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L'éthique appliquée

Dissertation : L'éthique appliquée. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  26 Octobre 2024  •  Dissertation  •  2 491 Mots (10 Pages)  •  70 Vues

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Université du Québec à Rimouski

 

 

 

 

QU’EST-CE QUE L’ÉTHIQUE APPLIQUÉE ?

 

 

 

 

Par

___________

 

 

 

Travail présenté à __________________

Dans le cadre du cours Approches en éthique appliquée

ETH76505

 

 

 

 

        L’éthique appliquée prend ses racines dans la philosophie éthique et connaît une émergence plutôt récente, soit depuis quelques décennies seulement. Elle fait référence à « une analyse éthique de situations précises et met l’accent sur la résolution pratique » (Parizeau, 2004). Elle traite ainsi de la façon dont des décisions et des actions sont influencées par les principes moraux et des valeurs tout en étant un outil pour guider des choix éthiques dans toutes les situations possibles de notre société. Dans le cadre du cours Approches en éthique appliquée (ETH76505-MS) dispensé par Anthony Voisard, nous avons étudié différentes approches de l’éthique appliquée, leur portée et les limites de celles-ci, différentes méthodologies et mis en pratique l’analyse de situations concrètes à l’aide de l’approche pragmatiste de Gorges A Legault. Dans le cadre du présent travail, j’aborderai ces approches de l’éthique appliquée pour ensuite évaluer la pertinence de la discipline sur ma pratique de gestionnaire du réseau de la santé et des services sociaux.

        Selon Lacroix, l'éthique appliquée est une nouvelle théorie critique qui est pertinente pour les débats éthiques contemporains en raison de sa capacité à aborder des questions éthiques spécifiques et à proposer des solutions pratiques. (A. Lacroix, 2006) Elle regroupe diverses approches, telles que l'utilitarisme, le déontologisme, l'éthique de la vertu, le pragmatisme et l'éthique de care. Elle se concentre sur des questions pratiques telles que la manière dont les décisions et les actions peuvent être évaluées sur le plan moral, la manière dont les professionnels doivent être formés pour faire face aux dilemmes éthiques, et la manière dont les normes et les codes de conduite peuvent être établis pour régir les pratiques professionnelles.

Les fondements de l’éthique appliquée

L’éthique fait référence à l’action humaine ainsi qu’à la morale. La morale vient souvent influencer l’action du fait qu’il faut agir de façon morale. L’éthique est également basée sur les valeurs et les normes. Cependant, les individus ne partagent pas toutes les mêmes valeurs et ne tiennent pas compte au même degré des normes présentes, ni ne tiennent compte de l’ensemble des mêmes normes. C’est pour cela que Singer affirme que « l’éthique nous demande de dépasser notre point de vue personnel pour en adopter un qui [est] impartial et universel » (P. Singer, 1997). La notion d’universalité a tendance à baliser et uniformiser ce qui peut être considéré comme un comportement acceptable, un comportement moral ou éthique. L’éthique appliquée, quant à elle, se rapporte davantage à des activités spécifiques ou des situations concrètes que des aspects purement philosophiques. On réfère donc à une réflexion théorique et pratique sur les dimensions axiologiques et les normes qui influencent les actions des individus dans la société ou dans leurs activités professionnelles.

Les cinq principales approches

L’utilitarisme, aussi appelé conséquentialisme, est l’une des principales approches éthiques qui considèrent que l'action la plus moralement justifiable est celle qui maximise le bonheur ou le bien-être pour le plus grand nombre de personnes. Bien que simple à appliquer, cette approche peut être critiquée, car elle met en évidence une priorisation des intérêts d’une majorité au détriment des minorités ou des droits individuels. De plus, considérant son objectif visant le bien-être, il devient difficile d’y appliquer une certaine hiérarchisation ne pouvant quantifier le bien-être.

