions de la recherche de la vérité. Pour Hobbes, une vérité qui ne s’oppose à aucun intérêt ni plaisir humain, reçoit un bon accueil. Il apparaît dès lors clair que dans la plupart des états, il y a conflit entre vérité et politique. Dans une tentative de clarification Arendt nous invite à distinguer entre deux types de vérités : la vérité des faits et la vérité de la raison. Pour Arendt, la politique porte préjudice aux vérités de faits en transformant les faits en opinions. La défense des opinions et le refus de soumission à la vérité expliquent le recours à la persuasion en politique. Conséquence : les chances pour la vérité de survivre à l’assaut du pouvoir politique sont minces. Arendt décrit alors la politique comme le champ d’expression du mensonge.

Pour Hannah Arendt, la vérité joue un rôle crucial dans la sphère politique. Selon elle, la vérité est un élément essentiel pour la formation d'un monde commun et pour maintenir la légitimité du pouvoir politique. Pour comprendre cela, il est important de saisir la distinction qu’Arendt fait entre la vérité et la réalité. Arendt soutient que la réalité est constituée de faits objectifs et vérifiables, tels que des événements historiques ou des données scientifiques. En revanche, la vérité est liée à la sphère de l'action humaine et de la politique. Elle affirme que la vérité émerge lorsque les individus s'engagent dans des discussions et des débats publics où différentes perspectives et opinions peuvent être exprimées. Selon Arendt, la politique dépend de la possibilité d'établir un consensus sur la vérité. Cela implique que les citoyens aient la liberté d'exprimer leurs opinions et leurs points de vue de manière publique. La vérité politique n'est pas une vérité absolue, mais plutôt le résultat d'un processus de délibération collective. Elle insiste sur l'importance du dialogue et de la discussion publique pour parvenir à une vérité politique commune. Hanna Arendt était préoccupée par les défis que pose la vérité dans le monde moderne. Elle a observé que les sociétés contemporaines sont confrontées à des problèmes tels que la désinformation, la manipulation des médias et la perte de confiance dans les institutions politiques. Ces phénomènes, selon Arendt, mettent en péril la possibilité même de parvenir à une vérité politique partagée. Arendt soutient que la désinformation, c'est-à-dire la propagation délibérée de fausses informations et la manipulation des médias, sont des outils puissants utilisés pour saper la vérité politique. Lorsque les citoyens sont confrontés à un flux constant de mensonges et de distorsion, il devient difficile d'établir des bases communes pour le débat public. Une autre préoccupation majeure d'Hannah Arendt était la perte de confiance dans les institutions politiques. Lorsque les citoyens perdent confiance dans les gouvernements et les dirigeants politiques, il devient difficile de construire un espace politique où la vérité peut émerger. La méfiance généralisée crée des divisions et des conflits qui s'appellent les fondements mêmes de la démocratie. Pour Hannah Arendt, la vérité et la politique sont étroitement liées à la démocratie et à l'action politique. Si nous voulons préserver la démocratie et créer un monde commun, nous devons reconnaître l'importance de la vérité et promouvoir des espaces de débat public où la vérité politique peut émerger. Arendt, souligne l'importance de la participation citoyenne dans la sphère publique. Elle encourage les individus à s'engager activement dans la politique, à participer au débat et à défendre leur point de vue. Elle affirme que l'action politique est essentielle pour préserver la vérité et maintenir la vitalité de la démocratie. Enfin, Arendt insiste sur la responsabilité individuelle dans la recherche de la vérité. Elle encourage les individus à remettre en question les discours et les idées préconçues, à évaluer de manière critique les informations et à se forger leur propre opinion. La quête de la vérité politique demande un engagement actif. Mais une prise de responsabilité individuelle. En conclusion, selon elle, la vérité politique émerge du dialogue, de la délibération et de la participation citoyenne dans un monde confronté à la désinformation et à la méfiance, il est essentiel de reconnaître l'importance de la vérité. Pour préserver la démocratie et construire un monde commun.

Citations :

  • « Si l’histoire avait suivi un autre cours, tout le développement scientifique moderne depuis Galilée jusqu’à Einstein aurait pu ne pas avoir lieu. » (Paragraphe 1)

  • « Car pourquoi un menteur ne persévèrerait-il pas dans ses mensonges avec un grand courage, surtout en politique, où, il pourrait éventuellement être motivé par le patriotisme ou quelque autre espèce de légitime partialité de groupe ?» (Paragraphe 3)
  • « La possibilité de mensonge complet et définitif, qui était inconnue aux époques antérieures, est le danger qui naît de la manipulation moderne des faits » (Paragraphe 4)
  • « La persuasion et la violence peuvent détruire la vérité, mais ils ne peuvent la remplacer » (Paragraphe 5)

Résumé partie par partie :

Paragraphe 1 :

La vérité et la politique semble avoir été toujours en mauvais termes. En effet, la bonne foi n’est pas considérée comme une vertu politique étant donné que les mensonges représentent des outils nécessaires et légitimes en politique.

Ainsi, Arendt se pose les questions suivantes :

-Quelle est la nature et la dignité du domaine politique ? Son essence est-t-elle d’être trompeuse et quelle réalité possède-t-il ?

-Quelle est la nature et la dignité de la vérité et de la bonne foi ? Son essence est-t-elle d’être impuissante dans le domaine public ?

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