La Dette En Grèce
Note de Recherches : La Dette En Grèce. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresème trimestre 2009 contre 7,9 % un an plus tôt. Les jeunes entre 15-29 ans ainsi que les femmes sont les plus touchés avec un taux respectif de 20,4 % et 14 %, soit près du double de celui des hommes10.
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Ampleur de la dette publique
Dettes souveraines rapportées au PIB à fin 2011
La dette publique s'élevait à 142,5% du PIB à la fin du premier trimestre 2011 et devrait représenter 158 % du PIB à la fin de 2011.
En volume, la dette hellénique atteint le montant de 350 milliards d'euros à fin 201111.
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Sous-estimation
La commission européenne a demandé à la Grèce de s'expliquer sur les instruments financiers auxquels elle aurait eu recours pour dissimuler l'ampleur de sa dette12. Selon Christoforos Sardelis, qui dirigeait l'Agence de gestion de la dette publique grecque de 1999 à 2004, la Grèce aurait utilisé sur les conseils de Goldman Sachs des contrats de swaps de change pour décaler artificiellement de plusieurs années le paiement des intérêts de sa dette12,N 1,13. En 2002, Goldman Sachs aurait ainsi permis à la Grèce de lever un milliard de dollars de financements hors bilan2. Cette crise a entraîné une baisse de l'euro qui favorise les exportations et la reprise14, mais aussi pénalise les importations (dont pétrole) et enfin provoque une crise de confiance de la monnaie européenne.
L'économiste Florin Aftalion souligne qu'alors que les dirigeants d'Enron ont été condamnés par la justice à des peines de prison, personne ne semble se soucier de demander des comptes aux dirigeants grecs qui ont présenté des budgets qui ne reflétaient pas la réalité15.
Pour placer ses obligations de la dette publique, le gouvernement grec compte sur les investisseurs étrangers qui détiendraient 70 % des titres de la dette grecque16. Il a été suggéré que le déficit chronique avait des racines historiques et culturelles dont certaines remonteraient à la méfiance envers l'Empire ottoman (dont la Grèce était un sujet), méfiance qui se serait reportée sur les autorités étatiques17. L'évasion fiscale est estimée à 20 milliards de dollars par an18.
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Les problèmes structurels
La Grèce est, pour l'ancien Commissaire au marché intérieur et à la concurrence Mario Monti19, un pays « réfractaire au marché unique et à la concurrence » qui « n'a su combattre les corporatismes et les rentes de situation, dans les secteurs privé et public ». Quoi qu'il en soit, l'inflation a été forte dans le pays et a provoqué une perte de compétitivité qui a conduit à un fort déficit de la balance commerciale. Si l'on prend une base 100 en 1997, les prix à la consommation sont à 119,2 en 2009 en Allemagne et de 146,4 en Grèce20. Or l'appartenance à lazone euro ne lui permet pas de regagner en compétitivité en dévaluant et l'oblige à pratiquer une politique de rigueur. Le déficit de la balance courante dépasse en 2008 les 16% du PIB « autrement dit, les Grecs s'étaient mis à consommer beaucoup plus qu'ils ne produisaient et devaient trouver quasiment 40 milliards d'euros à l'étranger pour financer cette consommation »21.
Par ailleurs les gouvernements successifs depuis les années soixante-dix et la fin de la dictature n'ont pas cherché à créer un véritable état de droit22. L'adhésion du pays à l'Union européenne en 1981 a été voulue par des personnalités politiques dont Valéry Giscard d'Estaing bien que le pays ne fût pas prêt : les impôts n'étaient pas payés, le cadastre inexistant, la « magouille personnelle » était partout, l'administration pléthorique22. Le gouvernement grec a ensuite beaucoup fait pour entrer dans l'Euro « mais les réformes n'ont pas été faites »22 et chaque partie a continué à « défendre son pré carré dans un corporatisme traditionnel » tandis que l'administration représente 7% du PIB quand la moyenne européenne est de 3%22.