Le déontologisme est une autre approche éthique et celle-ci met l’accent sur le respect des normes et des règles. Cette approche est étroitement liée à la philosophie éthique de Kant qui mise sur la rationalité plutôt que sur les émotions. Selon l’approche déontologiste, il est facile d’adhérer au principe d’universalité. Toute action en conformité d’une norme ou d’une loi sera considérée comme une bonne action et il devient alors facile de penser que tout le monde choisirait exactement la même action considérant son respect de la norme ou de la loi. Par contre, cette approche démontre très peu de flexibilité due à l’accent mis sur le respect de règles et de normes qui, souvent, font consensus au sein de la société. Une autre critique de cette norme provient du fait qu’elle ne tient pas compte des conséquences liées à une action dite conforme aux règles. Et tout comme la notion de bien-être de l’utilitarisme, il est difficile d’appliquer une hiérarchisation, toute norme étant de valeur égale aux autres.

Une troisième approche éthique serait l’éthique des vertus. Cette approche favorise le développement de traits de caractère vertueux qui dictent des comportements éthiques. Bien qu’une action puisse être jugée moralement bonne sur la base de la conformité avec des vertus, cette approche ne fournit aucun critère décisionnel pouvant s’appliquer à des dilemmes reliés à des situations concrètes. Une des principales critiques est basée justement sur le fait que l’approche de la vertu mise davantage sur des qualités de caractère d’individus pour justifier la bonne action à faire et non sur des éléments situationnels. Également, l’éthique de la vertu ne prend aucunement en considération les conséquences des actions.

Il y a également l’éthique du care au nombre des principales approches éthiques. Cette dernière est également nommée l’approche de la sollicitude et prend son fondement sur l’attention portée à autrui, sur la notion de prendre soin de l’autre. Cette approche ne permet pas l’établissement de principes généraux pour une prise de décision sur la bonne action à faire lors d’une situation particulière. Plusieurs diront que cette approche s’éloigne beaucoup du principe d’universalité du fait qu’elle met l’accent sur les relations humaines et interpersonnelles et qu’il devient alors difficile de croire que tout le monde ferait les mêmes actions dans une situation similaire. Considérant ces aspects humain et relationnel, on peut facilement croire qu’il puisse y avoir un biais en présence d’individus ayant des liens particuliers entre eux.

        Finalement, l’approche pragmatiste représente la cinquième des principales approches éthiques. Cette dernière est principalement axée sur les conséquences pratiques et les résultats concrets de l’action et l’expérience plutôt que sur la pensée. Elle est donc considérée comme l’éthique qui s’adapte et prend en compte le contexte pratique et les réalités sociales. Cette approche est considérée comme une approche hybride, soit un enrichissement de l’éthique du fait qu’elle utilise des caractéristiques pertinentes des autres modèles. « Le pragmatisme est souvent présenté comme un courant de pensée développé depuis la fin du XIXe siècle. Son élaboration se voulait une réponse à la crise de la méthode et aux insuffisances des modèles scientifiques et philosophiques prédominants à l’époque » (A. Lacroix, A. Marchildon et L. Bégin, 2017). Peirce, puis Dewey et James ont été successivement des acteurs du développement du cadre théorique du pragmatisme. Elle est reconnue comme l’approche situationniste et de la délibération, mais également comme une éthique de la méthode alors que des outils d’analyse des situations éthiques favorisent son application.

Les méthodes en éthique appliquée

        Il existe trois principales méthodes en éthique appliquée. D’abord, il y a la première méthode reposant sur une approche descendante. Cette approche applique des schèmes conceptuels en utilisant un raisonnement déductif. Elle démontre ainsi un caractère très rigide et très unidirectionnel, ce qui en fait sa principale critique. Elle peut s’appliquer dans des situations simple et peu ambigüe où les règles sont très précises. La seconde méthode serait l’approche ascendante. Elle fait appel au raisonnement inductif. Elle se base sur la notion de consensus social qui représente la norme et qui permet par la suite d’appliquer ce même consensus à des situations similaires. C’est donc une méthode qui est associée à la casuistique, forme d’argumentation très utilisée en droit et qui fait référence à la jurisprudence. Finalement, la troisième méthode est l’équilibre réflexif. Il s’agit en fait d’une méthode hybride qui prend en compte les méthodes descendante et ascendante afin d’influencer les débats à la recherche de pistes de solution. C’est certainement la méthode qui est favorisée avec l’application de l’approche pragmatiste. Le processus de délibération éthique du pragmatisme permet un équilibre entre les inductions et les déductions qui oscillent entre les méthodes descendantes et ascendantes.

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