Certains considèrent même que la Grèce serait victime de la maladie hollandaise, pour son incapacité à faire profiter le pays des "matières premières" génératrices de devises que sont le tourisme ou l'affretage de navires23,24,25,26.
La Grèce consacre au budget de sa défense environ 4% de son PIB depuis des décennies et elle est un des plus gros importateurs d'armes au monde, les forces armées grecques sont surdimensionnées par rapport aux capacités du pays, elles grèvent son budget et donc sa dette depuis la fin de la seconde guerre mondiale27. De 2005 à 2008, alors que la crise des « subprimes » incite les marchés financiers à la prudence, l'État grec augmente le volume de ses emprunts auprès des banques de 80 à 160 milliards de dollars et ses dépenses d’armement augmentent d’un tiers : avions de combat américains pour plus de deux milliards de dollars, six frégates de guerre et des hélicoptères de combat pour 2,9 milliards d’euros, et, six sous-marins allemands pour 5 milliards d’euros28.
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Première phase critique et premier plan de sauvetage (printemps 2010)
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L'accord Grèce UEM FMI
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Les mesures prises
George Papandreou et José Manuel Barroso
Le 23 avril 2010, la Grèce requiert l'aide du FMI et de l'UEM. Après négociation un accord est trouvé le 2 mai 2010. Athènes obtient des crédits de l'Union européenne et du FMI à hauteur de 110 milliards d'euros sur trois ans (80 milliards d'euros prêtés par les pays de la zone euro et 30 milliards par le FMI)29.
En contrepartie, la Grèce prend une série de mesures dont l'application sera étroitement surveillée30 par les bailleurs de fonds : le FMI et les pays de la zone euro. Parmi les mesures faisant partie de l'accord, nous pouvons citer :
* la suppression des 13e et 14e mois dans la fonction publique compensée par une prime annuelle de 1 000 euros pour les fonctionnaires gagnant moins de 3 000 euros30 et
* gel des salaires des fonctionnaires pendant trois ans31
* si le treizième mois est maintenu dans le secteur privé, la flexibilité du marché du travail sera renforcée30
* la durée de cotisations retraites sera portée de 37 annuités à 40 annuités en 201530
* ouverture de professions fermées32
* taxe sur les résidences illégales32
* nouvelle hausse de la TVA qui doit être portée à 23 %30
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Les réactions
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Réaction des Grecs:
Le 23 avril, alors qu'Eurostat révise à la hausse le déficit budgétaire du pays, des manifestations ont lieu à travers le pays pour protester contre les mesures d'austérité33.
Fin avril 2010, pour le quotidien Kathimerini c'est l'ensemble du système politique grec tel qu'il existe depuis 1974 et la chute de la dictature militaire qui est en cause. Pour lui, la classe politique devrait coopérer avec l'Union européenne et le FMI pour « construire des institutions plus fortes, mettre au point des mécanismes de lutte contre l'évasion fiscale et relancer le développement économique sur des bases saines »34.
Le 5 mai pour protester contre les mesures d'austérité imposées pour eux par le FMI et l'Union européenne les deux principaux syndicats grecs organisent une grève générale35, la troisième depuis février36. À cette occasion, une manifestation dégénère et cause la mort de trois employés d'une banque incendiée par des cocktails Molotov. Malgré tout, pour certains observateurs36,37, la participation aux manifestations, a été, eu égard aux standards grecs, assez modeste.
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Réaction des marchés
Le comportement de spéculation des marchés financiers a été critiqué par les chefs de gouvernements européens, mais aussi le rôle desagences de notation (Standard & Poor's notamment), accusées d'avoir alimenté la spéculation38. Certains acteurs économiques sans mettre en question la nécessité qu'il y a à ce que les agences de notation revoient leur méthode et que leur transparence soit mieux assurés, pensent que les
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